N’ayant pas peur de la mort

Hier j’ai écrit : « n’ayant pas peur de la mort… » je pense que cela mérite un développement, c’est parti pour le chapitre spécial zombies.

J’ai eu la chance de vivre mes premiers enterrements à l’ancienne, le mort était à la maison, dans son lit, pas encore en boîte et on pouvait même le toucher, ça été le cas pour mon oncle Émile et pour mon grand-père Gustave. J’étais encore un gosse.

Je n’ai pas du tout été traumatisé, d’ailleurs, hormis la tristesse de rigueur, c’était totalement naturel ; tu allais voir le mort et ensuite tu passais par la cuisine et là tu mangeais de la viande séchée et du pain de seigle, les adultes descendaient les bouteilles de vin et se racontaient les anecdotes, les moments passé avec le défunt.

Aujourd’hui, pour les jeunes et les pauvres citadins qui ne connaissent rien à la vraie vie, ça parait peut-être complètement surréaliste, je n’ai pas retenu tous les détails, mais dans tout les cas je l’ai ressenti comme naturel et sain.

Je vais essayer d’être un peu chronologique. Pendant mon apprentissage de jardinier, j’ai eu une chance extraordinaire, où je faisais mon apprentissage il y avait Dino, un émigré italien, que je connaissais bien car j’étais à l’école avec son fils. Son fils était plutôt timide et petit, résultat les grands cons le prenait parfois pour cible.

Pour moi c’était un bon copain et d’ailleurs il n’habitait pas très loin de chez moi et j’ai été plusieurs fois chez lui et je l’invitais à mes anniversaires.

Dino était content de me voir mais ne comprenait absolument pas pourquoi je faisais un apprentissage de jardinier. Comme tout le monde, mes parents, mes profs, mes amis, compte tenu de mes facilités scolaires pourquoi je ne faisais pas des études ? Oui, j’étais peut-être dans les premiers de classe pour la physique, la chimie et surtout les maths, mais j’étais une brêle pour les langues. Pour les langues, ça ne sait jamais amélioré et je me considère toujours comme un handicapé des langues.

J’en avais marre de l’école, je voulais vivre une autre expérience, être dans le concret et être aussi dehors. Attention ! Ça se passait en 1973, les mots bio et écologie n’existaient pas, il y a juste le mot hippie qui venait d’arriver en Suisse. Et je n’avais rien d’un hippie, hormis les cheveux un peu long.

Donc à 16 ans me voilà parti pour un apprentissage de 3 ans; j’ai commencé le 1 mai , jour de la fête du travail, j’ai tout de suite compris que ce n’était pas un jour férié. Travail le samedi matin, environ 52 heures de travail par semaine en saison et je passais de 13 semaines de vacances à 4 semaines. Je voulais être dans le réel, j’y étais complètement; ce que j’ai aimé cette période.

Contre tous j’avais choisi mon chemin, je crois que ça été la décision la plus importante et la plus gratifiante de ma vie.

Putain le caractère du mec, encore maintenant je suis très fier de ce maigrelet de 16 ans que j’étais alors.

Bon, revenons à Dino; lui, il a commencé dans l’établissement tout en bas, comme manœuvre et petit à petit il a gravi tous les échelons, c’était l’homme à tout faire et surtout, s’il y avait un travail difficile et délicat qui demandait beaucoup d’improvisation, c’était toujours lui qui y allait .

Depuis le 1 mai 1973, il me prenait toujours avec lui, il m’a appris le plus important, ce qui n’est ni dans les livres, ni dans les programmes des cours. La débrouille, le savoir travailler ensemble, c’est à dire comme 2 rameurs, avec le même rythme en étant toujours attentif à l’autre. Quand je travaillais avec Dino ça ne faisait pas 1+1 ça faisait environs 2,5.

Un exemple, ça se passait à Bienne, c’était encore une grande ville horlogère, et la Bulova avait fait construire une horloge géante sur un terre-plein en pente devant l’entrée de leur filiale et à côté d’une route très fréquentée. Chaque année on devait la décorer avec des plantes, c’était de la mosaïque-culture. Le diamètre du « cadran » faisait environ 6 mètres.

C’était délicat à planter car on partait du centre pour s’éloigner petit à petit, il était très difficile de revenir une fois que tout était planté. On plantait aussi les chiffres.

Il fallait super bien préparer la surface, sortirs les plantules des pots et les repartir tout autour de l’horloge dans l’ordre où elles allaient être plantées. La plantation était un peu acrobatique, une fois commencée il fallait que la marchandise suive.

La préparation minutieuse du chantier prenait beaucoup plus de temps que la plantation, et c’était normal. Une fois la plantation commencée, c’était très important d’avoir une deuxième vision plus large, car la mosaïque finie se regardait de très loin et celui qui plantait avait lui le nez à 50 cm. Donc le résultat dépendait de l’addition de beaucoup de facteurs, mais le principal était l’entente et la complémentarité du binôme. Ça nous allait très bien.

Au début Dino m’avait pris sous son aile car j’avais été sympa avec son fils, mais très vite aussi car on avait la même approche et très vite on voyait l’organisation du chantier d’un même œil.

J’ai quand même terminé premier aux examens finaux; je crois que je ne te l’ai pas dit : merci beaucoup Dino.

Et les zombies ?

J’y viens, l’établissement où je faisais mon apprentissage était tenu par 2 frères, un s’occupait des cultures et l’autre gérait les 3 magasins de fleurs répartis en ville. En gros, nous produisions la plus grande partie des fleurs coupées pour les magasins. Quand il y a un décès, on commande des couronnes; c’est Dino qui fabriquait les cercle en pailles attachées qui servent de bases aux couronnes. Il y avait une machine très simple, incassable avec des moules différents , il fallait “nourrir” la machine avec la paille en faisant attention de ne pas trop en mettre, faire gaffe quand la ficelle arrivait vers la fin. Ça paraissait simple quand tu le voyais faire, mais il fallait un doigter, et aussi écouter le bruit de la machine, là aussi il y avait un binôme mais cette fois entre l’homme et la machine; bien sûr il m’a aussi appris à l’utiliser.

Une fois les couronnes décorées par les fleuristes, il fallait aller les livrer. Certaines pouvaient être très lourdes et souvent il y en avait plusieurs à livrer. La plupart du temps c’était un apprenti qui faisait le second.

Donc tu arrives dans les chapelles ou les chambres funéraires et tu vas placer les couronnes autour du cercueil, il commençait à y avoir une vitre entre la dépouille et la salle de prière, nous nous devions aller derrière tout proche de la dépouille.

Donc, même en ville, j’étais souvent en contact rapproché avec les morts.

En plus de la chronologie, j’ajoute un crescendo.

Mon patron, ce qu’il ne faisait jamais normalement, a accepté de m’engager comme jardinier, car j’étais devenu un spécialiste en hydroculture (méthode de cultures sans terreau mais avec de l’argile expansée , très en vogue car propre et pratique); justement au cimetière de Bienne ils étaient en train de finir la construction d’un immense funérarium avec aussi plusieurs crématoriums, et l’architecte avait préparé des alcôves avec des bacs étanches fabriqués sur mesure en cuivre avec les lampes qui vont bien, lampes que connaissent très bien les cultivateurs clandestins de canabis ; oui les lampes existaient déjà en 1976.

J’ai été envoyé par mon patron pour réaliser l’entier de la plantation. Ça allait durer un moment, car l’hydroculture ne fonctionne pas dans un récipient en cuivre à cause de l’acide produit par le cuivre en contact avec les engrais. Donc il fallait d’abord remette une couche de PVC pour isoler les plantes du bac en cuivre, il y en avait pour 3 semaines.

Donc pendant 3 semaines, à partir de 7:30 j’allais travailler quasi tous les jours au crématorium, très vite je me suis lié avec les employés permanents. Déjà à 7:30 il n’y avait pas beaucoup de monde et nous faisions la pause ensemble.

Ils m’ont tout expliqué, j’ai pu aller voir les fours, comment ils les vidaient et récoltaient les cendre, que suivant les cadavres, ça pouvait durer le double du temps et plein d’autres détails que j’ai oubliés.

Donc, encore une fois j’étais entouré de morts et j’en parlais très techniquement avec des professionnels.

Très vite le matin la première chose que nous faisions c’était d’aller saluer les nouveaux arrivants. Un jour l’employé m’a expliqué que là ils avaient insisté pour que le cercueil reste fermé car c’était pas beau à voir, la fille s’était suicidée, quand j’ai lu le nom sur la plaquette, je connaissais la personne elle habitait dans le quartier, ça m’a fait quand même bizarre.

Ce n’est pas terminé et le crescendo continue. Ceux qui n’en peuvent plus, faites une pause et buvez une bière Mort Subite par exemple.

En fin 1977, ma première femme et moi avions trouvé un appartement à louer à Miège et, grâce à mon oncle (le mari de ma marraine) j’avais trouvé du boulot à Sierre, je crois que je commençais le travail début octobre. Ça nous permettait de prendre un peu de distances avec nos parents mais nous connaissions quand même du monde aux environs de Sierre.

Il y avait surtout Claude, le fils de ma marraine, nous passions la plupart de nos vacances ensembles, nous étions comme des frères et nous partagions la même passion pour la photographie.

Claude est décédé en août, il allait vers ses 18 ans, cette nuit là, 4 jeunes ont eu un accident en rentrant d’une fête dans le val d’Anniviers. Ils étaient seuls sur la route, perte de maîtrise et sortie de route, il y a eu 2 morts; typiquement un accident du à l’excès d’alcool.

J’avais déjà décidé de ne pas boire d’alcool, cet accident me conforta totalement dans ce choix.

La mort d’un enfant, c’est certainement la pire des épreuves pour une famille. Je me souviens que le cercueil était dans la chambre où je dormais quand j’allais chez ma marraine, la chambre était transformée en chapelle ardente, le cercueil était ouvert.

J’ai aidé le croque-mort à fermer le cercueil, et je faisais partie des 4 hommes qui ont porté le cercueil lors de la cérémonie.

Bien plus tard, j’ai eu aussi la chance de porter le cercueil de ma grand-mère qui avait 103 ans.

C’est ces jours-là que j’ai pris la décision que je ne ferais pas d’enfant avant d’avoir pu accepter leur mort. C’était une décision solitaire, je n’en ai parlé à personnes, mais le travail commençait déjà.

Nous avons eu notre première fille en 1985, c’est à dire 8 années plus tard. Nous voulions économiser et profiter un peu avant d’avoir des enfants, moi j’étais prêt déjà depuis plusieurs années, j’avais accepté et compris que mettre au monde un enfant c’était aussi le condamner à mourrir.

Vous comprenez que l’acceptation de la mort inéluctable de ton propre enfant, rend très simple l’acceptation de ta propre mort.

Quand je dis que je n’ai pas peur de mourrir, c’est du sérieux. Par contre je suis capable de me battre à mort pour vivre.

Si, juste vers la fin, je sens que cette fois c’est vraiment finis, j’ouvrirai mes bras à la mort et je la serrerais très fort dans mes bras, pour pouvoir me souvenir toute ma vie de ce moment là.

Je crois que j’ai oublié de dire que je suis complètement incroyant et cela depuis l’âge de 11 ans. Je suis plus qu’incroyant, je suis contre tous les dogmes.

Je peux avoir du respect pour les croyants, mais pas pour leur religion, aucun respect, jamais.

Comme l’atmosphère est un peu lourde, j’ai une dernière histoire de zombie.

Ça se passe à Oleyres, mon vieux voisin et sa femme sont aller souper chez des amis qui habitent 300 mètres plus loin. Un peu avant minuit, j’ai un autre voisin qui vient sonner à ma porte et qui m’explique que Monsieur G est décédé chez les amis et il est dans les escaliers. Il savais que j’étais moniteur samaritain et que j’avais les clés du local.

Nous avons été chercher la planche de sauvetage, c’est un brancard étroit pour transporter un blessé dans des endroits étriqués.

On va chez les amis, on dégage le corps, on le met sur la planche, on l’attache avec les sangles, on le porte dans la voiture. On véhicule le cadavre jusque chez lui, sa femme avait préparé le lit et des habits, on le monte à l’étage, toujours sanglé sur la planche et on le dépose sur le lit.

Bien sûr c’est complètement illégal, mais c’est tellement plein de bon sens, et ça a soulagé tout le monde et il n’y avait aucun doute sur sa mort. Maintenant que je viens de terminer l’anecdote, je me rends compte que c’est hallucinant et pourtant sur le moment on a tous trouvé ça très naturel et très respectueux pour le décédé et son épouse.

Beaucoup de blabla, mais j’ai été mis à l’épreuve, en 1990 naissait mon troisième enfant, un garçon, par césarienne comme tous mes enfants. À peine né, il a une grande infection et il est transporté en urgence au centre de néonatalogies de l’hôpital universitaire de Lausanne. Il est mis dans une couveuse car c’est un cocon très protecteur et les professionnels essayent différents antibiotiques. Tous les jours, j’allais amener le lait maternel de sa maman et je restais un moment avec lui, bizarrement j’étais confiant et j’ai eu raison, il rentrait quelques jours plus tard.

Je suis certain que mon calme et ma confiance étaient le résultat du travail que j’avais fait quelques années auparavant. Et pour faire chaque soir un voyage de 80 km, mieux vaut être calme et serein.

Est-ce que vous me croyez maintenant quand je vous dis que je ne crains pas la mort ?

Les aventures de Philo à l’hôpital

Je n’ai plus les compétences ni la concentration pour créer un blog séparé, alors j’utilise le blog des promenades pour me simplifier la tâche.

Être hospitalisé est aussi une aventure, et de publier régulièrement est certainement la façon la plus économique de communiquer avec ma famille et mes amis. Il faut dire que je n’ai aucune envie d’avoir des visites, ni des conversations. Sauvage un jour sauvage toujours.

Bon, il n’y aura quasi pas de photo car je me refuse à photographier dans l’enceinte de l’hôpital. Bon courage car j’ai beaucoup de temps libre et ça sera très long.

Petit résumé, une semaine avant douleur sur le côté, difficulté de bouger quand je suis allongé, je vais chez ma doctoresse de référence, elle m’envoie faire un radio, j’ai un rdv déjà l’après-midi, à la radio ils voient un truc et me propose à la suite un scanner. Résultats le lendemain : j’ai une pleuro-pneumopathie, je téléphone le résultat à la doctoresse, elle a fixé un rdv pour moi chez sa collègue (car elle est absente) , j’amène les résultats du scanner et la doctoresse me prescrit des antibiotiques.

J’avais rdv le jeudi 22, le samedi 24 j’avais déjà fait une radiographie et un scanner et le samedi à midi je commençais le traitement avec les antibiotiques. Franchement chapeau pour le système médical de notre région.

Jeudi 29 juillet, Lever mieux que hier, je me douche sans difficulté et j’ai fait mes céréales, pendant le repas Amandine fait un visio pendant 1/2heure environs ensuite je continue de manger et soudain j’ai une douleur en dessous de l’omoplate droite et cette douleur ne va plus disparaître, elle est surtout marquée quand j’inspire. Je n’arrive pas à finir de manger. Tout doucement je remonte au lit et je m’allonge un moment, la douleur persiste.

10:55 j’appelle la doctoresse, elle me fixe un rdv vers:

12:45 elle fait le point et m’inscrit aux urgences à Bourgoin-Jallieu (c’est un médipôle , j’y suis allé la semaine passé pour radiographie et scanner), Marianne m’y amène depuis le cabinet de la doctoresse sans passer par la case maison.

Le tiquet d’entrée indique :

13:48 il faut compter environs 30 mn depuis Morestel ; 15 mn plus tard je suis appelé pour l’inscription et encore 15 mn plus tard, je vois une doctoresse qui me « mesures » un peu partout et qui prélève 3 pipettes de sang pour analyser, elle me pose un cathéter et je retourne en salle d’attente, là je sais que l’attente sera longue car ils vont d’abord faire toutes les analyses sanguines.

Normalement les accompagnatrices ne sont pas admise en salle d’attente, mais Marianne peut m’accompagner jusqu’à la prise sang car avec le masque j’ai beaucoup de peine à comprendre.

La doctoresse nous a dit qu’il y en aurait pour minimum 2 heures , et comme Marianne n’ose plus rester en salle d’attente, elle rentre à la maison.

Je trouve la prise en charge très rapide et elle ne dépend pas de l’ordre d’arrivée mais de l’évaluation à l’entrée, comme j’avais besoin de faire des analyses sanguines, je suppose que j’ai eu une certaine priorité.

15:20 on m’appelle, je vais sur un lit brancard (c’est un infirmier qui m’a donné ce nom) , moi qui ai fait beaucoup de camping , je gère.

On me refait une prise de sang normal pour remplir 3 pipettes et une prise de sang spéciale juste à la frontière de la main et du radius, soi-disant plus douloureuse, mais ça a été pour moi.

Je laisse tomber les heures car je ne les ai pas retenues.

Pour chaque intervention on me ramène dans la salle des lits-brancards.

J’ai droit aussi à une nouvelle radiographie de mon pauvre poumon.

Petite anecdote : ceux que j’appelle les « tortionnaires » des urgences, refusent toutes mes demandes d’eau. Par contre, ils viennent régulièrement et en insistant me demander de remplir deux flacons de ma précieuse urine. Je leurs ai dit que je n’étais pas le plus doué en physique, mais s’ils veulent que ça sorte en bas il faut remplir en haut.

Normalement j’aurai dû faire encore un scanner, je ne l’ai pas vu celui-là.

Petit calcul, j’ai bu vers 9:00 5 dl de lait, avant d’aller chez notre doctoresse pour 12:45 j’ai bien sûr été me vider aux toilettes avant. Pendant le voyage jusqu’à Bourgoin-Jallieu, je bois environs 2 dl d’eau qui est dans la gourde.

Il est passé 23:00, je crève de soif et ils reviennent avec leurs 2 flacons, MIRACLE, un infirmier me comprend et me ramène 1,5 dl d’eau ! Je la bois très lentement mais ça ne va pas suffire pour remplir les 2 flacons. MIRACLE 2 , je reçois un deuxième verre de 1,5 dl toujours.

C’est vrais que ça fait huit heures que je suis sur un espèce de lit made in Guantanamo.

Soudain ! 2 fées viennent me chercher et me dépose au HTCT, hospitalisation à très court terme. C’est magnifique, une belle chambre rien que pour moi, et un lit tout beau, tout large, tendre mais pas trop et réglable. J’ai la preuve que c’étaient de vraies fées, elles m’amènent une carafe pleine d’eau bien fraîche et un yogourt nature avec du sucre et un poty de mousse aux pommes.

J’avale et bois tout, sans précipitation, ensuite je prends les 2 maudits flacons, je les rempli à ras bord : j’en ai encore, madame, j’en mets un peu plus?

J’ai dormi par tranches, à la fin ça fait quand même un gâteau.

Réveil vers 4:00 pour me donner des antibiotiques en perfusion. Je reçois un petit déjeuner correcte avec un thé et ensuite on me met une « lunette » à oxygène, c’est assurément ce qui m’a fait le plus de bien, il a fallut quand même 3 heures pour que je sente les bienfaits; c’était évident que j’avais un déficit d’oxygène et ça me fatiguait beaucoup.

On me re promet un scanner , il est midi, elles m’amènent un plateaux-repas mais au même moment deux infirmières viennent me chercher pour aller à ma gare définitive, 3 ème étage, chambre 8, pneumologie, je reçois tout de suite un repas, France pays catholique: c’est vendredi jour du poisson (on va me servir presque le même plat au souper), est-ce que je parle de la nourriture ? Non, j’attends encore quelques jours et d’ailleurs, j’ai mis mon curseur sur : se nourrir et non pas sur : déguster.

La pneumologue vient et nous mettons nos différentes informations à plat pour constituer la chronologie de ma maladie. Mais , il faut encore attendre ce fameux scanner, on m’y envoie vers 14:45, scanner assez science fiction, en plus on m’injecte un « indicateur » ça fait tout chaud en dedans et retour dans ma chambre.

Marianne arrive en partie trempée, elle avait bien un petit parapluie mais ça n’a pas suffit complètement. Ouf! J’ai pu changer de slip.

J’avais envoyé par mail une longue liste et tout y est , merci ma douce.

Pendant la visite de Marianne, la pneumologue m’annonce que j’ai aussi une embolie pulmonaire, mais aucun des symptômes qui normalement l’accompagne. Donc, la stratégie change complètement, d’abord s’occuper de l’embolie, car la pneumologue pense que l’embolie à précédé l’infection. Donc plein de médicaments car on fait quand même gaffe à l’infection, mais pas de ponction, c’est incompatible avec les anticoagulants.

J’ai aussi fait un test PCR : négatif, ça nous aurait presque rendu service qu’il soit positif car la source de mes malheurs aurait été trouvée.

Marianne rentre et je viens de recevoir ma nourriture, à midi de la purée, le soir des pâtes sinon c’est quasi la même chose.

Je vais passer ma 2ème nuit, je pense qu’il y en aura beaucoup d’autres. Car demain nouveaux scanners pour essayer de trouver ce qui a bien pu provoquer cette embolie . On verra demain quelle surprise il y aura encore. Personnellement, ça m’étonnerait qu’ils fassent un scanner le samedi, ça sera sûrement pour lundi.

Comment je vais ? Les douleurs persistantes ont disparues, mais faut pas que je tousse, l’oxygène me fait du bien, bizarre, alors que tous c’est derniers jours je n’avais pas de fièvre, ce soir j’en ai ???

Samedi 31 août

J’ai passé une bonne nuit, je me sens plus reposé, je reste un peu vaseux, je pense que c’est l’accumulation des médicaments.

Je viens de finir mon petit déjeuner, je sens que ça va être mon repas préféré, 2 morceaux de pain de baguette, beurre doux et miel ou confiture d’abricot et surtout un bol de thé qui est très bon. Je prends mon temps, j’ai toujours détesté manger rapidement, elles (il faut que j’utilise le féminin, il n’y a pas d’homme ici) ne me connaissent pas encore car elles sont venues pour voir si j’avais terminé alors que j’étais à peine à la moitié.

On ne m’a pas encore indiqué de programme pour aujourd’hui.

J’ai pris ma première douche à la main gauche, oui, il y a une douche dans ma chambre, mais comme j’ai un cathéter à droite, je dois utiliser mon bras gauche; pour me raser ça été, pour le reste ça passe, mais j’ai un grand potentiel de progression.

Journée très calme et : surprise, à midi je me suis nourri et j’ai même apprécié : lapin à la moutarde avec de la polenta et salade tomates et œufs et salade de fruits et yogourt nature. Mince je vais commencer à reprendre du poids.

L’après-midi, je me suis assoupi plusieurs fois, j’ai mangé tous les abricots.

Je n’ai des douleurs que si je tousse et je ne tousse presque plus.

Être seul à l’hôpital ?

Je commence le sujet, mais il y aura peut-être un complément après plusieurs jours. Certes, je suis seul dans ma chambre et c’est un vrais privilège, vraiment. Bon, même quand je suis en très bonne santé il y a toujours un côté ours qui me colle aux basques et j’aime être seul, bien sûr pas tout le temps.

Quand je suis à l’hôpital (ce qui est extrêmement rare, puisque la dernière fois que j’ai passé quelques nuits à l’hôpital c’était il y 58 ans, une conductrice (ce n’est pas du langage épicène) m’a renversé, j’étais sur le trottoir mais elle avait raté son contour) donc je ne peux pas parler par expérience.

Dans un premier temps je ne fais pas trop de différence entre être malade à la maison et hospitalisé quelques jours, car même malade à la maison je m’isole et je me mets en mode économie totale d’énergie, toutes mes ressources sont utilisées pour ma guérison. Ce qui veut dire que je suis presque infréquentable, d’ailleurs je ne répond plus du tout au téléphone ni aux messages.

Sauf pour Marianne bien entendu (sur l’air de Brassens)

Voilà en gros ce qui est commun. Pour une hospitalisation comme celle que je vis actuellement, c’est très différent car ce que j’ai est nouveau et grave et je ne maîtrise absolument rien.

Donc en plus du mode économie totale et concentration uniquement sur mon corps, il y a un autre phénomène qui m’est personnel, je fais totalement confiance au personnel médical toute hiérarchie confondue et je suis extrêmement coopératif, un bon client; bien sûr je reste un bon observateur et ce que je vois passe au moulin de mes logiques, le but étant de comprendre les démarches pour pouvoir mieux les aider à les utiliser, le but n’est absolument pas de trouver tous les petits défauts, bon parfois j’en vois sans faire exprès et ça fera peut-être une prochaine rubrique.

Je m’en fout qu’il y a un petit trou à mon drap ou que la tablette de la petite table de service est rafistolée et très moche, mais je remarque que chaque personne qui rentre frappe d’abord à la porte, que les protocoles pour injecter les médicaments sont fait identiquement quelques soit l’infirmière : d’abord rinçage du tube du cathéter avec de l’eau physiologique d’abord à l’aide de deux compresses contenant du désinfectant emballé sous vide désinfection et on enlève l’embout vissé ensuite on prend la seringue qui elle aussi est prête et emballée sous vide, elle injecte l’eau physiologique ensuite elle change le bouchon du cathéter en en prenant un qui est lui aussi stérilisé et emballé sous vide. Au moins 5 infirmières différentes m’ont mis une nouvelle perfusion de médicaments, le protocole était toujours exactement le même; c’est un détail pour vous mais moi ça me conforte dans la confiance non seulement envers les infirmières, mais aussi sur l’organisation, sur les processus appliqués.

Tous ces protocoles ça me parle beaucoup car j’ai quand même fonctionné comme soldat d’infirmerie, j’ai été pendant 30 ans samaritains et mon métier les 14 dernières années de travail consistait à vivre avec et de m’occuper des personnes handicapées, ça comportait beaucoup de soins (et c’est aussi nous qui distribuions les médicaments et gérions les crises d’épilepsies qui étaient très fréquentes), toutes ces expériences, où j’étais surtout du côté des soignants, m’ont familiarisé avec certains protocoles complexes mais aussi je sais ce que pourrais être un patient idéal, et, simplement, j’essaye d’être ce patient idéal pour que les relations entre soignants et soigné soient idéales donc optimise la prise en charge et peut-être la guérison.

Alors le Philo rebelle au caractère de cochon est doux et sage, très à l’écoute des autres et totalement coopératif, une relation de type gagnant – gagnant.

Mais l’autodérision et le cynisme ne sont pas loin, je me sais vulnérable mais pas diminué.

En fait je suis très zen, n’ayant pas du tout peur de la mort, je ne m’angoisse pas, j’ai lu un article juste pour comprendre les mots : pleuro-pneumopathie et embolie pulmonaire. Je n’ai pas lu 10 articles et parcouru 18 blogs, on me donne des médicaments je ne demande pas le nom, c’est ça avoir confiance, et même si j’ai le nom je ne parcours pas du tout la liste des effets secondaires.

J’arrive à m’en remettre totalement aux décisions de ceux qui sont des professionnels.

Pourquoi se prendre la tête ? Juste être disponible et essayer de comprendre et si j’ai une interrogation je n’hésite jamais à poser des questions.

Je laisse dans l’armoire ma fierté et ma pudeur aussi, ça n’est pas encore arrivé car je suis encore bien mobile, mais que quelqu’un me torche le cul, ou me lave les couilles, je sais que je n’éprouverai pas un gramme de gène. J’ai tellement du le faire aux autres, que je connais l’attitude qui mettra le plus à l’aise la soignante.

Bien sûr je me suis totalement éloigné du sujet, être seul à l’hôpital. D’abord faudrait bien se cacher, c’est impossible d’être seul, je suis le patient de la chambre no 8 en pneumologie, je fais partie d’un groupe, une sorte de famille composé de patients, de soignantes et tout le personnel auxiliaire si important pour qui j’ai le plus grand respect.

Pour moi le respect ne sera jamais hiérarchique, si le grand pneumologue rentre dans ma chambre sans toquer à la porte, il va m’entendre et j’espère qu’il y aura des témoins.

Il faut que je sois très clair, je suis bien mieux en bonne santé et à la maison, Marianne me manque Héra et les félins me manques, bien sûr, mais ça n’affecte pas du tout mon moral car il ne peut pas en être autrement actuellement. Ça ne sert à rien d’essayer d’avoir la moindre influence sur les choses qui nous échappent , comme la météo et c’est extrêmement contre indiqué de s’énerver ou de ronchonner quand il faut concentrer son énergie sur ça guérison, car je ne crois pas du tout à l’homéopathie, par exemple, mais je suis persuadé que nous avons tous en nous des énergies qui peuvent aider à la guérison.

Je viens de recevoir le repas du soir, j’y arrive pas, il y a autant dans le repas de midi que dans celui du soir, c’est beaucoup trop, en plus je ne mange jamais de pain donc 2 morceaux à midi et 2 le soir sont perdus. Pourtant ça a l’air bon, j’attends lundi et je regarde si le soir je ne peux pas avoir des fruits et un yogourt.

J’en ai parlé à l’infirmière, mais j’ai demandé aussi à pouvoir être pesé, car si je perds trop de kilos, il faudra que je me force à manger.

Elle vient de me dire que la balance sera là lundi, ça c’est de la coopération et de l’efficacité.

Dimanche 1 août (fête nationale Suisse)

J’ai bien dormi, réveil en douceur. Chouette c’est dimanche , c’est congé !

Très bon petit-déjeuner, c’est le repas que j’apprécie le plus, après j’ai droit à une pochette de médicaments en perfusion et une fois que la pochette est vide, j’appelle l’infirmière pour qu’elle me débranche et je peux aller me doucher.

J’ai été meilleur que hier sous la douche, je l’avais dit c’était juste une question d’entraînement. La douche est bien mais pas ventilée, donc à la fin quand je veux me coiffer, je ne vois plus rien, ce n’est pas très grave.

Ensuite repos, j’ai de la chance, je suis au troisième étage et c’est bien dégagé, je vois même la forêt et surtout j’ai une bonne 4G, donc je peux facilement regarder mes vidéos. Vivement la 5G, j’adore embêter les gens .

Au milieu de l’après-midi, Marianne vient en visite et aussi me ramène quelques affaires, sachant que mon séjour va se prolonger un moment. Elle m’a aussi apporté des fraises du jardins, pour la crème fouettée, je me rattraperai plus tard.

Elle se débrouille bien, elle a mis une annonce sur le site Facebook des Avenières, surtout pour faire la tonte, et elle a eu déjà des réponses et une personne qui habite la même rue est déjà venue voir sur place.

Ce qui est génial, alors que l’on ne connaît presque personne, le Covid n’a pas aidé pour les contacts, néanmoins on connaît un peu une personne chez qui on va acheter des œufs, elle a contacté Marianne et c’est proposé à l’aider si nécessaire, l’autre personne qui c’est spontanément offerte à l’aider, c’est la toiletteuse d’Héra. Et encore on est en pleine vacances.

C’est a ce genre de réactions, qu’on se sent accueilli dans une région et qu’il existe aussi une solidarité naturelle. Ces nouvelles m’ont beaucoup réjoui et je suis aussi soulagé pour Marianne.

Comme d’habitude, le souper était pour moi gargantuesque, je l’ai à peine touché.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui; j’allais oublié, Liesbeth et Alain m’avaient offert des têtes au chocolat de la maison Villars; pour fêter le premier août, j’ai demandé à Marianne d’apporter celles qui restaient pour les offrir aux infirmières.

Lundi 2 août

Bonne nuit, je me réveille tôt comme d’habitude et calmement.

C’est lundi les affaires recommencent, j’ai droit à une prise de sang au pli du coude gauche, pour rappel à droite j’ai déjà le cathéter.

Mince, l’infirmière m’a demandé depuis quand j’ai le cathéter ? Je sens que je vais avoir droit à une épilation douloureuse, oui, madame je suis très poilu aux bras, je commence tout de suite une préparation psychologique.

Pour les incrédules et pour obtenir votre soutient moral :

Quelques petits changements que j’ai remarqué :

Au début j’avais droit chaque soir à une piqûre dans le ventre pour éviter une phlébite, comme je devais passer à deux piqûres par jour, ça été remplacé par une toute petite pilule le matin et une le soir. C’est très agréable car les piqûres dans le ventre étaient celles que je sentais encore 1/2 heure après.

Au début les antibiotiques m’étaient administrés par perfusions, depuis 2 jours les antibiotiques du soir sont distribués sous forme de poudre que je dilue avec de l’eau et que je bois et ce matin, l’antibiotique m’a été distribué directement dans le cathéter par seringue.

Donc prochaine étapes on m’enlève le cathéter et les antibiotiques seront tous administrés par voie orale. On verra.

11:30 une personne accompagnée d’une autre qui est restée silencieuse , je suppose qu’elle apprenait , est venue me questionner surtout sur l’aménagement des repas, comme je l’avais demandé. J’ai expliqué mon impossibilité de manger 2 grands repas par jour, et plutôt que de systématiquement renvoyer le repas du soir, si il pouvait être remplacé par des fruits, éventuellement du fromage et un yogourt nature; j’ai précisé plutôt des fruits entiers qu’un poty ce qui n’est pas pareil.

Elle a été très à l’écoute et a compris que je faisais cette demande surtout pour éviter de gaspiller de la nourriture. Elle m’a dit quelle passait régulièrement dans les groupes et qu’il ne fallait pas hésiter à l’interpeller.

Je suis toujours très satisfait de la prise en charge et de l’écoute de l’ensemble du personnel.

Aparté : malgré mes excellentes prothèses auditives, avec le masque je dois faire des efforts énormes pour comprendre, ça veut dire que je comprends peut-être 60% des mots et je remplis les vides; ça fonctionne pas mal, mais absolument pas pour les noms propres ou les mots spécialisés. Exemple, la dame qui est venue avant je suis sûr quelle m’a donné son nom et certainement aussi le nom du service, mais je ne l’ai pas compris et je n’ai pas voulu l’interrompre trop, car l’essentiel est passé. Mais je considère ma surdité comme un vrai handicap en se qui concerne les détails.

AÏE ! OUILLLLE ! , je crie par écrit n’ayant pas oser le faire réellement, voilà je n’ai plus de cathéter comme je l’avais imaginé, au passage j’ai du perdre 10 g de poils, mais c’est un vrai soulagement quand même. Faut souffrir pour être libre.

La pneumologue est passée, l’évolution semble correcte, je vais bientôt pouvoir me promener avec une bouteille d’oxygène, il vont aussi petit à petit diminuer la quantité d’oxygène. Elle a demandé que je sois aussi examiné par un cardiologue, il y aura aussi une radiographie des jambes, toujours pour rechercher les causes de l’embolie et c’est déjà planifié pour vendredi un scanner plus concentrée sur les organes du bas.

Donc 2 objectifs, se débarrasser de l’oxygène et gagner en mobilité tout en continuant de chercher la cause de l’embolie.

Le repas de midi était excellent, une sorte de ragoût (colombo de porc) avec une bonne sauce et des petits-pois délicieux. Une vinaigrette de betteraves rouge que j’adore, un morceau de St. Poulain et comme dessert une vraie nectarine impossible à manger, donc délicieusement juteuse et goûteuse, j’ai mis ma tête sur l’assiette et sa dégoulinait de partout, miam ! La salle de bain est à 1,5 mètre, ça va.

Je suis content d’avoir fait mon aménagement du repas du soir, car comme ils ont tout donné au repas de midi, il faut avoir peur du repas du soir.

Les infirmières ont repris les mesures, tout va bien, elles m’ont même enlevé l’oxygène, mais je ne dois pas trop bouger quand même, elles vont reprendre les mesures ce soir.

Passage des infirmières, l’oxygène dans le sang est ok. Donc plus d’oxygène, même pour la nuit; je n’ai plus que 2 médicaments : 1 pastille matin et soir contre les phlébites et 3 fois par jour l’antibiotique.

Premier repas du soir aménagé, c’est parfait, je suis content de ne pas gaspiller de la nourriture.

En plus c’est très symbolique : 2 petits Suisse et de l’Emmental.

Première nuit sans cathéter, ni oxygène, je me réjouis.

Mardi 3 août

Certainement la meilleure nuit, comme prévu. De plus un beau ciel, des nuages mais aussi du soleil. J’ai de la chance, en montant mon lit au maximum, je peux voir , par dessus les toits, un bel horizon avec forêts et montagnes.

Une infirmière m’a fait la remarque : vous êtes haut, mais l’autre avait compris et elle a dit : comme ça il peut voir dehors. Oui, les infirmières sont souvent par deux. Bien sûr j’ai rajouté : il y un autre avantage à être tout en haut, comme ça si je tombe vous entendrez mieux.

Ben, quoi, je suis quand même encore malade, le niveau des blagues est l’inverse de la hauteur de mon lit.

Je me réjouis de prendre mon petit-déjeuner.

Super bonne douche, avec deux mains libres, tout est plus facile.

Petit-déjeuner absolument délicieux

J’ai eu la visite d’une cadre de santé, ça été un moment avant que j’arrive à comprendre le mot cadre. Elle essaye de passer une fois par semaine chez tous les patients, en plus de voir si tout va bien, elle vérifie aussi que j’avais bien compris le rôle du séjour et ce qui allait encore se passer.

J’ai apprécié la démarche, c’est un point de plus pour l’excellence de la prise en charge ici.

Je rentre de l’échographie (j’ai toujours parlé de radio), l’objectif essayer de trouver la source de l’embolie, jambe droite, jambe gauche rien trouvé, aucune trace de phlébite.

Retour à la case départ, chercher la cause de l’embolie, prochaine étape programmée : scanner vendredi.

J’ai voulu en savoir plus sur la profession de cadre de santé :

Description métier

Le / la cadre de santé est à la fois un gestionnaire, un.e encadrant.e ou un enseignant.e.

Ses missions sont nombreuses : organiser et coordonner des équipe et des activités médicales, assurer le suivi administratif et budgétaire, élaborer et développer des protocoles de soins d’hygiène et de santé, optimiser le fonctionnement d’un service de santé et participer aux projets mis en œuvre par l’établissement, former de futurs professionnels de santé.

Salaire brut mensuel d’un cadre de santé débutant : 1 700 € (2 500 € en fin de carrière)

Source : Le CIDJ – Centre d’Information et de Documentation Jeunesse

La pneumologue est passée, cet après-midi j’ai une échographie du cœur, vendredi le scanner et normalement je vais pouvoir sortir de l’hôpital vendredi (suivant les résultats bien sûr).

Les choses s’accélèrent : un kiné et un apprenti kiné, sont venus tester mes capacités de marche et surtout l’oxygénation du sang pendant la marche.

Donc on c’est promené en parlant et en marchant d’un bon pas avec un oxymètre (appareil qu’on branche au bout d’un doigt et qui mesure la pulsation et le taux d’oxygène dans le sang) pour vérifier si j’arrivais, même pendant un petit effort, à produire assez d’oxygène.

Verdict : je n’ai pas besoin d’eux et je peux aller me promener dans le parc, tout en faisant attention.

Très bon repas de midi, cuisse de poulet avec légumes variés coupés en lamelles, salade toutes petites pâtes (j’ai cru que c’était des lentilles) avec poivrons, une banane et un fromage blanc; je me suis régalé.

En principe Marianne viens vers 15:00 avec Héra car j’ai l’autorisation de sortir me promener un peu.

Vers 14:30 on vient me chercher pour aller chez le cardiologue. Il est en consultation, j’attends un moment et c’est mon tour.

D’abord échographie du cœur je suis sur le côté, ensuite échographie toujours du cœur, je suis sur le dos. Ensuite électrocardiogramme, j’ai une douzaine d’électrodes un peu partout, ça ne fonctionne pas du premier coup, il change de place quelques électrodes et cette fois c’est bon; il n’a rien trouvé d’anormal.

Je remonte dans ma chambre; les premiers voyages pour des examens se faisait en déplaçant mon lit avec une bouteille d’oxygène, aujourd’hui les déplacements se font en fauteuil roulant. Pour faire tous ces déplacements, il y a une armada de jeunes qui ne font que ça, c’est peut-être un job d’étudiant, comme ça va assez vite, je n’ai pas trop eu le temps de causer, juste un m’a dit qu’il faisait 10 à 15 kilomètres par jour.

Il est 15:30 quand je suis de retour dans ma chambre, Marianne est déjà là avec Héra, comme il pleut, elles m’attendent à la terrasse du petit café qui est couverte, c’est ce que me dit tout de suite une infirmière.

Je m’habille et je descends, pour la première fois seul et à pieds.

Je suis accueilli royalement par Héra, je suis très très content de la voir et la caresser et Marianne est toute belle, elle a mis une jupe, ça fait du bien de nous retrouver les 3 autour d’une table et de boire un thé.

Voilà une journée bien remplie qui a été très agréable. Le souper était parfait.

Maintenant je vais me reposer un maximum pour récupérer le plus de force possible.

Mercredi 4 août

Nuit tranquille, ce matin et probablement toute la journée pluie et grisaille, un vrai temps à être hospitalisé. Je vais aller prendre ma douche, hop !

Petit-déjeuner toujours un très bon moment. Ensuite il y a un côté routine qui est plutôt sympathique, ça rythme la journée.

Les médicaments, les contrôles courants (tension, oxymètre, fièvre), nettoyage de la chambre.

Et avant midi, tous les jours j’ai la visite de la pneumologue. Encore une fois, une prise en charge très professionnelle, je suis totalement satisfait de mon séjour.

C’est pro, c’est propre, c’est sympa, même la nourriture est au top, ils sont à l’écoute, ils ont adapté le repas du soir et ça suit, c’est pas juste un jour.

J’ai presque envie de dire que ça fait tomber tous les clichés sur les soins en France.

Ok, je suis un chanceux, Bourgoin-Jallieu c’est peut-être une exception; j’avoue ne pas avoir envie de tester d’autres structures, j’ai la mienne maintenant et j’ai totalement confiance à tous les niveaux, y compris la doctoresse généraliste. C’est vraiment une expérience rassurante qui compte lors d’un déménagement.

Mmm! Ça sent bon, le repas de midi vient d’arriver.

C’était délicieux : pomme de terre purée (avec des vraies pdt) une saucisse à rôtir de porc avec une très bonne sauce, une salade verte, 2 abricots et un yogourt nature.

Bon, je vais continuer avec application de me reposer.

Je ne fais jamais de sieste, mais là, je vais essayer de dormir, je baisse les stores et je me couche.

Ben non ça ne marche pas, où plutôt oui, je me suis bien endormi, mais 2 travailleurs sont venus, juste à ce moment là, pour changer la tv (que je n’utilise pas).

Je sais pourquoi je ne fais pas là sieste, car je ne sais pas la faire; au lieu de siester, je m’endors et c’est parti pour un cycle, et si le cycle ne peut pas se terminer, c’est pire que d’être fatigué, je suis pâteux, mal réveillé.

Moralité, jamais de sieste, ça ne marche pas.

J’ai quand même dû dormir un peu avant l’arrivée des ouvriers.

J’ai bien profité de mon souper allégé et sain.

Dehors, les nuages sont partis, il y a un beau soleil, je vais me promener dans le jardin. J’ai revêtu mon training, il est fabuleux, on dirait que je l’ai acheté à ABBA.

L’infirmière ne sait pas trompée, elle m’a dit : vous savez qu’on va vous voir; c’est ça la gloire.

Superbe promenade, pour sortir de la pneumologie, j’ai dû presser sur un bouton pour déverrouiller la porte principale, je n’ai aucune idée comment je dois faire pour rentrer, si jamais je chante fort : Waterloo

Voilà, je suis à nouveau dans ma chambre et je n’ai pas dû chanter, car il y a une petite fenêtre sur la porte et au même moment, fort à propos, une infirmière passait dans le couloir, et sinon, il y a un no écrit sur la porte, la classe cet hôpital.

Jeudi 5 août

Bonne nuit, j’ouvre le store, temps un peu maussade mais on voit que ça va s’améliorer.

Je vais aller prendre ma douche, tout fonctionne bien, c’est agréable, la seule chose qui me manque, il est impossible d’avoir une douche vraiment froide, alors que j’adore finir ma douche sous l’eau bien froide, je trouve ça tonifiant et j’aime bien la chaleur naturel que provoque l’afflux sanguin après l’eau froide. Mais c’est un tout petit détail.

À nouveau repas de midi excellent : tagine de mouton avec couscous, une très bonne salade aux tomates avec des olives, du fromage et un dessert au caramel.

Je vais essayer de dormir un peu cet après-midi, le temps a l’air de s’améliorer, j’irai certainement faire un petit tour dehors plus tard.

J’ai pu bien dormir presque 2 heures, là, je viens d’aller boire un thé à la terrasse de la petite cafétéria et maintenant je me promène au soleil dans le parc, je viens d’observer un joli petit lézard.

Je me réjouis de revoir, sentir, toute la nature très riche et très vivante qu’il y a dans nos jardins. Quel privilège d’habiter dans ta maison et d’avoir en plus une nature foisonnante sur le terrain qui est autour.

Marianne et moi sommes très heureux, même si des travaux sont en retard, même si parfois l’administration est terrible (Non ! Non ! Pas de raccourci, autant du côté Suisse que du côté Français). Quelle joie de vivre tout ça ensemble et en plus partagé avec, et égayé par notre Héra et nos 3 félins si différents.

Je me réjouis de rentrer demain, ce qui est prévu. En plus, il paraît que l’été va arriver, quelle bonne nouvelle.

Souper frugal , mais parfait.

Petit problème avec les antibiotiques, j’aurais terminé ma dose, mais j’en ai reçu ce matin, absolument rien de grave, ça sera réglé demain.

Donc, c’est parti pour la dernière nuit dans la chambre no 8.

Vendredi 6 août

Super nuit, j’ai bien dormi et en regardant dehors, la journée s’annonce belle.

En route pour la dernière ligne droite avant la sortie.

Une bonne douche le matin, ça reste un super plaisir.

Je profite du beau temps pour faire une photo de la vue depuis mon lit, c’était pas mal, suffisamment pour m’imaginer me promener avec Héra dans la montagne.

Je viens de terminer mon dernier petit-déjeuner. Au programme un scanner, dans la journée, mais aucune idée si ça sera déjà ce matin ou cet après-midi.

J’ai encore droit à mon repas de midi, vendredi c’est poisson, c’est très bon avec une salade aux lentilles et olives et une bonne nectarine comme dessert.

13:00 je pars pour le scanner, comme ils vont m’injecter un « révélateur « , j’ai droit à un nouveau cathéter, je l’ai demandé à gauche, comme ça l’épilation sera la même des 2 cotés.

Longue séance de scanner, la tête puis les organes internes et bassin, re le tout mais avec le produit qui fait chaud depuis dedans et pour finir à nouveau la tête.

Retour dans ma chambre, j’attends les résultats, en attendant je range tout et je m’habille.

J’ai soif, vive l’eau.

Je voulais demander un Check Up à ma doctoresse, je crois que c’est bon.

J’ai eu droit : radiographies, échographies, scanners, analyses sanguines, analyses des urines, test PCR Covid, test sérologique Covid, avis du cardiologue.

J’ai bien voyagé.

Voilà : 16:00, je suis dehors à la cafétéria en sirotant un bon thé et j’attends mon taxi.

En fait les derniers scanners c’était pour trouver si un cancer (qui peut aussi provoquer une embolie) ne se cachait pas quelque part, ils n’ont rien trouvé ou il est très bien caché.

J’ai un rdv avec la pneumologue en novembre et avant je dois aller refaire un scanner, entre-temps je dois prendre des anticoagulants pendant 6 mois quand la cause de l’embolie n’a pas été trouvée.

Faudra éviter les grandes blessures.

L’épilogue des épilogues

Il m’a fallut une semaine pour l’écrire celui-là, je sais qu’une fois qu’il sera écrit l’aventure sera vraiment terminée, je ne voulais probablement pas fermer le « livre » trop vite; vivre cette formidable aventure le plus longtemps possible.

J’ai marché avec ma chienne Héra de Forel-sur-Lucens (CH) à Marseille (F) en portant toutes nos affaires dans un sac à dos, tente et matériel de couchage compris.

Quelles superbes Promenades, oui c’est au pluriel car il y a eu 3 Promenades :

Genève-Grignan

Grignan-Marseille

Forel-sur-Lucens-Genève

En tout : 51 jours de ballade et 1368,36 kilomètres parcourus en marchant.

Une Promenade comme celle-là m’a forcément rendu plus fort, j’ai fait pleins d’apprentissages, j’ai accumulé toutes sortes d’expériences, j’ai multiplié les efforts physique, j’ai testé ma résistance, j’ai mis à l’épreuve ma ténacité, j’ai utilisé mes connaissances en topographie et en débrouillardise dans la réalité concrète, j’ai fait le plein de souvenirs; le plus important : j’ai dit ce que j’allais faire et je l’ai fait, je l’ai fait à ma manières, à mon rythme, mais je l’ai fait. Oui, j’en suis fier, il n’y a pas lieu d’être modeste, car je sais que je n’ai pas accompli un exploit, l’objectif que je m’étais fixé était atteignable, il fallait juste l’atteindre.

Comme toujours, ce sont les événements imprévus et là façons de les aborder qui sont les moments les plus formateurs. Dans ces moments, il faut toujours faire des choix :

Je continue ou je m’arrête ?

Je prends ce chemin-là où ce chemin-ci ?

Est-ce que je fais demi-jour devant cette échelle où je la franchi ?

Il ne me reste qu’un demi litre d’eau, que fais-je ?

Héra boite, es-tu prêt à arrêter l’aventure ?

Il n’y a plus de chemin, fais-tu demi tour ?

J’ai assumé tous mes choix sans jamais mettre ma vie ou celle d’Héra en danger, car je faisais une promenade, pas une compétition. C’est en définissant très précisément le type d’aventure que j’allais vivre que je limitais les risques au maximum. Je n’avais pas besoin de faire un exploit, juste une promenade, certes en quasi autonomie et de très longue durée, mais dont la difficulté résidait surtout par sa nouveauté : j’allais entreprendre quelque chose que je n’avais encore jamais fait, dans des conditions, elles aussi, inédites.

De plus, j’allais me plonger dans cette aventure avec une petite Chienne, je devais aussi assumer cette responsabilité.

Je l’ai fait car je savais que je pouvais le faire, je l’ai fait car j’avais envie de le faire; j’ai bien fait, car je me suis beaucoup amusé à le faire.

J’ai vraiment accumulé tout au long de la Promenade les expériences positives, il y en a vraiment eu beaucoup bien plus que les galères.

Oui, j’ai envie de recommencer, mais je n’ai pas encore choisi ni le lieu, ni la manière. Je veux d’abord profiter de tous mes apprentissages et, aussi, je n’ai pas envie de faire la promenade de trop.

Je ne peux pas épiloguer sans reparler d’Héra. Je n’avais aucune expérience avec les chiens, Héra est ma première chienne, je l’ai embarquée dans cette aventure sans lui demander son avis.

Elle a bénéficié quand même d’un entraînement aussi intensif que le mien et j’avais pu tester sa résistance à la marche, son obéissance pendant les ballades, sa confiance en moi et sa « bonne humeur ».

Tout ça, ce ne sont que des paroles, les liens que nous avons tissés pendant ces 51 jours de ballades sont absolument uniques, notre complicité est immense, nous nous sommes réellement encouragés l’un l’autre, nous formons une équipe et nous sommes forts ensemble.

C’est seulement maintenant que je comprends la véritable complicité qui existe entre les chiens et les hommes, ça fait quand même 33000 ans que nous cohabitons, cette complicité est véritablement l’illustration d’un rapport gagnant-gagnant bénéfique au deux. Un véritable lien « amicale » ou même « familiale » c’est tissé entre-nous; même si chacun est resté « à sa place ».

Sans Héra, c’est certain, la Promenade aurait été très différente, sa présence est pour beaucoup dans la réussite de cet expédition; je tenais absolument à lui donner la place qu’elle mérite dans cet épilogue.

Je suis parti en solo accompagné d’Héra, mais j’ai beaucoup pensé à ma femme Marianne, à mes enfants et petits-enfants, à ma famille et mes amis. Vivre intensément le moment présent est certainement la meilleure façon d’être véritablement le plus en harmonie avec les autres. Ma Promenade n’a jamais été une fuite, au contraire, le besoin de communiquer presque en direct est la preuve que tous, vous pouviez m’accompagner et bien que solo, je ne me suis jamais senti seul.

Alors merci Héra et merci à vous tous, je vous aime encore plus.

Épilogue 3

Vous l’avez attendu celui-là, des trois Promenades, c’est la première où je suis rentré à la maison et j’ai d’abord défait mon sac, remonter la tente pour qu’elle sèche et aussi pour la nettoyer, j’ai également nettoyé le matelas de sol, j’ai nettoyé mon sac à dos, mon chapeau, j’ai fait trois lessives; le jardin m’attendait bras ouverts, donc les épilogues ont dû attendre.

Les chiffres :

  • 11 jours de ballade.
  • 364,9 kilomètres parcourus.
  • À nouveau pas mal de kilos perdus, ça c’est génial.
  • En moyenne 33 kilomètres par jour, en comptant le jour de repos.
  • 6 litres d’eau (et autres boissons) par jour.
  • 100 tiques en 11 jours que j’ai enlevé à Héra.
  • 200 piqûres de taons et environs 300 piqûres de moustiques, heureusement sans conséquence.
  • Et là, moi-même je n’ai pas vraiment d’explication et je suis un peu catastrophé, presque pas de glaces mangées.

Le matériel :

Je suis parti avec le même matériel que lors de la dernière promenade, ça fait un sac lourd (je l’ai pesé au retour), 20 kilos avec 4 litres d’eau et une réserve de nourriture pour 3 jours pour Héra et 1 jour pour moi.

Le seul élément que j’ai changé, c’est le panneau solaire et la batterie (powerbank) qui va bien avec, les deux de la marque Anker et j’en suis complètement satisfait, à aucun moment je n’ai eu des problèmes pour recharger mon téléphone et ma montre. Certes, cela a un poids mais c’est un choix d’utiliser mon téléphone comme base cartographique et de publier mon blog à vif.

Je profite de redire tout le bien de mes sandales (Keen), malgré un temps splendide, les forêts étaient très humides car il y a eu de gros orages les jours avant mon départ et aussi des orages pendant les nuits; donc des chemins parfois défoncés par l’eau et très glissants, des rosées matinales aussi mouillantes qu’une pluie, malgré ces conditions, je n’ai jamais mis les chaussettes que j’avais prises si jamais, je n’ai eu aucune cloque, aucun problème aux pieds.

Attention, ce qui est valable pour moi, ne l’est certainement pas pour tout le monde, avec les sandales il faut avoir des chevilles bien entrainées et musclées car elles ne sont pas tenues, il faut marcher avec souplesse et avoir un bon équilibre et j’ai toujours utilisé mes bâtons, ça m’a beaucoup aidé et pour l’équilibre et pour décharger les genoux.

La seule chose qui peut être améliorée c’est essayer d’alléger le matériel.

Les chemins :

J’avais plusieurs options, les choix se font soit pour le décor, soit pour éviter trop de soleil, soit pour choisir un lieu avec un camping, mais jamais pour raccourcir le chemin ou pour ne pas rater le château qu’il faut absolument voir, je n’ai pas fait des choix touristiques; je reviendrai là-dessus.

Donc, en partant je n’avais aucune idée du nombre de jours que j’allais avoir besoin, comme d’habitude mon parcours c’est fait au jour le jour. Ce que je peux constater, c’est que la moyenne journalière est très haute cette année (33km/jour), bon il n’y a eu qu’un seul jour de repos et quelques très longues étapes (43 et 44 km). Mais je remarque que le lendemain de ces longues étapes, il n’y avait pas forcément un jour de repos, cela veut dire que les étapes longues étaient bien « digérées ».

Quelques suppositions : une meilleure forme physique ? malgré des températures très hautes en pleine journée, les nuits et les matins il faisait plutôt frais ? comme c’était la troisième Promenade, plus de confiance en soi ? des chemins plus diversifiés ?

En fait ça n’a aucune importance, car je ne fais les calculs qu’à la fin de la Promenade et je ne me suis jamais fixé une quelconque moyenne à faire par jour.

Je n’ai pas été étonné non plus par les 364,9 km, là aussi l’expérience m’a montré qu’il était difficile de prévoir à l’avance le nombre de kilomètres parcourus avec ma méthode très ouverte de choisir mes itinéraires.

Héra :

Difficile de ne pas me répéter, je crois que tout a été déjà dit lors de l’épilogue 2.

Nous sommes vraiment complices et nous nous aidons mutuellement lors de nos marches. Son courage, son énergie, sa volonté et son espièglerie ont fait, qu’à nouveau j’ai plein de souvenirs extraordinaires de ces 11 jours passés ensemble, 24 heures sur 24.

Je lui tire particulièrement mon chapeau pour le dernier jour, il faisait très lourd et presque la totalité du chemin c’est fait en milieu urbain, et, même pour moi, c’est pas facile en ville, il est plus difficile de respirer et surtout de se sentir en harmonie avec notre environnement, encore plus après 10 jours où nous étions totalement immergés dans la nature.

 

Dimanche 7 juillet

Peut-être une heure après s’être installé dans la tente, ça commence à tonner très fort, ça se rapproche assez vite et l’orage éclate, heureusement la tente est une bonne protection, d’autant plus qu’elle est sous les arbres et la violence de la pluie et du vent est amorti par les branches.

Nuit agréable, après l’orage l’air était frais mais pas froid.

Le matin, à nouveau j’entends le tonnerre, je voulais me lever et plier la tente, mais j’ai renoncé, car si il pleut mieux vaut être dedans qu’en train de la démonter.

Le tonnerre s’approche, mais cette fois pas d’averse, j’attends que le bruit s’éloigne et je me lève et démonte la tente pour la dernière fois de la Promenade.

Elle m’a bien été utile

On se met en route que vers 8:00, on fait un petit détour pour éviter de revenir en ville, c’est vraiment beau, cette nature lavée et nourrie, les chemins sont un peu défoncés, mais on a l’habitude.

Nous approchons de la zone péri-urbaine, le choix du chemin est beaucoup plus délicat, le terrain change plus vite que la carte. Je repère un sentier raccourci sur la carte, c’était le bon choix, juste vers la fin nous avons dû marcher 10 mètres dans un ruisseau pour retrouver la route, ça lave et ça réveille.

Nous nous reposons à côté de la fontaine à Ségny, nous venons de nous faire rabroué par le resto d’à côté, c’est l’heure où le personnel mange et ils ne servent pas.

Voilà, en pleine figure, la réalité des villes, je viens de vivre 10 jours dans le Jura avec un accueil absolument génial partout et là : boum !

Bizarre, mais je m’y attendais presque, car normalement je m’asseye et je ne demande pas, et cette fois j’ai demandé.

Là, je suis en train d’étudier le chemin, car il fait très beau et donc chaud et il y a le piège de l’aéroport.

Et 17,1 kilomètres au compteur

À 13:29 je passais la frontière, il fait très chaud et lourd, on voit les nuages qui se préparent pour les orages de ce soir.

Même si le panneau est penché, on en Suisse

Il y un un chemin pédestre qui va jusqu’à la gare, je ne connais pas du tout Genève, alors je vais le suivre.

Ouf, même en ville il y a les fameux panneaux jaunes

Je fais de nombreuses pauses à l’ombre pour Héra. À part le resto qui n’a pas voulu de nous, on a pas rencontré un autre bistrot. Il commence à faire soif et faim.

27,7 kilomètres, même en ville on fait des kilomètres

Je faisais une pause, assis sur un banc à l’ombre, je venais de donner les dernières gouttes d’eau à Héra.

Je vois un monsieur arriver et ouvrir son atelier juste à côté, je l’accoste et lui demande si je peu remplir ma gourde, non seulement il fait couler longtemps l’eau pour qu’elle soit fraîche et en plus il ouvre son frigo et me donne une bouteille d’eau minérale glacée.

C’est vraiment sympa de trouver des gens sympa.

Notre réserve d’eau étant refaite on peut repartir.

Je marche étape par étape, car il fait trop chaud pour Héra.

Un grand bravo à Genève, son chemin pédestre est vraiment super, la plupart du temps on est sur des voies sans voiture, on traverse des parcs, et on finit par tout le bord du lac.

Plus qu’une heure, celui-là il m’a fait plaisir

Voilà, la fin de la Promenade 3 et aussi l’objectif atteint : marcher de ma maison jusqu’à la mer.

Pour finir avec de l’eau

J’ai soif

Il me reste quelques mètres à marcher dans les gares, mais le total en gros pour aujourd’hui c’est : 37,5 kilomètres.

Et le total définitif est 38,5.

Demain il y aura encore l’épilogue 3 et l’épilogue des épilogues.

Samedi 6 juillet

Nuit très calme agréable, j’ai pas eu besoin de mettre mon pull. Et comme ma lessive n’était pas sèche, je l’avait laissée dehors et bien c’était quasi sec, car il y avait un petit vent.

Départ vers 6:30, j’ai beaucoup hésité sur mon chois de chemin, faut dire que St-Claude est une trappe à randonneurs.

La trappe St-Claude

Pour en sortir il faut grimper et encore grimper. Ça ne me gêne pas la montagne, au contraire, mais le ciel était très menaçant et je voulais être sur un GR classique, pour éviter tous risques.

Je vais aller du côté de Gex, mais je ne pense pas y arriver ce soir.

Là on est à 1120 m, je pense que ça sera le point culminant de la journée.

Col de la Tendue

Un petit repos bien mérité, car les montées étaient très raides, j’ai même vu des crottes de chamois.

Déjà 13,9 kilomètres… de montées.

On est descendu à Septmoncel, il faisait très lourd, mais le café était fermé, j’ai trempé Héra dans la fontaine et on a continué notre chemin en direction de Lajoux.

Belle rencontre

À peine on sort du village, en quelques minutes le ciel c’est noirci et on s’est grouillé d’atteindre la forêt et l’orage éclate.

Un peu protégé par les arbres je m’équipe et un quart d’heure plus tard on continue, il pleut vraiment beaucoup, mais ça va, mes protections ne sont pas efficaces à 100%, mais pour le poids j’en suis content.

Il est 14:00 quand on arrive à Lajoux, le Resto est ouvert et il a une terrasse protégée, j’enlève mes protections que je laisse égoutter dehors et je sèche au mieux Héra.

Un, deux et pourquoi pas 3 thés et une tranche de gâteau au chocolat absolument divine.

Bon, ça fait 25,8 kilomètres et nous allons continuer en direction de Mijoux, si le temps le permet.

Aussi vite qu’ils sont venus aussi vite ils sont repartis; plus un nuage et me voilà à Mijoux sur une petite terrasse ensoleillée.

Une petite montée et une grande descente, mais, depuis l’autre jour, les descentes ne me font plus peur, et d’ailleurs plus on est décontracté, moins on risque une chute.

Héra est encore plus décontractée que moi

Ce réchauffement si rapide induit une évaporation rapide et avec des parfums enivrants, j’adore.

Heu! Il y a aussi mes ennemis les taons qui adore ça, un petit peu moins drôle.

Et quand même 29,3 kilomètres.

Voilà, le Col de la Faucille c’est fait et maintenant on va descendre sur Gex.

Là, le paysage est beaucoup plus minéral.

Et oui ça chauffe de nouveau

Au sommet 32,5 kilomètres

On descend sur Gex par un super chemin, je vois même Genève

On arrive à Gex, je fais des téléphones pour trouver un hôtel, mais je tombe toujours sur des répondeurs.

Il commence à faire sombre, je prends un chemin qui va dans la forêt, je m’éloigne des maisons et je trouve un coin sympa,

Je finis de monter la tente à la lampe frontale, et hop dodo.

Quelle journée : record battu 44,8 kilomètres

Vendredi 5 juillet

Nuit fraîche et humide, mais pas de pluie, à nouveau je me suis levé au milieu de la nuit et le ciel était fabuleux; j’ai bivouaquer dans une trouée faite pour passer un tuyau de gaz et la Voie lactée était exactement dans l’axe, j’en ai encore le cerveau ébloui.

Réveil vers 5:15 et départ 6:00. Je remarque que maintenant je suis rodé, les choses sont là où mes mains vont les chercher, les gestes s’enchaînent harmonieusement et très rapidement la tente est démontée et le sac est chargé.

Pourtant c’était le pire des matin, il a tellement plu hier en début d’après-midi que l’atmosphère et la terre sont chargés d’eau. Tout est mouillé, même à l’intérieur le sac de couchage, la couverture d’Héra sont chargé d’humidité, je ne parle même pas de mon chapeau qui est un vrai buvard et les habits aussi.

Mais, je m’y attendais, donc je n’ai pas du tout été perturbé, au contraire, comme il y avait un vent frigorifiant, nous avons entrepris cette journée avec détermination et envie.

Héra était tout le temps 5 à 10 m devant moi, pourtant elle était trempée.

Tout était féerique, il y avait les premiers rayons de soleil et une brume épaisse, ça sentait bon la terre et l’herbe.

C’était vivant

Pas besoin de pluviomètre pour se rendre compte de la violence des orages d’hier.

Les chemins ont été transformés en ruisseaux et l’herbe était encore couché, sur les bords, il y avait des alluvions de pives et d’aiguilles de sapin. Nous devions parfois quitter le chemin pour ne pas s’enliser et tout était très glissant.

Mais nous étions dopés par la nature et on marchait en sautillant, nous amusant avec les congères et riant des pierres glissantes.

À aucun moment mon pieds a glissé, l’habitude, l’expérience, la confiance, probablement aussi la chance; se sont des moments intenses et un peu magiques et vraiment partagés avec Héra en direct et peut-être avec vous en différé.

Un tronçon du chemin était utilisé pour les coupes de bois, impressionnant !

Héra est là comme référence de grandeur

Là, face au soleil, sur une terrasse du bar de Longchaumois, je déguste mon traditionnel thé complété par un jus d’abricot.

J’ai toujours reçu un accueil super dans les bistrots, mais ici non seulement Héra a son bol d’eau, le patron lui-même lui a donné un stick pour chien. On a discuté un moment, j’adore cette humanité simple et franche, la chaleur humaine et la sympathie spontanée vis-à-vis d’Héra.

Une journée qui commence très bien, je vais en direction de St-Claude, il est 9:00 et nous avons marché 11,5 kilomètres.

Je profite d’une pause ombre pour reprendre le récit de la journée.

À quelques kilomètres de Longchaumois, nous avons dû affronter la descente la plus dingue de toutes les Promenades, c’était non seulement la plus raide, mais il y avait une compétition entres les racines qui affleuraient et les cailloux encore trempés. J’ai arrêté le livre que je « lisais » car toutes les cellules de mon cerveau ont été mobilisées afin de pouvoir terminer cette descente sans me blesser.

Pour finir, entre ma concentration, la gestion des bâtons et l’adrénaline tout c’est bien passé, on est arrivé les deux vivants et sans blessure, je n’ai même pas dérapé.

En bas, j’étais trempé comme si j’avais fais un bain habillé.

Pour Héra, cette descente c’était de la rigolade, elle s’en est donné à cœur joie.

Quelle aventure.

En bas une belle surprise

Nous voilà en direction de St-Claude, tantôt à l’ombre, tantôt au soleil, je fais le plus possible des pauses ombre.

Pour éviter une trop longue route juste avant la ville je choisis une variante, nous descendons jusqu’à la rivière, Héra en profite pour nager et boire et nous traversons la rivière sur un pont en caillebotis, je la porte et me voilà aussi trempé, c’est pas si mal.

Par contre de l’autre côté de la rivière il y a une montée presque aussi raide que la fameuse descente, heureusement bien plus courte. Par contre c’est bien à l’ombre et super beau

Ça s’appelle la grotte de la Vuivre

Le dernier kilomètre est quasi tout le temps en plein soleil, les deux nous avançons péniblement, pour la première fois la poche à eau est vide.

Nous arrivons à St-Claude, mais comme vous le savez, il n’y a pas un mètre de plat dans cette ville, une dernière montée et nous nous installons pour un long moment au Café des Touristes.

29,4 kilomètres, mais ce n’est pas fini, le camping est dans un autre village de la commune à 3-4 kilomètres.

Le chemin pour aller au camping était sympa, il longeait la rivière et Héra a même pu s’y baigner. C’était nécessaire car il fait super chaud.

Content d’arriver, camping sympa et avec de superbes infrastructures.

Sitôt arrivé Héra se choisi le coin le plus frais et dort, pendant ce temps je monte la tente, je fais tout sécher ce qui était humide, je fais une lessive (qui probablement ne sera pas sèche ce soir), je brosse Héra et lui enlève 6 tiques malgré le collier, et ensuite je prend une extra bonne douche enfin.

J’ai de la chance il y a un resto au camping ( mon dernier repas complet c’était il y a 33 heures)

Je vais prendre une salade de La région comme entrée et entrecôte avec légumes comme plat principal, on verra pour éventuellement un dessert.

C’était aussi bon que beau

Donc 35,4 kilomètres, et quels kilomètres

Jeudi 4 juillet

Nuit parfaite, je me suis levé pour aller me soulager, le ciel était incroyablement étoilé, je suis resté un moment pour l’admirer.

Réveil 5:15 et départ 6:00 en direction de Morbier. Tout le trajet est en forêt avec des montées et des descentes. La température est idéale avec des chemins très changeants.

on sort de la forêt

Il est 8:30 et nous sommes sur un mont avec une statue de la sainte vierge, beaucoup de village ont érigé une telle statue sur un mont surplombant le village; c’est une vraie caractéristique de La région.

De là on surplombe la ville

La ville de Morbier a donné son nom à un fromage mais, mes parents nommaient « morbier » des grandes pendules et il est vrai que c’est à Morbier qu’il y a eu, entre autre, la fabrication des horloges comtoises.

Morbier et son célèbre viaduc

Bon on descend en ville et on se trouve une belle terrasse.

En fait c’est une ville répartie de chaque côté d’une route très fréquentée et mon instinct m’a conseillé de continuer.

Nous sommes encore descendus par un super chemin jusqu’à Morez, j’ai très bien fait c’est cent fois plus sympa. Comme tout le monde sait, Morez est la capitale de la lunetterie 🤓.

De plus nous avons fait une petite rencontre.

L’écureuil était subjugué par Héra

Voilà on a trouvé une chouette terrasse et je bois mon thé et mon jus d’abricot.

Il est 9:30 et nous avons parcouru 14,8 kilomètres

J’ai choisi d’aller à Les Rousses, ce n’est pas pour voir la station mais le chemin est super intéressant et super raide et on passe par un endroit appelé le Belvédère et la vue est superbe.

Morez et derrière Morbier

Ensuite un bon bout de chemin jusqu’à Les Rousses. Juste avant d’arriver il a plu un peu, on c’est juste abrité sous un arbre.

Juste au moment où nous sommes arrivés devant le restaurant, à nouveau un peu de pluie, j’ai préféré rentrer, on sera plus tranquille, mais actuellement le soleil brille et réchauffe.

J’ai pris une entrée fromages, bien sûr que des fromages de La région. Miam!

Morbier, Comté, tomme du Jura

On est entré dans le restaurant vers 13:00 et nous avons déjà parcouru 25,7 kilomètres et une sacrée montée, nous sommes à 1107 m d’altitude (1107 c’est le nom du bistrot).

Il a plu tout le temps que j’étais au resto, j’ai attendu que cela cesse et en route pour la dernière étapes, suivant les lieux il y a même eu de la grêle.

Le chemin jusqu’à Prémanon était tout en forêt mais totalement différent de celui du matin; la forêt était moins dense et comme il avait beaucoup plu, ça ruisselait partout, le soleil était chaud et ça faisait vraiment ambiance tropical.

Il y avait des ruisseaux et aussi des gouilles partout et Héra ne sait pas fait prier pour y goûter. Le vrais choc est juste avant d’arriver au village, à la sortie du village, un soleil de plomb nous cueille et nous assomme direct. Bon encore quelques mètres et nous voilà au camping.

Mauvaise surprise

Ben voilà, très étonnant pour un camping municipal. Un peu dépité nous retournons au village et je me prends deux boissons pour organiser la suite.

J’ai bien mangé à 13:00, l’orage est partie, repos et ensuite on repars pour trouver un petit coin pour bivouaquer. Je vais faire le plein d’eau.

On va attendre sagement que le soleil soit moins fort, on a quand même déjà 33,3 kilomètres dans les jambes.

Voilà nous avons encore grimpé un mont et on a planté la tente. Bien sûr Héra n’a pas attendu que je mette le double-toit pour s’installer définitivement.

Je suis à l’abri des bêtes qui font bzzzz

Il est 20:00 et nous sommes déjà couchés, prêt pour dormir. L’atmosphère est spéciale, tout est très humide, il a vraiment plu beaucoup.

Alors, où en sommes-nous ? 36,3 kilomètres, jusqu’à maintenant ça fait une moyenne d’environ 30 kilomètres par jour.

C’était une journée bien remplie, on a fait le plein d’odeurs, c’est ce qui m’a le plus marqué.

J’ai ajouté un article dans le menu : les galères

Mercredi 3 juillet

J’ai très bien dormi, quasiment pas de rosée, ça m’arrange pour plier la tente, d’ailleurs l’empaquetage est rapide. Il est 6:30 environ quand nous partons.

J’ai choisi de passer par la montagne, c’est un peu plus long mais j’ai bien fait car c’était superbe.

Ensuite la descente sur ? Devinez ? : Fancine-le-Bas.

Moulin forge

Arrêt dans une superbe auberge qui fait bar, hôtel et restaurant. Comme d’habitude un thé un jus de fruit et tout ça pour 4€.

Nous avons parcouru que 9,1 kilomètres mais ça grimpait fort.

Héra dit au revoir à son copain

Souvent, je choisi mes chemins en fonction du décor sans m’occuper des kilomètres et là je suis amplement récompensé, des marais, des petits lacs, des centaines de papillons (des centaines de taons et de moustiques 😏), une flore exubérante, j’en ai pris plein les yeux, c’était formidable.

Paradis des papillons
Petit lac avec son pêcheur typique
Typique aussi les bassins en métal

C’est très vert, il y a de l’eau dans les bassins, et même Héra parfois

Dans celui-là…
Héra à nager avec des poissons

Le chemin continue à travers les pâturages, parfois les vaches sont curieuses mais pas agressives car se sont des vaches laitières, les fameuses Montbéliardes puis le chemin continue en forêt, forêt encore très humide, certainement un orage hier où cette nuit.

On longe un ruisseau

Pour finir nous sommes content d’arriver à St-Laurent-en-Grandvaux, car les derniers kilomètres sont sur un chemin non ombré et c’est un coup de chalumeau car on entend l’orage qui gronde pas loin, je reçois même quelques gouttes, mais ça passe à côté.

Vers midi, arrêt dans une pizzeria cette fois, et devinez, ici les pizzas sont au Comté.

Nous devons encore aller au camping, donc le compteur va tourner encore, mais nous avons déjà parcouru 23,6 kilomètres.

Voilà la tente est montée, le ciel est très menaçant, il y a du tonnerre tout autour et parfois des nuages très noirs, mais pour le moment pas une goutte.

Héra fait la sieste

Bon, il faut encore que je me douche et fasse une petite lessive, j’hésite pour la lessive !

Le ciel changeant tellement rapidement, j’ai fait une lessive minimale : juste le pull que j’ai porté toute la journée.

Mais, pour finir l’orage a tourné tout autour sans nous toucher. En mangeant ma glace, j’ai discuté avec un monsieur voisin de table, il m’a dit qu’il était à 2 kilomètres d’ici et qu’ils ont ramassé un bel orage.

Au moment où j’écris, il n’y a plus aucun nuage et le soleil est très agréable.

Et si on parlait hygiène ! Je dis toujours que je prends une triple douche, je vais détailler un peu. D’abord décrassage normal puis savonnage, j’utilise un savon d’Alep. Ensuite rinçage et deuxième savonnage mais cette fois je pratique en même temps un massage, surtout les mollets, les cuisses, les épaules, les trapèzes.

Avec le récipient étanche qui va bien

Puis uniquement soins des pieds, j’ai une petite brosse et je fais aussi un massage. Après essuyage, j’applique aussi une crème sur les parties calleuses, c’est pour éviter un dessèchement et l’apparition de crevasse.

Je n’ai aucune ampoule ni d’autre problème : une bonne hygiène, des chaussures qui conviennent à ses pieds et bien sûr de l’entraînement, voilà le secret.

L’entretien du corps et des pieds est très important en randonnée car c’est votre moteur, une hydratation correcte la journée en fait partie aussi.

Il ne faut pas oublier que si je bivouaque, c’est service minimum pour l’hygiène, alors j’en profite lors des haltes dans un camping.

C’est pas fini, je dois aussi nettoyer mes prothèses auditives, j’ai des petites lingettes humide faites pour les prothèses et des coton-tiges.

Ensuite faut s’occuper de la bête : étiquetage, aujourd’hui une dizaine de tiques (oui elle a un collier spécial mais il lui faut plusieurs jours pour être efficace). Je la brosse à fond tout les trois jours et entre je contrôle qu’elle n’a pas de bouboules d’herbes accrochées à ses poiles et aussi les coussinets.

Et après, le matériel : j’enlève les petits cailloux coincés sous la semelle, je contrôle et nettoie l’intérieure ( je vous rappelle que j’ai des sandales à bouts renforcés et semelles spéciales.

Je fais la lessive si nécessaire et si possible, elle doit sécher avant la nuit. J’ai donc pris un petit flacon de lessive liquide en lavabo.

Je peux dévisser pour remplir facilement

Et, voici une photo du truc indispensable pour tous les utilisateurs des campings, sans ce truc magique pas de lessive; vous avez des lavabos dédiés à la lessive dans tous les campings mais pas un seul de ces lavabo à un bouchon

Le lavabo
Le même avec le truc magique
L’indispensable

Je m’occupe aussi des gourdes, je les nettoie et les remplis le soir, car je pars souvent très tôt.

J’ai une gourde d’un litre qui se trouve dans une poche extérieure de mon sac et une poche à eau de 3 litres qui va dans mon sac à l’endroit prévu pour.

En plus elle est très légère
La pipette est munie d’une fermeture pratique et s’accroche à ma sangle de poitrine avec un aimant.

Beaucoup de randonneurs ont abandonné la poche à eau car on ne voit pas combien d’eau il reste. C’est vrai, c’est un défaut et parfois c’est un peu compliqué à remplir en cours de route, mais je suis trop habitué à boire souvent par petite goulée, ça serait trop compliqué avec un autre type de gourde.

Pour éviter les problèmes si la poche est vidée trop vite, j’ai ma deuxième gourde et quand il n’y a plus d’eau dans ma poche à eau, je sais qu’il me reste encore un litre et j’adapte le parcours en fonction.

Souvent, si je trouve une source en route je remplis ma poche à eau même si elle n’est pas encore vide. C’est lors de la Promenade 2, où souvent l’eau était très rare que j’ai peaufiné ma méthode.

J’ai aussi une petite gourde souple d’un demi-litre équipée d’un filtre puissant que je peux utiliser pour remplir les autres gourdes si je ne suis pas certain de la qualité de l’eau.

Katadyn, marque très connue pour la filtration de l’eau

Et pour terminer j’applique les règles : randonner sans laisser de traces (Leave No Trace) et donc j’ai une petite pelle toute légère et solide, pensée et construite pour ça : ça quoi ? C’est une pelle pour enterrer ses cacas, finis le glamour.

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Je ne vais quand même pas vous laisser toute la nuit avec cette image mentale.

Ce chapitre est aussi pour montrer l’autre côté d’une randonnée, il faut une quantité de savoir-faires et de connaissances, il y a peu de place pour une improvisation et l’expérience aide beaucoup c’est pourquoi je voulais vous en parler.

J’ai même éviter le sujet des noeuds, car j’ai une fine cordelette pour suspendre le linge, donc : noeud de cabestan, noeud de tendeur, noeud de chaise et pour terminer le noeud plat. 😁

Au fait, si vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser en commentaire.

Donc 28,3 kilomètres, bonne nuit

Mardi 2 juillet

Dans la nuit, je n’ai même pas regardé l’heure, un gros coup de tonnerre m’a réveillé et en même temps il c’est mit à pleuvoir; c’est toujours un peu impressionnant sous tente, je crois qu’il a pas mal plus, pas très longtemps mais beaucoup à la fois.

Heureusement, au matin le soleils est revenu, j’ai retardé notre départ pour permettre à la tente de sécher, et c’est aussi un plus délicat pour remplir le sac. Départ vers 7:30.

La région est vraiment magnifique et avec la pluie les couleurs sont plus nets.

Nous venons de dépasser le village de Chaux-neuve (aucun café ouvert), bizarrerie, il y a un tremplin de ski.

Et hop !

Là, nous faisons la première pause et nous espérons pouvoir dormir à Foncine-le-Haut.

Nous avons déjà parcouru 12,7 kilomètres.

Voilà, juste avant midi, nous sommes arrivés à Foncine-le-Haut

Et il y a même de l’eau qui coule

J’ai dégoté une terrasse et je vais manger le menu complet du travailleur (je ne sais pas ce que je vais manger, mais ça sera bon) :

Salade mesclun, pomme de terre, saumon fumé

1/2 poulet (super bon) avec un gratin de choux-fleurs

Tiramisu au chocolat avec son pompon de crème

Carafe d’eau, ice-tea et expresso, sans oublier un bol d’eau pour Héra, tout compris : 14 €

😃

Nous sommes installés au camping municipal, vraiment super ces camping, tout y est et c’est à l’ombre et pratique. Puisqu’on est dans les comptes, 1 nuit avec tente, petite chienne, accès à toutes les infrastructures : 8,20 € = 8 € pour l’emplacement et 0,20 € = taxe de séjour, et j’ai regardé les itinéraires possibles pour demain, il y a 3 campings possibles suivant mon choix d’itinéraire.

C’est pour ce « confort » là que j’ai préféré faire ma promenade côté France, il y a beaucoup, beaucoup plus de camping et les prix défient toute concurrence suisse. Et le service est top qualité, c’est fini ces campings tout délabrés, où aucune porte ne fermait convenablement, où l’hygiène était limite.

Ça reste un service minimal, il n’y a pas de magasin, souvent pas de piscine, il y a très rarement quelqu’un sur place, mais ça n’empêche rien, c’est affiché qu’il faut s’installer où on veut, il y a une liste des emplacements réservés avec les dates et c’est précisé à quelle heure il y aura un employé sur place. Franchement : la classe.

Là on va attendre 18:00 pour payer, je suis propre, même rasé et la lessive sèche.

L’étiquetage d’Héra a été fait (que 6 tiques)

On va aller souper au village. En fait pas de resto ouvert, mais un magasin, alors au souper : grosse portion taboulé oriental avec une boîte de thon.

Le camping est situé le long de la rivière, c’est paisible et rafraîchissant.

C’est aussi la plage du village
Le linge est presque sec

Donc, au total : 25,4 kilomètres

Lundi 1 juillet

Lundi 1 juillet
Dingue ! Ça fait déjà 3 ans que je suis préretraité, quel pied.


Nuit chaude agitée de coups de tonnerre, pas besoin de mette un pull au milieu de la nuit et ce matin pas de rosée, ça m’arrangeait pour plier la tente et faire mon sac.
Petit coup de froid juste avant le lever du soleil, ça nous a bien réveillé et départ vers 6:00.

Au premier plan notre camping


Là on fait la première halte en mangeant un bon chausson aux pommes, miam!

J’ai choisi un chemin qui remontait le Doubs, c’était agréablement frais et très sauvage, ensuite j’ai rejoins le très beau village de Rochejean.

J’aime les tuiles vernies

Je suis sûr la terrasse d’une grande auberge tenu par un aubergiste sympa.

Il est 9:30 et nous avons déjà parcouru 13,8 kilomètres.

J’ai fait une longue pause et j’en ai profiter pour développer un article sur « choisir Son chemin »

Le Doubs tout jeune
Ici, beaucoup de bassins sont métalliques

Voilà, nous avons rejoints le GTJ (Grande-Traversée-du-Jura), on l’a suivi un bon bout, tout le parcours est à l’ombre.

On fait une pause, je mange quelques cacahuètes et Héra c’est fait une petite place près de moi, on est bien les deux.

La petite chienne

Il est 13:30 et nous avons parcouru 24,2 kilomètres

Encore quelques kilomètres et on arrive au camping de la source du Doubs. Il est 15:00 et il vient juste d’ouvrir, c’est un petit camping on doit être 2 tentes et 3 camping-cars.

Je monte la tente et installe tout pour la nuit, ensuite super triple douche, pendant tout ce temps Héra c’est trouvé un petit coin sous la haie, j’ai rempli son bol d’eau et elle a roupillé, je suis son valet et son porteur en fait.

Récapitulons : j’ai mangé ce matin un chausson aux pommes et vers midi quelques cacahouètes, il serait bien que je mange un bon repas quand même. Il y a un restaurant juste à côté (car en hiver c’est aussi le départ d’une station de ski) je passe devant car il ne me semblait pas ouvert, en effet sur la porte c’est écrit : nous fermons exceptionnellement le restaurant car, victime de son succès, les frigos sont vides.

Un peu dépité, je décide d’aller jusqu’à Mouthe pour me restaurer (l’aller-retour ça fera 3 kilomètres de plus au compteur).

Comme il est un peu tôt, nous allons visiter la source du Doubs, c’est magnifique.

L’eau jaillit derrière les rochers
Il y a de quoi se ressourcer 😇

Maintenant direction Mouthe sur un très joli sentier qui longe le petit Doubs.

À Mouthe, je vais prendre une limonade et un thé dans une boulangerie/tea-room .

L’aventure continue : Je demande à mes jeunes voisins s’ils connaissent une pizzeria ou un resto ? Ils me répondent qu’il y a une pizzeria mais c’est fermé, ils sont en vacances, la fille me répond que le seul resto ouvert normalement c’est celui vers la Source du Doubs, elle y travaille justement, mais qu’ils ont dû fermer car ils n’avaient pas reçu la marchandise; donc l’écriteau ce n’était pas des carabistouilles.

Donc me voilà à Mouthe et tout est fermé, heureusement la boulangerie a un rayon trucs du terroir, j’arrive juste avant la fermeture et je prend sauciflard, une demi-baguette et une limonade.

Je suis passé aussi à la pharmacie et Héra aura un nouveau collier anti-tique

Retour au camping et miammm!

J’ai faim

Belle journée, nous avons parcouru 32,7 kilomètres


Les joutes sportives

Quand je me suis arrêté à Rochejean, une partie de la route était fermée et il y avait pleins d’enfants qui se défiaient en faisant des joutes sportives.


J’ai posé la question à l’aubergiste sympa et il m’a raconté l’histoire de ces joutes.


Pendant des années, une des maîtresses qui était aussi sportive d’élite, organisait des joutes sportives et amusantes pour toutes les classes lors de la dernière semaine avant les vacances.


Cette maîtresse est décédée l’année passée, et ses collègues ont décidé de perpétuer la journée de joutes sportives en guise d’hommage.


Je n’ai pas demandé plus de détails, mais j’ai compris au ton de la voix de mon interlocuteur que cette femme étaient importante pour l’amour qu’elle a donné à tous ces élèves.


Cette une histoire simple, il me manque plein de détails, mais j’aime ces histoires, ces histoires qui poussent au long du chemin.


Certains sont persuadés que je suis un ours ou un sauvage, c’est en partie vrai et en tout cas je ne fais rien pour qu’ils changent d’avis.


Mais la réalité, c’est qu’il m’est facile de parler à tout le monde, j’en ai plein d’histoires comme celle-là, simplement je les garde pour moi.


Avant, c’est-à-dire quand j’étais écolier et plus tard travailleur, j’étais même une personne chez qui les gens aimaient se confier.
Je me souviens d’une camarade d’école qui m’avait confié les petits larcins qu’elle avait commis, plus tard une collègue qui m’a parlé de son avortement. Je savais écouter et aussi me taire.


Ai-je aujourd’hui changé? Je ne pense pas, mais quand les gens venaient vers moi pour se « libérer » c’était du sérieux.


Comme je fréquente moins de monde, c’est normal que je suis peu sollicité.


Encore une chose qui n’a pas changé, quand on me parle de futilité (de choses que je trouve moi futile), je n’ai jamais et je n’aurais jamais d’écoute, ce n’est pas mon truc. J’ai toujours été incapable de faire semblant longtemps.


En fait, j’aime mon côté ours et je le cultive tendrement.


Dimanche 30 juin

Aujourd’hui journée repos, donc d’abord grasse matinée, ensuite bonne douche bien savonneuse, rasage de près.

En route pour la base nautique, je prends un thé et un smoothie boost : citron, orange, carotte et gingembre.

Marianne arrive vers midi et nous allons à l’auberge des montagnards à Chaon (c’est où j’ai dîner hier) ici on dit : chez Walter; on a super bien mangé et si vous êtes un peu fatigué et assommé par la chaleur, vous pouvez compter sur Walter pour vous donner la patate. Je vous le recommande.

Ensuite on a été marché le long d’une réserve et ensuite prendre un verre au port vers Les Grangettes et ensuite retour au camping pour le ravitaillement : Frolic et boîtes pour Héra, gilette pour moi.

Marianne a repris le chemin du retour et moi j’ai profité d’aller nager quelques mètres à la piscine du camping.

Demain, on continue, pour la première fois il y a de gros nuages blancs vers l’est, on verra.

Même les jours de repos on marche un peu : 12,1 kilomètres

Samedi 29 juin

Samedi 29 juin

Très agréable nuit, j’ai rajouter un pull à un moment et après c’était parfait.
Lever un peu avant 7:00 et je replie tout, sous la surveillance d’Héra, je prends mon temps, ensuite séance « d’étiquetage », j’ai enlevé 5 tiques à Héra dont 1 tout près de l’œil.

Vers 8:00 en route direction le lac de St-Point.

10:00 je bois un thé et un jus de fruits, je suis juste avant La Cluse et Mijoux, je vais grimper une petite montagne pour aller dans la vallée du Doubs.

Très beau chemin, avec parfois un peu d’ombre, là on s’arrête, on se désaltère et on reprend la marche.

Oasis d’ombre

Après une petite montée et dès la descente on le voit

le lac de St-Point

Encore un petit effort et une terrasse bien accueillante nous ouvre ses bras. Je commande l’assiette campagnarde et Héra reçois un bol d’eau fraîche.

Alors bon appétit :

Vive la campagne

Donc il est un peu plus de midi et nous avons marché 19,4 kilomètres


Petit aparté : j’ai rencontré un randonneur avec des choix particuliers, il ne marche pas plus de 3 heures par jour et il ne fait aucune montée. Il est parti de Romanshorn et il va jusqu’à Morges je crois, il ne fait que suivre les cours d’eau il s’arrange pour passer d’une rivière à l’autre. Il loge dans des auberges ou des hôtels et il ne transporte aucune nourriture, il a d’ailleurs peu d’affaires personnelles, il m’a dit qu’il les lavait souvent.

Je l’ai rencontré à Ste-Croix, il avait pris le train car il avait de la famille à voir.

Est-ce que j’ai aussi des règles particulières ?

Je tique déjà sur le mot règle, mais j’ai fais des choix et je vais les énumérer :

  • Je voyage seul avec Héra
  • Je choisi une destination à l’avance, mais pas les chemins pour y arriver
  • Je ne limite pas le nombre de jour
  • Je ne prend pas de popote
  • Je voyage en autonomie, c’est-à dire, avec 36 heures d’eau et de nourriture, avec une petite tente pour pouvoir bivouaquer, ainsi je peux prolonger ou raccourcir une étape selon ma fatigue.
  • Je peux faire des montées, des descentes, sur chemins ou routes
  • Je respecte les possibilités d’Héra et ses limites
  • Je tiens un journal (blog)
  • Je suis à l’écoute de mon corps
  • Je ne m’interdit pas de prendre : train, bus, taxi
  • Je prends le maximum de plaisir

Je suis resté un grand moment sur ma terrasse. Pour éviter de marcher les heures les plus chaude.

Puis on descend jusqu’au lac et Héra ne c’est pas fait prier pour se baigner.

Quand elle est sortie elle paraissait toute maigre

Il y a heureusement un petit chemin piétonnier qui longe la berge, le chemin n’est pas tout le temps à l’ombre et nous faisons beaucoup de petites pauses. Nous sommes presque arrivés au camping, mais un bar trop tentant nous détourna, donc une thé et un jus orange-citron accompagnent ma rédaction.

Les derniers kilomètres furent difficiles pour Héra, heureusement l’eau n’était pas loin.

On arrive enfin au camping vers 19:00, Héra s’installe à l’ombre et ne bouge plus.

La gardienne de la tente
Lessive traditionnelle

Montage de la tente, enfin une triple douche plus lessive. Étiquetage, ensuite Héra garde la tente et je vais boire une limonade.

Aujourd’hui 33,4 kilomètres, demain repos et Marianne vient nous rejoindre, youpi !

Vendredi 28 juin

Après une nuit réparatrice, je me lève le plus silencieusement possible, je boucle mon sac et à 5:10 je quitte l’appartement de ma fille.
Le soir, avec elle, nous avions regardé les différents chemins pour traverser Yverdon le plus agréablement possible, je vérifiais sur ma carte et me voilà sur le chemin choisi.

Lever de soleil et art urbain

Au début tout fonctionne à merveille. Il faut savoir qu’il y a des voies de chemins de fer et une multitude de canaux. Ce que nous n’avions pas prévu ce sont tout les travaux en cours, et si un pont est fermé il faut aller obligatoirement au suivant et ainsi de suite car 3 ponts étaient fermés.

Drôle d’avion …

J’arrive tant bien que mal à l’aérodrome et là aussi le pont est fermé, encore un détour et me voilà enfin sorti de la ville (pour les connaisseurs j’écris depuis la terrasse du restaurant du Châtelard).

C’est peut-être un signe


Il est 8:00, il m’a fallut deux heures trois quarts pour y arriver et j’ai déjà marché 12,5 kilomètres, ça parait totalement impossible et pourtant je ne suis pas du tout un novice en topographie.
Conclusion, lorsqu’on choisi un itinéraire il faut se méfier énormément des canaux et des ponts, car un pont fermé peut demander un détour énorme.
Mais, je ne marche pas avec un chrono, j’ai tout mon temps et de le perdre reste pour moi un privilège.


En buvant un thé chaud, je vais étudier la suite de mon trajet.

Voilà mon chemin

Je suis arrivé à Vuiteboeuf, j’ai commandé un jus de fruit, un thé chaud et de l’eau et je vais faire une longue pause pour pouvoir dîner.

Le chemin était très beau, changeant, la plupart du temps à l’ombre.

J’écoute en marchant le livre de Michel Serres : C’était mieux avant (lu par Michel Serres lui-même, ce qui est un véritable plus pour la version podcast), écouter de la philosophie tout en marchant dans la forêt, c’est génial. J’ai même l’impression que l’effort physique, donc la sensation d’habiter vraiment mon corps, me permet une très grande concentration.

Déjà 24,2 kilomètres et il me reste encore 2 heures, 2,5 heures de marche, mais ça monte raide tout le temps.

15:30, nous voilà à Sainte-Croix, 31,2 kilomètres au compteur.

Les gorges de Covatannaz = absolument géniales; bon ça monte fort mais on est à l’ombre et c’est très beau.

Beau porche
Enfin de l’ombre et de l’air frais

Comme dans toute les gorges il y fait une fraîcheur idéale par ces temps caniculaires.

Ce qui rend le dernier bout de route sans aucune ombre encore plus infernal, bon la petite chienne est vraiment privilégiée : non seulement elle ne porte rien mais le parcours est riche en plans d’eau adaptés à sa taille.

Comment transformer un hot-dog en Héra

J’ai appris qu’il y avait, dès ce soir, la fête de la bière à Ste-Croix; ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas très « fête de la bière «, alors j’ai décidé de me reposer un moment, pour manger une glace indécente et permettre à l’air de moins chauffer, ensuite direction l’Auberson et puis la France où je bivouaquerai.

Dédicace spéciale à Claire, le quarté gagnant : jus de fruits, eau bien froide, thé chaud et glace 😁


C’est lors de décisions comme celle-ci que je suis très content de mon choix de ne pas préparer mes déplacements et mes hébergements à l’avance, je peux faire des choix à la dernière minute. Et avoir la possibilité de bivouaquer me donne une immense liberté.

Premier bivouac

Voilà, 21:00, on est en France, la tente est montée; c’est déjà un automatisme, j’ai l’impression que je viens de terminer la Promenade 2 tant tous mes gestes sont précis et entraînés. Même Héra, se comporte exactement comme la dernière fois qu’on a bivouaqué : elle se trouve un endroit si possible un peu en auteur, elle tourne sur elle-même et s’installe en me regardant monter la tente et dès qu’elle est prête elle vient.

C’est vraiment génial cette complicité entre elle et moi, j’ai de la peine à expliquer.

Le dernier tronçon était chaud mais un léger vent rendait le tout supportable.

Beau pâturage jurassien

De nouveau une longue étape : 43,3 kilomètres, je comprends ma fatigue; demain ça sera une étape courte et dimanche journée repos.

Jeudi 27 juin

Lever 4:30 après une nuit découpée en tranches, mais les tranches c’était du sommeil profond.
Rasage parfait, bonne douche très froide pour finir et derniers préparatifs : les papiers, l’argent, nettoyage des lunettes; manger le dernier yogourt; faire le dernier inventaire.


Départ vers 5:30, ma courageuse femme s’est levée pour nous dire au revoir.
Et Héra ? C’est le moment de citer cette fameuse expression batave : « elle a senti la mèche »; c’est peut-être de l’anthropomorphisme, mais elle était plus excitée que d’habitude et quand j’ai mis mon grand sac sur les épaules elle ne tenait plus en place.
En route pour la troisième Promenade.

Le chemin devant la maison

J’ai exactement le même matériel qu’à la Promenade 2 : les mêmes sandales à bouts renforcés (c’est une nouvelle paire mais le même modèle), ma paire de bâtons, etc., juste, j’ai un nouveau panneau solaire et sa batterie qui va bien avec (je n’ai pas pus encore le tester en conditions réelles, je vous en reparlerai).

Il fait très beau, juste avant le lever du soleil, il y avait même un peu de fraîcheur, mais très vite une chaleur moite prend le dessus, d’ailleurs la vue n’est pas net, il y a comme une brume.

Forel-sur-Lucens


Le début du chemin m’était connu et ça me faisait une impression bizarre, comme un faux départ, pas assez d’inconnu. Je traverse des villages encore un peu endormis,

On est bien en Suisse

je surprends deux chevreuils au loin et ensuite je m’engage dans un vallon sauvage et étroit, on longe la rivière où Héra ne manque pas de se désaltérer, il fais frais, c’est très agréable, je supporte mon short.

Je fais une halte pour me rassasier de fraises des bois.

Miam!

Et si un renard avait fait pipi dessus ? C’est là qu’il faut toujours avoir avec soi une petite chienne maligne, à l’endroit où Héra a été renifler, je n’ai pas cueilli les fraises, je les laisse pour les suivants 😌

Ce vallon est le vrais début de l’aventure, le chemin est bien balisé, mais, par endroit, l’herbe est très haute et je me fais plusieurs fois caresser par les orties, ça fait partie du charme comme les moustiques et les taons.

Les parois sont en molasse
Il y a beaucoup d’eau


Au bas du vallon, quelques kilomètres en plein soleil et nous arrivons à Yvonand où une terrasse bien ombragée nous accueille.

Un peu de statistiques : déjà 21,7 km au compteur, il en reste encore 7-8 a faire jusqu’à Yverdon (je dors chez ma fille Amandine); mais on va d’abord manger un peu, boire beaucoup et se reposer pas mal avant de faire les derniers kilomètres.

Comment je calcule les kilomètres parcourus ? J’utilise le même système que pour les deux premières promenade : j’ai ma montre et mon iPhone avec sa puce dédiée qui transmettent les données à l’application Podomètre qui fait les calculs. C’est certainement pas correctement calibré, mais comme j’utilise toujours la même application les écarts de mesure sont constants et ça me convient parfaitement.

Je rappelle qu’il ne faut pas entreprendre une randonnée sans un entraînement sérieux, surtout pour marcher des grandes distances.
Je marche en moyenne 10 kilomètres chaque jour, avec Héra bien sûr et ainsi elle profite aussi de l’entraînement.
Petit exemple : en 2018 j’ai fait 13,5 km en moyenne par jour ce qui fait 4927,5 pour toute l’année et souvenez-vous que l’année passée il n’y a pas eu de Promenade.
C’est quand on fait se type de calcul qu’on comprend pourquoi une paire de sandales ne dure qu’une année.

Je remarque que le Philo est bavard, c’est normal il doit rattraper une année.

Voilà nous sommes arrivés chez Amandine, complètement éreintés et déshydratés; faut dire que les derniers kilomètres étaient sans ombres.

Un grand verre de lait froid à suffit pour me requinquer, ensuite une bonne douche savonneuse pour moi et aussi pour Héra mais sans savon.

J’ai fais quelques détours pour être le maximum à l’ombre, bonne idée mais ça a pas mal rallongé le parcours.

J’étais très content d’avoir mes bâtons, ils m’ont servis pour écarter les nombreuses ronces et les orties; Héra me suivait de très près et ainsi bénéficiai aussi du chemin dégagé.

Par contre, s’était très humides et les moustiques attaquaient en escadrilles.

Je vous ai dit que c’était humide

Donc, une première étape trop longue, surtout par cette chaleur, mais au bout il y avait un couché et un repas cinq étoiles, ça valait quand même la peine.

Donc aujourd’hui ce sont 34,7 km parcourus.

Je viens d’apprendre qu’il y aura grillades, salade et chips 🤪

Rappel

29 juin 2016, départ de la première Promenade, de Genève à Grignan.

Le départ 

17 juillet 2016, arrivée à Grignan.

Jour épilogue 

24 août 2017, départ de Grignan.

Jeudi 24 août

11 septembre 2017, arrivée à Marseille.

Épilogue 2

Mi-septembre 2018, je devais partir pour Genève, mes affaires étaient prêtes; Marianne c’est fracturé un os du pied, elle ne peut plus conduire, j’annule mon départ. Après plusieurs complications, Marianne a pu reprendre le boulot et conduire seulement au début mai 2019.

C’est pour cette raison que je ne pars que demain pour terminer ma boucle.

Presque prêt pour la dernière étape

Presque prêt pour la dernière étape

Nous sommes le 26 juin 2019, toutes mes affaires sont prêtes, il ne me reste plus qu’a faire mon sac.

Déjà, je suis en mode « promenade », mes sens sont acérés, je suis concentré et bien sûr un peu impatient de partir.

Ce sont les premiers jours de canicule, il faudra penser a bien se désaltérer et surtout je dois surveiller Héra qui souffre plus de la chaleur que moi, ça sera elle mon thermomètre, mais les deux dernières Promenades m’ont permis de tester les fortes chaleurs et je n’ai pas de craintes.

Épilogue 2

Alors j’écris depuis Grignan, mon « camp de base »; comme déjà dit, j’y suis arrivé dans la nuit du 12 au 13 septembre, vu l’heure d’arrivée, je ne compte pas le 13 comme faisant partie de la ballade.

Les chiffres :

  • 21 jours de ballade.
  • 503 kilomètres parcourus.
  • 1 Héra et 1 Philo au départ, les 2 sont aussi à l’arrivée, mais avec quelques kilos en moins.
  • En moyenne 24 kilomètres par jour, en comptant les jours de repos.
  • Record battu pour la quantité d’eau bue
  • Record égalé seulement, malgré un effort certains vers la fin, du nombre de glaces mangées.

Quelques constatations :

Je suis étonné du nombre de kilomètres, j’avais estimé en faire moins, mais je n’avais pas calculé, ne connaissant bien sûr pas encore l’itinéraire selon mon habitude.

Je savais, par les options prises que cela allait être beaucoup plus technique. En choisissant de passer systématiquement par les montagnes, j’avais augmenté mes capacités en litres d’eau (5 litres), et aussi les réserves de nourriture pour Héra, n’étant pas certain de pouvoir me ravitailler facilement en nourriture pour chien.

Mon sac pesait plus que l’année passée : 17 kilos, mais avec les bâtons de marche en plus cela ne m’a pas posé de problème.

Concernant le matériel, j’ai été totalement satisfait, à aucun moment j’ai eu l’impression que quelque chose me manquait et non plus l’impression d’avoir pris des choses inutiles.

Un seul élément ne m’a pas convenu cette année, c’est le petit panneau solaire rechargeant ma batterie de réserve. Je trouve le rapport poids – rendement pas assez bon. Je dois trouver un panneau beaucoup plus performant sans augmenter son poids, mais ça sera pour l’année prochaine.

Héra :

Avant tout, je me répète peut-être, je trouve ma chienne Héra incroyable, encore cette année elle m’a épaté.

Le chemin était beaucoup plus difficile : les cailloux du Ventoux, les maquis, les pentes, les chemins parfois étroits bordés d’épineux, sans oubliez le Ravin de Véroncle, dans mon récit je parle des deux passages les plus délicats, mais une bonne partie du chemin était extrêmement pentu et difficile, je suis encore étonné comme elle s’est débrouillée, je me demandais comment elle allait faire et en même temps elle me dépassait et m’attendait plus haut.

Ensuite, beaucoup de routes, ce qui demande une grande discipline et on a eu autant de soleil et de chaleur (même si les nuits étaient plus fraîches) que l’année passée. J’ai l’impression que nous avons mieux gérer les chaleurs, plus de pauses à l’ombre, plus d’arrêts pour se désaltérer, on choisissait systématiquement le côté ombré de la route, même si, pour cela, on traversait souvent la route.

Et, chaque matin, son très visible enthousiasme à repartir, malgré sa petite blessure, c’était incroyable.

Notre complicité, et oui, pas besoin de mots, on se comprenait en se regardant.

Ce qui me plait le plus, c’est qu’elle continue à me surprendre et à me faire rire, malgré sa discipline, elle est restée espiègle, l’autre soir, au resto avec Thomas, elle était sous la table, je ne l’avais pas attachée, tout à coup plus de chienne, elle s’était rapprochée dangereusement de la cuisine attirée par les bonnes odeurs, un rappel à suffit bien sûr, mais ça ne l’empêchera pas d’essayer une autre fois.

Faut être honnête, il y a une chose où elle est nulle, c’est pour éviter de s’empêtrer avec sa longe quand on est au bistrot, systématiquement elle passe sous les chaises et reviens par un autre côté et très vite elle est bloquée et attend que je l’aide en essayant de rester le plus digne possible, je l’adore.

Cette petite chienne rigolote est capable de faire des choses incroyables, elle a un physique à toute épreuve, elle est étonnante, c’est un exemple pour moi et je lui dit : merci.

Quelques pensées :

Je suis parti très confiant, j’avais testé et le matériel et moi-même et bien sûr aussi Héra, je savais que ça fonctionnait; c’est toujours plus facile la deuxième fois.L’objectif était de partir de Grignan et d’aller jusqu’à la mer, j’avais choisi de passer par les montagnes car je crains moins les montagnes que les endroits civilisés. Ça doit être dans mes gènes, je suis un montagnard, endurant mais un peu sauvage.De la montagne, j’en ai eu, c’était sublime, grandiose, j’ai adoré.Je me réjouissais de la prochaine étape : la Montagne Ste-Victoire.Et là : Patatras ! C’est sans appel, tous les massifs de la région sont fermés totalement vu le risque d’incendie. Moi, le montagnard, je dois trouver mon chemin dans la plaine et pire dans une régions très habitée et avec beaucoup de routes.L’idée de m’arrêter là m’est passée très rapidement par la tête, mais justement, à propos de tête, je suis têtu et persévérant.Donc, chaque jour je me suis appliqué à trouver le chemin le moins désagréable pour nous les piétons, Héra aussi a dû se discipliner et trouver comment se positionner. Et bien, ça m’a plus, c’était comme un jeu de cache-cache, et j’ai découvert des endroits supers, et l’apothéose, grâce au GR 2013, c’était le dernier jour, la traversée de Marseille par des chemins bizarres, étonnant, géniaux et pourtant très urbains.Vraiment le cheminement m’a plus impressionné que d’être arrivé à la mer. Bon j’étais content, et le vieux port de Marseille et ses vieux quartier, je les ai beaucoup aimés.C’est une super leçon, on prévoit des choses dans la vie, on choisi des directions, on a des préférences et puis on est obligé soudain de faire un virage de 90 degrés. Qu’à cela ne tienne, faut continuer, faut pas changer d’objectif, mais trouver une autre voie pour l’atteindre et surtout y prendre du plaisir.J’en ai vraiment eu du plaisir, jamais je ne me suis senti aussi vivant dans l’instant présent. Pourtant, j’ai aussi eu beaucoup de pensées pour ma femmes, mes enfants, ma mère, ma famille et mes amis, mes proches.C’est peut-être bateau ce que je dis, ça tombe bien j’étais dans un port.Alors merci à vous tous, et n’oubliez pas de Vivre avec un V majuscule.À bientôt

Mercredi 13 septembre

L’aventure continue, je devais partir ce matin vers 8:00, mais Thomas (le conducteur) à un changement de programme et je ne pars que vers 18:00 ce soir, aucune idée pour le moment quand j’arrive à Montélimard.

C’est bien, matinée tranquille au lieu de devoir me lever vers 6:00, on va profiter encore une fois du super beau temps et du vieux port.

Ensuite, on va gentiment se diriger vers le stade vélodrome, c’est là qu’on à rendez-vous.

Petit clin d’œil à ma belle-mère, tu vois c’est juste à côté :

Promenade direction le Pharo en tournant autour du fort St-Nicolas et une grimpée vers notre dame de la Garde.

Je déjeune dans un bistro qui à l’origine s’appelait : le 13 cantons, c’était un Suisse qui l’avait ouvert et la place à côté s’appelle encore Place des Treize Cantons, alors que le bistro s’appelle actuellement : Bar des 13 coins (une sorte de traduction provençale de canton).

Je vais goûter une création qui n’existe pas ailleurs : un Burger froid aux rillettes de sardines et fromage frais aux herbes

J’ai pu laisser mon sac en consigne à l’hôtel, c’est plus facile.

Voilà le sac est sur mon dos et direction le vélodrome.

Voilà, un super soleil, dernière glace, on est juste à côté du vélodrome, c’est immense, je ne sais pas comment on va se trouver. Il faut que je cherche une solution.

On c’est trouvé assez facilement, merci le téléphone; au départ on c’est un peu trompé dans Marseille et avec les bouchons on a perdu beaucoup de temps.

On s’est arrêté, pour manger et c’était délicieux.

Super voyage, livraison à domicile; au salon dans le sac de couchage à 1:12.

Quand même 19 kilomètres dans Marseille.

Mardi 12 septembre

Super bonne nuit. Ce matin Héra ronflait.

Promenade matinale avec Héra au bord du port, un ciel bleu magnifique, mais un vent froid, je supporte mon polaire.

Je n’ai pas pu résister :

Et maintenant on part en visite, d’abord le quartier du Panier.

Superbe, ça monte et ça descend tout le temps, des petites rues aux maisons hautes et compactes.

Et il y a des trouvailles en déco et recyclage

Quand j’ai imaginé ma deuxième Promenade, j’avais l’intention d’arriver dans une petite ville et je me suis dit : surtout pas Marseille ou Toulon.

Et voilà, je suis à Marseille et la pénétration de la ville jusqu’à son cœur était vraiment sympa.

En fait, je suis tout content d’y être, c’est très cool.

Il est vrai que je reste vraiment dans le vieux Marseille, ça me convient parfaitement.

Certaines rue qui pourraient être glauque on été transformées en rue « jardinées »

L’aventure continue, j’ai utilisé l’application BlaBlaCar (sorte d’auto-stop moderne par le net, avec une petite participation aux frais) pour essayer de trouver une place dans une voiture.

Et j’ai trouvé un jeune qui a une veille voiture qui appartenait aux pompiers (ambulance je crois), il part demain matin de Cassis passe par Marseille et va jusqu’à Chalon et il est d’accord de nous prendre jusqu’à Montélimard. Autre spécialité, il ne prend pas l’autoroute. Je me réjouis.

Bon, on va retourner chercher un sympathique resto pour le souper, préparer le bagage et je vous raconte la suite demain.

Petite dernière promenade sur le vieux port au coucher du soleil.

Dernier repas à Marseille, La Poëlle de la Mama, soupe de poissons+moules+pommes de terre+pêche du jour; miam !

En faisant du tourisme, 12 kilomètres

Lundi 11 septembre

Nuit moyenne, mais il faut dire que le camping est juste à côté de l’autoroute, et encore je suis à moitié sourd.

A propos, quand j’ai dit que le camping était miteux, c’était le prénom seulement, mais il avait le mérite d’exister et d’avoir de l’eau chaude.

Dernière nuit sous tente, probablement, je plie tout et en route.

Début difficile, car on marche sur une petite route, mais fraîchement goudronnée, les gens doivent le savoir, il y a beaucoup de circulation.

Soudain, alors que je ne m’y attendais pas du tout :

la mer et la baie de Marseille.

Comme l’année passée, c’est seulement le dernier jour que je peux voir l’objectif principal. Bon, il ne reste plus qu’à marcher.

J’ai de la chance, il y a un GR qui va jusqu’au vieux port de Marseille; il s’appelle : GR 2013 Marseille Provence Métropole.

Et jusqu’à maintenant, c’est assez chouette, on passe par des endroits curieux et sympathiques : des petits escaliers, des vieux ponts sur des petits canaux, des quartiers très différents, et même quelques chemin dans des forêts.

Héra est un peu tendue, car dans certains quartiers, sur les collines, quasis toutes les villas ont un chien qui, bien sûr, nous aboie contre quand on passe et certains ont une sacrée voix.

Elle doit hésiter entre les quartiers villas avec chiens féroces ou les petites routes avec de grosses voitures qui puent.

En tout cas elle est très courageuse et disciplinée.

Je ne sais pas où je suis exactement, mais disons dans la banlieue de Marseille.

En tout cas, avec ce qu’on a déjà fait ce matin on est à 450 kilomètres.

Voilà, on y est, on déjeune dans un petit bistro tout au bord des ports.

Vraiment ce fameux GR est super intéressant, mais je n’ai pas pris de photos, car c’est vraiment trop sale, il y a toujours des déchets et tout est cassé, hormis ça les endroits sont pittoresques mais j’ai pas du tout envie de les photographier.

Par contre voilà mon Hollywood à moi

D’ailleurs, c’est à cet endroit que j’ai vu les premiers goélands.

Il y a même un avion.

On va entamer notre dernier bout, on y est pas encore.

Ce fameux GR est un peu balisé, mais sans une bonne carte on n’y arrive pas. Là j’ai pris la photo depuis une passerelle qui surplombe le train et les voies d’accès aux ports

C’est un jeu de chasse aux balises jaune-rouges, quand on en voit une çà rassure ça veut dire qu’on est sur la bonne voie, parfois faut bien chercher :

Voilà on y est au vieux port; est-ce que, si Héra nage à l’entrée du vieux port, elle peut le boucher ?

Bon, j’ai mis un pied dans la mer; contrat réussi.

J’ai mis un pied car il était déjà sale 😉.

Et voici aussi une preuve pour Héra

J’ai essayé 3 hôtels en y allant directement, les 3 ont refusé : « nous n’acceptons pas les chiens ».

Alors, Ibis Budget, je connais, c’est très bien, ils aiment les chiens et les petit-déjeuners sont canons. En plus, je suis à 4 minutes du vieux port.

Je suis rasé de près, je suis tout propre et je vais manger du poisson ou qqch de la mer.

Il fait un vent à décoiffer Héra (moi, il n’y a rien à décoiffer). Demain, on reste sur place pour visiter le vieux Marseille.

Je mange Indien, Préparation de crudités au yaourt, ensuite filet de poisson cuit avec tomates et en amuse-gueule une galette avec 3 sauces, une sucrée, une salée et une épicée; la dernière j’ai adorée mais elle n’était pas pour les gonzesses.

25 kilomètres, une bonne partie « en ville ».

Dimanche 10 septembre

Lever vers 6:00, petite promenade du matin, douche et, là, je petit-déjeune tout seul dans la grande salle, j’ai tous les mini-croissants pour moi 😉.

Ensuite, finir de fermer le sac et on continue.

Voilà, assis au soleil à Gardanne, dans un petit snack style marocain, je demande au patron un couscous; il n’y a plus de couscous, mais il me fait une super assiette, je lui fais confiance.

Pour sortir de l’agglomération d’Aix, c’était pas génial, mais il y avait au moins un trottoir ou une piste cyclable. Ensuite une petite départementale et hop sur la montagne et de l’autre côté, je me suis dit je vais peut-être voir la mer …

Faudra attendre encore un peu pour voir la mer.

Mais, on s’en est bien tiré avec nos variantes, pas trop de voitures et c’est aussi dimanche.

En fait je zigzague pas mal pour prendre les petites routes, avec ça je m’approche très lentement de mon objectif;

mais, n’est-ce pas le chemin le plus important?

Là, je me désaltère à Cabriès, un joli village perché, fallait être fou pour y grimper en plein soleil.

J’ai fait les choses dans l’ordre, car Cabriès c’est aussi une commune et nous venons de traverser le plus grand village de centres commerciaux, tous ouverts le dimanche, je suis arrivé au milieu de ces centres en suivant un chemin balisé, y sont fous, ils nous a fallu plus qu’une heure pour tout traverser.

Voilà notre calvaire :

Bienvenue sur le site officiel de Plan-de-Campagne, la plus grande zone commerciale à ciel ouvert de France, située sur les communes des Pennes-Mirabeau et de Cabriès, entre Aix-en-Provence et Marseille. Toute l’année et même le dimanche, nos 500 enseignes vous proposent un choix infini pour combler toutes vos envies shopping, maison, loisirs, restaurants.<<<<<
usement quelques kilomètres plus loin il y avait bien le camping que j'avais repéré, il est un peu miteux, mais ça m'arrange car j'étais sûr d'y trouver un emplacement.

Bon, Quelle aventure ! Quand même 36 kilomètres.

Normalement demain on arrive à la mer, mais je n'ai encore aucune idée par où.

Samedi 9 septembre

Mmmmh , une bonne nuit dans un bon lit, ça fait quand même du bien.

Sortie tôt avec Héra dans une ville encore toute endormie, de retour à l’hôtel elle reconnaît déjà le chemin. Pour le moment pas de pluie et même assez chaud.

Petit déjeuner varié et excellent. Une bonne journée qui commence.

Petit aparté pour ma famille :

Aujourd’hui c’est la fête des Siggen (c’est le nom de ma mère), je devrais y être, mais c’est un peu loin quand même. Chers cousines, cousins et famille, je vous souhaite une très joyeuse journée, bises, je pense à vous.

Une toute petite ondée vient de passer, juste de quoi enlever la poussière.

Tout le long des marchés de Provence…

Voilà, avec la sortie de ce matin et les déambulations au marché, nous avons atteint les 400 kilomètres.

Cette fois il y eu une belle averse, ça fait un bien fou, car il y a un manque cruel de pluie.

Attention ! Pour la première fois de sa vie, Héra va chez une toiletteuse pour se refaire une beauté, elle l’a bien méritée.

On peut pas dire qu’elle était très enthousiaste au début, mais au fur et à mesure, elle a pris confiance et en a profité. Elle est sortie toute pimpante.

À renouveler de temps en temps

En la regardant, on ne remarque rien de changé, mais par contre, en touchant son poil, ça fait une grande différence, il est soyeux et très doux; elle était contente mais elle a refusé la gourmandise que la toiletteuse lui a donnée; « quand même, me tripoter comme ça ».

Pour finir, il a plu toute l’après-midi, ce qui ne nous a pas empêché de faire 17 kilomètres en touristes.

Vendredi 8 septembre

Alors, une nuit moyenne, la première partie, je n’arrivais pas à dormir, en fait il y a une fuite à mon matelas, bizarre mais quand on le sait après ça va mieux, on s’adapte.

Ensuite, la température a chuté brusquement, j’ai mis mon super pull (IceBreacker) et la deuxième partie de la nuit c’est très bien passée. Ce matin, 10-11 degrés, hé hé ! Mais pas un nuage et un super soleil.

D’abord, une petite mise en bouche jusqu’au village suivant (St-Cannat) où je suis en train de petit-déjeuner sur une terrasse.

Pour y arriver, on a pris l’ancien chemin, très beau parcours, Héra était toute contente, car ce qui lui manque quand on est au bord d’une route, même petite, c’est la richesse olfactive de la campagne.

En route pour Éguilles, je profite de traverser un bout de massif forestier (zone orange, je peux jusqu’à 12:00), ors, il se trouve que ce massif à brûlé le 16 juillet, 800 hectares ont été détruis par l’incendie.

C’est encore très impressionnant, et l’odeur du brûlé est là comme si c’était il y a quelques jours.

Sur la dernière on voit comme il a fallut protéger les maisons

On voit que les piquets de l’autre côté d’une large route, ont commencé à brûler.

Sur celle-ci on voit que le buisson, bien que seul au milieu d’une clairière, a aussi commencé à brûler.

Mais la vie reprend, et encore, il n’a pas encore eu de pluie.

Et juste à côté, où ça n’a pas brûlé, il y a des colchiques qui poussent.

Je suis à Éguilles et je mange un sandwich géant.

Heureusement, il y a un GR Compostelle qui va de Éguilles à Aix et il ne passe pas en pleine forêt.

Bon, le chemin était sympa, mais c’était vraiment une journée chalumeau, ce matin la traversée de la ruine de forêt et cet après-midi une chaleur et peu d’air, que la moitié du chemin était à l’ombre. J’ai fait pas mal de halte à l’ombre pour donner à boire à Héra et lui laisser le temps de baisser un peu sa température.

Voilà on y est :

Bon, on se sèche un peu, ensuite hôtel, et oui, ce soir nous dormons à l’hôtel, demain il pleut et journée de repos dans une ville, ça sera sympa; nous dormons une deuxième nuit à l’hôtel et départ dimanche, j’espère ainsi avoir moins de circulation.

La vie « sauvage » continue :

Héra

Et Philo

Ce soir c’est fiesta, on a dégotté un petit resto tranquille avec un menu sympathique.

Parce que dans le vieux Aix en Provence le vendredi soir, c’est la Braderie, c’est Ste Catherine, ou c’est simplement vendredi soir sur la terre et je n’ai plus l’habitude.

Dites 33, et oui 33 kilomètres

Jeudi 7 septembre

Alors, nuit moyenne, car ce n’était pas très plat, mais c’était drôle car Héra était tout contre moi, elle avait glissée tout doucement vers moi.

Alors, surprise, où ai-je planté la tente ?

En fait je suis juste à côté d’un de ces espaces escalade dans les arbres, j’aurais pu avoir quelques singes comme voisin.

L’endroit est pas mal, mais ça manque cruellement de douches.

Je replie tout et j’avais repéré un banc pas trop loin; je fais mieux le point si je suis confortablement assis.

Je regarde la carte, je ne fais plus confiance à aucun camping, ça veut dire que je dois téléphoner avant. L’hôtel est une option que je n’ai jamais écartée, conclusion : il faut que j’aille en direction d’une ville moyenne.

Ce qui n’est pas simple avec les campings, c’est qu’ils sont (dans cette région) loin des villages et pour la plupart, à partir de septembre, plus de snack, plus d’épicerie (j’ai contrôlé sur Internet); c’est donc service minimum.

Je veux bien marcher une demi-heure pour trouver un resto, mais pas 1 heure et je vous rappelle que je n’ai pas de popote.

J’ai repéré une petite départementale qui passe à travers les monts (je vous rappelle que l’accès à toutes les forêts est interdit, il y a des affiches partout, à chaque début de sentiers balisés) et qui va à Lambesc (c’est de là que j’écris) et c’est parti pour la D 67; super bon choix, sur 9 kilomètres, on a pas rencontré une voiture, juste quelques cyclistes et une moto.

De plus l’endroit est magnifique et de l’autre côté on change une fois de plus de type de région.

À vue d’œil, je vois même un bout de l’Étang de Berre.

Par contre, je n’ai encore aucune idée comment continuer, mais en prévision, je vais faire quelques commissions : nourriture Héra, 2 kilo de savon, un en-cas, en cas de survie.

Au fait, il y a un ciel bleu magnifique et un petit vent frais et les terrasses sont accueillantes.

Voilà, les commis sont faites et j’attends mon menu du jour à côté d’une fontaine bassin bien habitée.

Ici aussi, il y a une quantité de fontaines et toutes coulent.

Un peu plus loin, il y avait un camping « normal », où on est bien accueilli, où il y a toujours une place pour une petite tente, où et la ça mérite une étoile de plus de l’eau chaude et de l’eau froide aux douches.

Donc, ces deux dernières heures : monter la tente, faire la lessive du siècle, laver le Philo de bas en haut et recommencer une fois, faire un étrillage complet de Héra.

Et maintenant boire une boisson gazeuse et fraîche car le bar est encore ouvert.

Il faut que j’étudie l’affaire, car samedi, il y a risque d’orages depuis 8:00 et ensuite toute la journée. Si je reste un jour de plus dans ce camping, où irais je samedi sous la pluie ?

Mon sac à de la visite

Journée tranquille, 18 kilomètres

Mercredi 6 septembres

Super nuit, et hier soir c’est la première fois que j’ai pu planter toutes mes sardines du premier coup sans qu’elles se tordent ou refusent de s’enfoncer (ne pas oublier d’acheter des sardines en titane-super-solide).

Grande nouvelle, je dois changer tous mes plans, car dans le Var (montagne Ste Victoires et tous les monts avant la mer) toutes les forêts sont en zone noire danger incendie, c’est à dire que l’on a même pas le droit d’y aller (zone rouge = autorisé de 5:00-12:00, ce qui n’est pas très pratique vu qu’il ne fait jour qu’à partir de 7:30).

Alors, ma seule solution, c’est de suivre les cours d’eau et de rester en plaine. Par contre, c’est beaucoup plus compliqué, car c’est ce que fait déjà tous les circuits routiers et autoroutiers, en plus il n’existe pas de chemin balisé, je dois jongler entre les chemins et les toutes petites routes, on va essayer, pour aujourd’hui ça devrait jouer.

Bon, on a mis une heure et demie pour retraverser Pertuis … il y a Héra qui me dit quelque chose … comment ! bien sûr que j’allais leur dire que je me suis arrêté pour profiter de la formule petit-déjeuner : jus d’orange pressé, thé, et 5 minis croissanteries.

Nous sommes à Villelaure, pour y arriver, nous avons suivi un petit chemin le long d’un minuscule canal.

C’était assez campagnard.

J’en ai profité pour déjeuner, c’était très bon :

Il y a un camping dans le coin, comme hier on a fait une très longue étape, on va peut-être s’arrêter, d’ailleurs mes habits on besoin d’une bonne lessive.

De plus, je dois étudier des variantes pour la suite.

Bon, 2 kilomètres pour rien, c’est un camping sans tente, que des bungalow et des caravanes et quelques camping-bus.

On va continuer notre chemin, ça m’ennuie car c’est en plein soleil et c’est pas génial pour Héra, mais je n’ai pas vraiment le choix.

Heureusement, j’ai trouvé un chemin qui est en fait le lit d’une de ces rivières qui se remplissent d’eau très vite lors de forts orage, et presque tout à l’ombre.

Ensuite, des chemins en plaine campagne, zigzaguants entre des champs cultivés et beaucoup de poiriers basses tiges très vieux, il y avait même un ruisseau avec beaucoup d’eau très propre, j’ai même vu un poisson. Par contre, le débit était très rapide.

J’ai déposé mon sac, j’ai pris Héra par le harnais et plouf dans le ruisseau, comme d’habitude elle boit et essaye de nager en même temps; après elle était en pleine forme, elle courait devant, faut dire qu’elle n’avait plus pris de bain depuis longtemps.

C’est vrais on c’est un peu perdu entre ces champs, mais on a vu trois poules faisanes et on a retrouvé la bonne route et surtout, on a traversé la Durance.

Il y avait un vent terrible.

La suite fut moins drôle, 4 kilomètres au bord d’une route, heureusement il y avait une piste cyclable.

Là, je bois mon thé et mon jus de fruit traditionnel plus une glace presque aussi traditionnelle, Héra dort après avoir mangé quelques gourmandises, bu l’eau que le serveur sympa lui à amené et goûté à la chantilly.

Tout ça sur une terrasse à La Roque-D’Anthéron.

Bon, le camping d’ici n’a pas de place pour les tentes. On va aller jusqu’au prochain. Je discute avec le patron du bistro, il m’indique un super chemin pour aller au camping suivant, mais c’est à 7-10 kilomètres. Il me donne 2 bouteilles gratuites de jus de fruits sympa !

En effet, après être sorti de la ville, il y a une route privée qui longe le canal et le camping est aussi au bord du canal.

Alors, on y va, c’est tout plat, un peu monotone mais au bout il y a le camping, il est tard, on assiste à un super coucher de soleil, j’accélère un peu le pas, pour pouvoir monter la tente avant la nuit complète.

On arrive enfin devant le camping, j’ai un mauvais pressentiment, il a été racheté par un grand Truc, des barrières partout, et surtout un immense panneau : interdit au chien !!!!!!

Je m’étais imaginé rester 2 nuits pour se reposer et faire la grande lessive.

J’essaye de voir s’il y a un hôtel dans la petite ville juste à côté, Charleval, rien, j’essaye chambres d’hôtes, j’arrive sur un répondeur. Maintenant, c’est la nuit, nous revenons un peu en arrière et bivouac, je ne sais pas où, car il fait nuit, et je ne tiens pas à attirer trop l’attention en allumant ma frontale. Ça sera la surprise demain matin.

Je monte toute la tente au clair de lune, je donne la pâtée à Héra, je me bois un des jus que j’ai reçu, je n’ai même pas envie de manger qqch (d’où l’importance de manger une glace quand on peut), là je suis un peu fatigué, on avait dit une petite étape et on c’est tapé 33 kilomètres

J’avais choisi l’option montagnes, car j’avais imaginé les problèmes du sud touristique près des villes connues. Je n’ai aucune idée de comment continuer, je commence à en avoir assez, mais faut rien décider avant une bonne nuit.

Mardi 5 septembre

Bon, nuit fraîche mais totalement maîtrisée, départ 7:30, car ça sera la journée la plus chaude de la semaine, c’était écrit dans le journal.

On monte à Saignan et, soudain, Héra qui est devant moi pousse un couinement comme quand quelqu’un lui marche sur la patte et je la vois revenir vers moi bien coiffée, elle venait de découvrir la perfidie d’une barrière électrifiée contre les lièvres, mine de rien elle repart devant, les poils bien alignés.

On arrive à Saignan

et c’est à mon tour de ne pas résister à la tentation, une boulangerie-salon de thé ouverte et accueillante; ça sera un thé et un croissant .

Rude montée, mais j’aime ça; j’ai trouvé, pour la descente, un petit chemin qui est parfait pour la journée la plus chaude de la semaine : le Vallon de la Glacière.

Au bas du Vallon nous rencontrons un couple de touristes avec un âne, ils me demandent mon aide (avec un fort accent hollandais), ils ne savent plus où ils sont, ils ont une carte et un GPS Garmin qui doit leur indiquer où aller, mais cela n’a pas l’air de fonctionner. Bon, moi ces GPS là je ne connais pas du tout, je me concentre sur leur carte où est indiqué leur parcours, c’est une boucle.

Je leur montre sur leur carte où ils sont maintenant, on compare avec ma carte et mon signal GPS, ils pensaient qu’ils étaient moins loin; ensuite je leur ai donné quelques instructions pour la fin de leur boucle, je leur ai conseillé de se fier plutôt à la carte. Ensuite chacun est parti dans sa direction.

Je suis certain que l’âne connaissait très bien le chemin, lui.

Voilà, nous sommes arrivés à Cucuron, c’est jour de marché, mais ils plient les tréteaux, par contre plus une place sur les terrasses, je vais attendre un peu.

Village très particulier, avec une place du marché autour d’un bassin-étang.

Les platanes sont bicentenaires.

Ici, dans le sud Lubéron, les vendanges ont commencé, on est passé à côté d’une cave viticole et les odeurs de grappes pressées et plus loin du marc, m’ont rappelé les vendanges en Valais.

Je n’ai pas un nez subtil, mais ces fortes odeurs me sont restées, ça m’a rappelé quand, après la vendange, avec mon père on chargeait la voiture un maximum et ont allait livrer le raisin à la cave, on vidait les caisses jaunes dans la trémie et souvent papa échangeait quelques mots en patois avec le « copain » qui réceptionnait.

La Promenade, c’est aussi ça, se fabriquer des nouveaux souvenirs et se rappeler les bons souvenirs du passé.

Nous sommes en plaine et on marche d’ombre en ombre. On est arrivé à Ansuis

à nouveau un de ces petits bourgs fait de maisons serrées autour d’une place forte.

En fait, si on s’arrête, c’est plutôt et pour s’hydrater et attendre que le soleil tape moins fort, car le chemin n’est pas à l’ombre.

Voilà encore une belle montée, heureusement à l’ombre et au sommet on voit la pleine de la Durance et la montagne St. Victoire.

Nous arrivons à Pertuis, ville moyenne, mais nous sommes du mauvais côté et nous devons traverser toute la ville et même faire encore un bon bout, car le camping est un peu en dehors.

J’arrive juste à monter la tente avant la nuit, je mange une bonne boîte de thon à l’huile et Héra à droit à une bonne portion d’un pâté que j’ai acheter hier pour elle, en fait, elle mange tout le pâté.

Belle journée chaude 29 degrés et 37 km (donc 310km en tout).

Lundi 4 septembre

Alors, ce matin : 11 degrés, mais j’avais anticipé, hier soir j’avais enfilé mon super pull-fin-manches-longues-col-roulé en laine de Mérinos, et j’ai dormi comme un bébé, faut pas oublier que j’ai un matelas qui m’isole bien du sol et un super sac de couchage.

Le ciel est tout couvert mais ça ne devrait pas durer.

Bon journée de repos, je dois absolument trouver de la nourriture pour Héra. Vers 8:30 on va en ville, le camping n’est pas loin d’un grand centre scolaire et c’est la grande rentrée.

De l’influence des séries américaines sur les écolières françaises; j’ai croisé une multitude de « grappes » de jeunes écolières, comment dire, presque toutes ont des souliers neufs, une coiffure digne d’un mannequin juste avant une photo, des habits très calculés et pas mal de maquillage.

Et là je vous parle de gamines entre 11 et 14 ans.

Et les garçons : eux c’était surtout un soin particulier pour les chaussures et une heure devant le miroir pour avoir un look savamment décoiffés.

Bon, c’est lundi, presque tout est fermé, je voulais offrir un salon de toilettage à Héra, mais les deux que j’ai trouvé sont fermés.

Promenade dans la vieille ville d’Apt.

Ouf, j’ai trouvé un InterMarché à moins de 3 kilomètres et j’ai un kilo de plus à porter demain pour ma déesse.

Et voilà, il est presque 11:00 et on est sur une terrasse ensoleillée et il n’y a plus un nuage.

Ils sont doués pour trouver La bonne place:

Bon, comme j’avais dit : lessive

Et parfois faut être inventif, vives les bâtons de marche.

D’accord on voit pas bien, mais cherchez un peu et en bonus essayez de trouver Héra.

Repas tranquille sur une terrasse et à un autre endroit je viens de manger une glace arôme : graine de fenouil, délicieux.

Une platée de carbonara et 13 km (mais sans les 16 kg du sac, ça change tout)

Dimanche 3 septembre

Parlons d’abord de la froide nuit, j’avais anticipé et déjà mis un pull et mon tour de cou, mais au milieu de la nuit, je me réveille un peu crispé, j’ai froid et je dois aller me soulager; l’aller retour sanitaires-tente m’a frigorifié, j’ai mis mon polaire et le reste de la nuit fut impeccable.

Quelle aventure ! (phrase culte de Dussolier dans les Enfants du Marais)

Je sais, j’ai déjà utilisé cette expression il y a quelques jours, mais je ne pouvais pas savoir que ce que j’allais vivre serait encore plus aventureux.

D’abord, on en a pris plein les yeux: imaginer une gorge comme l’Ardèche, mais au fond pas d’eau et aucune route, ni aucun touriste, c’est super sauvage.

Il y a juste quelques ruines de vieux moulins et on marche sur le lit de la rivière.

Le Ravin de Véroncle.

Mais on a fait aussi le plein d’adrénaline, car il faut bien ressortir, je suis les balises et ça grimpe de plus en plus sur un chemin étroit et, heu ! Plutôt abrupte.

Et on se retrouve au pied d’une paroi avec des câbles et une main courante

Bon, je dis à Héra de ne pas bouger, je monte avec le sac, je l’enlève, je redescend et je prend Héra sous le bras gauche et je grimpe une deuxième fois.

Mais, c’est rien, un peu plus loin, une paroi assez lisse de 7 mètres et juste une corde

(Vue d’en haut, 80 degrés )

Je regrimpe seul avec mon sac, je laisse mon sac et je redescends, mais la manœuvre est impossible à trois pattes, j’ai pris le petit sac à dos souple, je mets Héra dedans et j’essaye de mettre le sac sur le dos, mais les zip ne tiennent pas et Héra saute par terre.

Bon je recommence la manœuvre, mais cette fois j’utilise le collier de Héra pour empêcher les zip de s’ouvrir et je mets le sac côté ventre, c’est beaucoup mieux et je grimpe comme ça; ouf on est en haut sain et sauf, alors :

Quelle aventure !

Bon, même si j’ai dû encore une ou deux fois porter Héra, nous voilà en haut et notre Promenade peut continuer plus calmement.

Là, je vous écris depuis Roussillon en mangeant un repas bien mérité

En face de nous, les carrières d’ocre

Après un bon repos, nous partons direction Apt, nous traversons une forêt encore différente : il y a des pins et quelques chênes, mais au sol une majorité de bruyères, du thym et beaucoup de romarins; ça sent bon, mais il n’est pas question de faire une grillade, un peu trop dangereux.

Et toujours ces superbes couleurs d’ocre

En passant comment repeindre sont luminaire de façon très écologique?

Nous approchons d’Apt et ce qui est très pratique, ils ont transformé l’ancienne voie de chemin de fer en chemin piétons, vélos, etc.

Ainsi on passe par dessus toutes les grandes routes et on arrive au milieu de la ville devant l’ancienne gare et le chemin continue cette fois plutôt enterré et on peut le suivre jusqu’au camping municipal. Très très belle et intelligente réalisation.

Et ensuite, la routine : monter la tente, douche; vu les deux longues étapes, demain repos, alors la lessive attendra demain matin.

Ce soir. Je vais me contenter de frites belges (c’est précisé), par solidarité avec Marianne qui est à la fête de la BD à Bruxelles.

Donc 26 kilomètres et 2 litres d’adrénaline.

Samedi 2 septembre

Bonne nuit fraîche, pour démonter le camp, j’ai utilisé la fonction « cagoule » de mon tour de cou, car il y avait un vent glacé. J’avais déjà bien préparé hier soir, l’affaire fut vite menée; heureusement car Héra était très impatiente.

Départ à 7:15 il faisait presque encore nuit, que ceux qui s’inquiétaient pour Héra soient rassurés, elle est partie comme une bombe, toute contente de reprendre le chemin.

Pour marcher j’ai un pull bleu émeraude pétant, bien m’en a pris, il y a une vingtaine de chasseurs et probablement autant de chien, et tous savent, enfin je l’espère, que les sangliers ne sont pas bleu.

Enfin, quelques heures plus tard, le Philo est toujours vivant.

On est dans une région magnifique, très différente, plus verte, mais il y a toujours des cailloux.

Là, je bois un thé sur une jolie terrasse en mangeant du chocolat aux noisettes.

Nous sommes à Méthamis.

Après une belle montée, nous longeons depuis quelques kilomètres le mur de la peste, et vous me connaissez, je marche bien sûr du côté des pestiférés.

Je ne peux pas m’empêcher de provoquer les croyances populaires, de tirer la queue du diable, de me moquer des superstitions; cela va de paire avec mon athéisme.

Les quelques fois où j’ai joué du théâtre, j’ai toujours proposé une nappe verte et je demandais si les cordes des décors étaient bien tendues; sur le bateau je rêve de lapin; j’adore les chats noirs et passer sous une échelle.

Ça fait 60 ans que je cumule les moments chanceux, 60 ans de bonheur, même s’il y a eu des bas et des hauts, s’il devait m’arriver quelque chose maintenant, pour moi ça serait juste de la statistique (non, je n’écris pas en me croisant les doigts).

Vous savez quoi ? J’ai, ici et maintenant, l’impression de Vivre un moment de bonheur et de partage, pas seulement de partage avec Héra mais avec tous les gens que j’aime.

Un bonheur égoïste ne sert à rien alors prenez aussi pour vous cette joie, elle arrivera très vite car il y a un vent à décoiffer Héra.

C’est assez rare pour le signaler, j’ai rencontré un homme avec son chien sur le chemin, nous avons échangé un peu, il était surtout étonné par mes chaussures, il m’a demandé la marque.

Quand on s’arrête, je pose mon chapeau côté intérieur vers le soleil pour qu’il sèche, il faut juste ne pas oublier de mettre un caillou dedans pour pas qu’il s’envole.

Enfin, après encore un col nous voilà arrivé à Murs. Superbe petit village.

Mais quelle aventure, heureusement que j’avais le sac à dos, car certaines rafales de vent étaient carrément déséquilibrantes et Héra a mis un moment à remettre ses oreilles en ordre.

Il y a un resto et ils servent encore un repas, miam !

Encore 2-3 kilomètres et nous arrivons au camping municipal de Murs qui est loin à l’extérieur. Pour monter la tente, c’était un peu la galère, tellement il y avait du vent.

Comme les pierres ne manquent pas, j’ai mis sur chaque sardines une grosse pierre et comme toutes les affaires sont aussi dedans ça devrait tenir.

Douche pour moi et souper pour Héra, ensuite repos. Normalement Héra reste dehors jusqu’à la nuit, mais là, avec le vent, dès que les affaires étaient à l’intérieur, elle c’est vite faufilée au pieds de mon sac de couchage et elle roupille déjà.

Je n’ai pas vu Héra boiter de toute là journée, je continue de lui appliquer la pommade, mais ça ne doit plus la gêner.

Bon, ça avait l’air facile aujourd’hui, car on est bien reposé et entraîné, mais on a quand même fait 33 kilomètres.

Vendredi 1 septembre

Donc, après cette dernière journée d’août un peu spéciale, voilà la première journée de septembre.

D’abord, la nuit a été régulièrement fraîche, mais tout à fait supportable; la nouveauté vient du mot « régulièrement »; en effet, les autres nuits commençaient assez chaude et il y avait un pic de fraîcheur et ensuite ça se réchauffait régulièrement. Il fallait commencer en étant au dessus du sac de couchage et ensuite se mettre dedans, etc.

Cette nuit, j’ai commencé dedans et c’est beaucoup moins mouvementé.

Une autre preuve, que le matin est lui aussi plus frais, c’est que Héra s’est pelotonnée au fond de la tente.

Au passage, j’espère que vous avez admirez le beau jaune produit par mon matelas alvéolé et gonflable.

Donc, convalescence de Héra oblige, nous allons faire une journée cool et nous repartirons demain sur les chemins.

Ouin ! Il y a une superbe boulangerie, mais ils sont en vacances, bon une terrasse et un thé.

Voilà, un timide soleil revient, je vais pouvoir enlever mon polaire. À propos d’habits, hier j’ai testé une nouvelle paire de chaussettes basses étanches; comme je l’ai déjà dit, je marche avec des sandales de marche comme l’année passée (ce sont les mêmes d’ailleurs)

et quand il pleut comme hier ou s’il devait faire très froid, je mets des chaussettes.

Je suis complètement imperméable (moi aussi) à l’aspect ringard du couple sandales-chaussettes, mon seul critère : l’efficacité.

Je suis satisfait de ces nouvelles chaussettes, déjà elles sont assez épaisses (cela devrait même poser problèmes dans des chaussures fermées), ce qui donne tout de suite un sentiment de confort et de chaleur et elles sont vraiment étanches (en tout cas dans les conditions d’hier), adoptées.

Je peux même, m’imaginer les utiliser sur des pieds blessés. Par contre, le séchage est deux fois plus long, car il faut sécher un côté et ensuite retourner la chaussette et sécher l’autre côté (elles sont normalement antibactérienne), donc mieux vaut toujours commencer à sécher l’intérieur.

Vous le savez, maintenant, les jours de repos, je suis même capable de parler de mes chaussettes et si on abordait le sujet complexe des lessives… vous avez eu peur!

Voilà, presque tous les nuages sont partis et un vent frais très agréable souffle, j’ai déjà les jambes qui démangent.

Une petite dernière :

On en a profité pour visiter la ville, c’est une ville fortifiée en rond, comme beaucoup dans la région, j’ai compté au moins 6 fontaines et toutes coulent à flot.

En me promenant aux alentours, j’ai vu beaucoup de vieux puits et ils sont tous en activités car les pompes et les tuyaux qui sont à côté, sont eux du 20 ième ou 21 ième siècle, preuve de l’abondance de l’eau.

Par contre, il n’y a pas un gazon qui est vert, les légumes oui et quelques plante fleuries devant les maisons aussi.

Et la même chose devant les maisons cossues, preuve que l’utilisation de l’eau, malgré son apparente profusion, est vraisemblablement règlementée.

Il y avait, juste devant la porte de garde, une grande fontaine à l’extérieure de la ville, et le surplus d’eau partait par un canal qui plus loin se divisait en plusieurs petits canaux et ceux-ci servaient à arroser des petits jardins.

Pour distribuer l’eau partialement, une personne était chargée de répartir l’eau selon des règles négociées.

Ça me rappelle le système des bisses en Valais, il y avait aussi un « maître » de l’eau qui réglait les arrosages.

L’eau était indispensable pour les cultures, et les systèmes pour la repartir le plus équitablement se ressemblent d’une région à l’autre.

Une initiative intéressante de la commune, il y a une station communale de benzine; je suis passé devant, il n’y a aucune marque de distributeurs, c’est juste marqué : Station communal; elle est ouverte 24/24. C’est probablement géré par la commune et la volonté est de garder une station ouverte dans la ville.

Je comprends bien cette initiative, car lors de nos vacances en Normandie, nous avons croisés beaucoup de stations abandonnées.

Autre particularité, il y a une église dont le slogan révolutionnaire est gravé sur le fronton.

Ce n’était pas si rare et voilà un texte que j’ai trouvé et qui me convient parfaitement :

« ces marques républicaines rappellent incidemment qu’une religion n’adhère aux principes de liberté, d’égalité et de fraternité (comme de sororité) que sous la contrainte et en contradiction totale avec les textes dits sacrés, dans lesquels on chercherait en vain une ébauche de liberté individuelle ou un soupçon d’égalité avec, par exemple, les non croyants ou entre les hommes et les femmes. Si cette subordination de l’institution catholique à l’État peut apparaître comme liberticide, lui laisser une entière liberté aurait été l’autoriser à renouer avec son histoire et ses fondements totalitaires. « 

Je n’aurais pas pu dire mieux, je suis persuadé que l’avenir de l’homme dépend de sa capacité à s’affranchir de toutes les religions et surtout des dogmes, mais je ne suis pas contre le folklore, ni contre le souvenir et l’histoire, mais c’est bien le seul rôle que je pourrai accorder à une religion; pour moi, il n’y en a pas une qui vaut mieux que l’autre.

L’avenir est à la libre pensée, à la non-violence et à la fraternité, mais pour ça l’être humain doit devenir adulte et s’affranchir des dogmes et du surmoi n’en déplaise à Freud.

S’était la minute du penseur Philo, un espèce de marcheur rigolo.

Journée de repos et quand même 12 kilomètres ce qui nous permet de passer le cap des 200 kilomètres.

Jeudi 31 aoûtz

D’après ma station météo, il commence de pleuvoir vers 8:00. À 6:45 je me réveille, j’ouvre la tente et regarde dehors, c’est très très gris.

Je me lève et commence de suite le démontage, en faisant un petit sprint pour finir, le sac est vite fait, on se met à l’abri et il pleut à verse. Ça c’est de la précision (et pas mal de chance).

On est à l’abri, je m’équipe pour la pluie, j’ai des pantalons et une veste, tout deux imperméables, Goretex et légers.

Héra ? Ça fait 3 jours qu’elle ne s’est pas douchée!

Non , je n’ai pas pris de protection.

Aujourd’hui, normalement c’était prévu journée de repos, mais comme le camping ferme et qu’il pleut, nous faisons une petite étape, direction Ville-sur-Auzon.

Super chemin, il pleut toutes les 30 minutes mais finement et il y a des endroits qui sont tout sec.

Il fait chaud mais agréable et bien sûr humide et on traverse des zones odorantes, c’est presque saoulant, j’adore.

Il pleut de plus en plus, c’est un bonheur pour la nature, heureusement, nous sommes à l’abri sur une terrasse et je bois un bon thé chaud. On va attendre, probablement se trouver un Resto et déjeuner (c’est à ces détails qu’on remarque que je me suis acclimaté au camp de base). J’espère que ça va se calmer un moment, juste le temps de monter la tente.

Héra est sous ma chaise en boule et elle roupille.

Petit aparté concernant Flassan, j’ai adoré ce village, malheureusement hier il faisait gris et ce matin il pleuvait, je n’ai donc pas fait de photo.

Je vais un jour y revenir, juste pour le photographier.

J’ai trouvé sur Internet des photos, que je me permets de publier et le plus étonnant c’est qu’il y avait beaucoup d’eau et dans la fontaine qui coulait et aussi dans le lavoir. La situation, de ce côté du Ventoux est différente, ici il y a de l’eau, c’est vrais qu’on est dans le Vaucluse.

Bon, ce matin, juste au lever, Héra boitillait, puis plus rien, pendant toute la marche, elle était devant comme d’habitude et à un moment, on passait devant une ferme et un gros chien a aboyé, elle a détalé dare-dare.

Mais au camping et chaque fois qu’on s’arrêtait, après elle boitait et il me semble de plus en plus.

C’est là, qu’on voit comme les amis sont importants, j’ai appelé Sylvie et Jean-Claude qui habitent à Carpentras, ils ont pris rendez-vous chez leur vétérinaire et ils viennent nous chercher en voiture; ce n’est pas génial.

En voiture direction Mazan, la clinique vétérinaire.

Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas grave, Héra s’est fait probablement piquer par une épine ou une de ces semences pleine de picots; elle avait un côté d’un coussinet un peu enflammé à la patte avant gauche , je dois lui mette 3 fois par jour une pommade et elle a eût droit à une piqure de cortisone.

Le vétérinaire était très cool, il lui a souhaité bonne suite de promenade, Héra était d’ailleurs pressée de sortir du cabinet.

C’est pas nécessaire selon le vétérinaire, mais on va rester sur place un jour avant de reprendre en direction de la Méditerranée.

J’ai invité Sylvie et Jean-Claude à manger des pizzas (qui étaient délicieuses) et j’ai beaucoup parlé car j’en ai pas souvent l’occasion.

Merci mille fois.

On a quand même marché 13 kilomètres.

Demain, en principe, retour du soleil mais avec des températures plus clémentes.

Mercredi 30 août

Voilà, c’est fait, mon premier objectif est atteint.

Très belle montée, d’abord des sapins et des mélèzes + des pierres, ensuite des pins de montagnes, des mélèzes + des pierres,

plus haut quelques rachitiques pins, de rares touffes de graminée + des pierres

et tout en haut que des pierres.

L’autre versant, c’est très étonnant, c’est à peu près la même chose mais il y a beaucoup de buissons de genévrier.

Bon, au sommet, on est pas resté longtemps, j’avais peur que Héra perde une oreille, tellement il y avait du vent.

On a vite repris le chemin de la descente, loin de la route, direction le Chalet Reynard.

En haut du Ventoux et une partie de la descente, j’ai testé une nouvelle pièce vestimentaire, j’ai mis mon « Buff » autour du cou comme un col roulé amovible. Un « Buff » est une sorte de cylindre de tissus, le mien c’est du tissus très fin, mais chaud car il est en laine de mérinos. Je l’ai adopté et j’en suis totalement satisfait.

Je l’ai remis quand on s’est arrêté pour manger au Chalet Reynard.

Après une bonne pause, on reprend nos chemins pierreux en direction de Flassan; il nous reste pas mal de kilomètres à faire, une partie du chemin c’est des routes pare-feu qui permettent l’accès au cœur des forêts pour les pompier, ce sont des routes très larges, 6-8 mètres, bien sûr en cailloux blancs-gris, on en a déjà empruntées souvent, elles sont chouettes pour autant qu’il n’y a pas de soleil, aujourd’hui on a de la chance, car depuis 14:00 le ciel commence à ce voiler, vers 16:00 il est presque tout gris, mais ça change sans arrêt; ils ont prévu des orages demain toute la journée.

On arrive à Flassan, très charmant tout petit village, il y a un petit camping municipal, qui d’ailleurs ferme demain, donc même s’il pleut, je dois plier le camp et partir, le camping est vieux, mais tout fonctionne, lessive, douche , youpiiiii ce sont des anciennes douches avec deux robinets, alors j’ai pu finir avec une douche froide.

Encore une fois c’est Héra qui a le plus de mérite, car pendant 4 heures elle a marché sur la caillasse et c’est pas des galets.

Ça c’est dernière nous

Ça c’est devant nous

Aujourd’hui on a parcouru 36 kilomètres, demain je vais trouver une toute petite étape.

Tout au fond on voit le Ventoux

Mardi 29 août

Nuit acrobatique, car nous étions un peu en pente; mais un réveil magique

Une lumière extraordinaire, pas un nuage et une température agréable.

Allez, on démonte et en route.

Il y avait une gardienne et une visite :

Après environ 1 heure de route on arrive au village de St Légier du Ventoux, pas de bistro, pas de boulangerie mais de l’eau. Je fais le plein et cette fois on attaque les bases du Ventoux.

Et je l’ai vu, ça existe encore, une rivière avec de l’eau, pas beaucoup mais ça coule.

Notre objectif photographié ce matin

On a commencé l’ascension, c’est beau mais c’est raide, heureusement les 2/3 sont à l’ombre pour le moment.

On est dans une forêt plus touffue et on sent un air frais, Héra me dépasse et part en avant, au prochain contours, je la vois les quatre pattes dans un minuscule torrent en train de se désaltérer, elle me regarde toute contente, je la comprends tout à fait.

Le Ventoux est généreux.

Ça monte, ça monte et ainsi, depuis 11:00 nous avons franchi le cap des mille mètres d’altitude, on remarque une différence, il fait toujours très chaud mais il y a un courant d’air et il est frais c’est très agréable.

Je sens quand même la fatigue (faut dire aussi que le dernier vrai repas c’était dimanche soir), alors je fais une halte et on repart.

Presque chaque fois que je me m’assois, Héra vient derrière moi et roupille.

Ouf! Nous voilà installés sur une accueillante terrasse.

Je dois avouer que pour les 2 derniers kilomètres j’ai dû puiser dans mes dernières forces physiques et mentales, c’est bien d’aller parfois tester ses limites.

D’ailleurs, je connais la potion magique pour récupérer rapidement (il manque sur la photo mais après il y a encore eu une crêpe confiture abricot); et pour le salé j’attendrais le souper.

Il est là :

Maintenant, monter le camp, lessive, etc. vous connaissez la chanson.

Nous sommes au Mont Serein.

Je suis tout tout propre et Héra est étrillée, c’est comme dimanche.

Bon aujourd’hui 20 km et 1000 mètres de dénivelée.

Encore miam-main et dodo

Lundi 28 août

Après une bonne nuit, plier le camp et départ à 7:30. Le ciel est légèrement voilé, mais je me méfie maintenant, quand il fait lourd et humide dans cette région, il faut faire attention à l’hydratation.

J’ai une poche à eau de 3,5 l dans le sac, une gourde de 1 l et une gourde de 6 dl, total 5 litres, une des nouveautés de cette année, les deux gourdes sont munies d’un filtre qui me permet de boire l’eau des ruisseaux, mais je n’ai pas encore rencontré de ruisseau qui n’était pas asséchés.

Avec l’eau et la nourriture de Héra, mon sac pèse 16 kg.

Ce que j’ai fait ce matin, j’ai rempli la gourde de 1 litre et je me suis forcé à tout boire pendant le démontage, ainsi je pars avec déjà un litre de liquide dans le corps.

Bien sûr après je remplis à nouveau la gourde.

En montant au col, je vois mieux les quelques amuses-gueules pour les via ferratistes.

Buis, suite, c’est très encourageant, ici les buis ne sont pas du tout malade.

C’est de toute beauté, nous marchons à flanc de coteau comme sur un balcon qui aurait été construit pour admirer le Ventoux.

C’est très motivant, j’ai vu mon premier rapace, probablement un milan noir et à mes pieds il y a des sauterelles couleur pierre qui, quand elles sautent-volent sont comme des petits éclairs rouge-orange. À un autre endroit il n’y a que des petits pins (manque plus que le chocolat) et le sol est recouvert de pignes de pin, un vrais tapis roulement à billes, il faut se méfier, j’ai hésité à faire une photo, mais l’odeur de pignons grillés aurait manqué dans la photo.

Je suis arrivé à Plaisians, petit village un peu éparpillé, il y a une grande auberge avec une belle terrasse ombragée, bien sur elle est fermée le lundi.

Mais Philo est un chanceux, il y a une jeune fille de 14 ans environs qui vient vers moi et me demande si je veux boire quelque chose, cinq minutes plus tard j’avais un coca, un verre rempli de glaçons et une carafe d’eau d’un litre pleine de glaçons aussi, c’est pas beau la chance.

Après cette longue montée et ensuite ce beau parcours à flanc de coteau, il fallait bien une descente, et quelle descente.

Assez raide, assez large mais que des petites pierres rondes instables, par 4 fois les bâtons m’ont évité la chute, je les aime très beaucoup.

Dans ce cas, il faut surtout éviter de se crisper, car la crainte de glisser à nouveau nous raidit. Ma technique : j’écarte un peu plus les jambes et j’amplifie le mouvement ressort des genoux.

Vu de derrière ça doit faire comme un Lucky Luke très souple, avec en plus des bâtons, voilà ma méthode harmonieusement efficace.

J’ai bien glissé encore quelques fois, mais sans gravité et je suis resté bien souple, c’est comme quand on skie un jour blanc ou dans le brouillard.

Mais, ce que nous avion vécu le matin ce n’était rien par rapport à l’après-midi.

D’abord finir de descendre tout ce qu’on est remonté pour passer par un étroit passage (où normalement coule une rivière) et ensuite en plein cagnard on a suivi une route qui remontait jusqu’à une grande ferme, accueilli par 6 chiens de chasse, ça redonné de la force à Héra.

Ensuite on suit un chemin très raide lui aussi exposé au soleil et on arrive vers un chemin genre bisse avec un filet d’eau, Héra s’en est donné à cœur joie et a bu tout son soûl.

À la fin de cet espèce de bisse, plus de marque ! Et ça grimpe toujours plus et je ne vois pas de chemin, je me repère au GPS on a l’air d’être juste, on continue de monter en se faisant un chemin avec les bâtons et enfin on retrouve le petit chemin balisé.

Quelle aventure !

Mais je le chemin est plutôt vertigineux (Christiane, ce passage tu ne le lis pas à maman ; message personnel à ma sœur), on est à nouveau à flanc de coteaux, mais il ne faut pas faire un faux pas.

Ça fait déjà un moment que je repère des endroits pour bivouaquer, mais c’est des cailloux et encore des cailloux, enfin je déniche un endroit et on s’arrête, Héra s’est trouvé un endroit où elle peut tout voir et je fais le montage du camp.

Aujourd’hui 24 km, mais quels kilomètres.

Indéniablement, l’héroïne de la journée c’est Héra, car elle a été incroyablement persévérante.

Sur des chemins comme ça, tout est chaud, je l’ai vu choisir chaque pierre pour poser ses petites pattes.

Au fait, à part dans le petit village où on c’est arrêté, de toute la journée on a pas rencontré âme qui vive.

120 km déjà dans la Promenade 2

Dimanche 27 août

Aujourd’hui, première journée de repos, ça commence par la grasse matinée, sous tente, ce n’est pas en regardant une montre que l’on décide l’heure de se lever, c’est plus naturel, on sort de la tente quand la température devient trop élevée, c’est généralement quand même avant que l’eau se met à bouillir dans les gourdes.

C’est un camping très calme, presque pas de bruit, pas de fêtards qui arrêtent de faire du bruit juste avant que les sportifs se lèvent, vraiment très agréable.

Dans ce camping, il y a quelques vieux habitués dont leur plus grand effort c’est d’aller chercher les glaçons avant l’apéro, quelque couples sportifs qui sont en vélo, et surtout des grimpeurs ou des via-ferrateurs, car c’est la région pour ces sports et bien sûr quelques randonneurs, en tout cas un, moi, car pour le moment en trois jours je n’ai croisé qu’une seule randonneuse et comme les deux ont économisaient notre souffle on c’est juste salué.

Depuis Nyons je suis le GR 9 (je ne suis pas monsieur GR 9, je le suis, du verbe suivre, parfois le français est confondant) et je peux le suivre jusqu’à la mer, c’est donc beaucoup plus simple que l’année passée pour préparer mes étapes, je dois juste les découper comme il faut.

Bon, ce n’est pas si simple, car il y a beaucoup de variantes, mais tout est balisé et une fois la variante choisie je ne consulte presque plus mon GPS.

Mais, pour le moment, c’est un GR très peu fréquenté, on verra ces prochains jours.

Donc, après une bonne douche, tiens, à propos, nous vivons dans le luxe, avant pour avoir une douche chaude dans un camping, il fallait se lever tôt et maintenant c’est tout le temps chaud, enfin agréable et on ne peut plus régler, ce qui me manque c’est une douche froide, je finis toujours mes douches par une bonne douche froide et là, c’est plus possible, sniff !

Je disais donc, après la douche une quinzaine de traversées dans la piscine (je ne vous donne pas la longueur de la piscine, car ce qui compte, ce n’est pas la performance, mais le plaisir) que ça fait du bien, j’ai l’impression que les muscles se sont remis en place. Me voilà tout requinqué.

Attention ! Journée de repos, Philo a du temps pour écrire.

Dans cette région, comme presque partout on trouve sur une carte de restaurant au moins un menu et une pizza végétarienne, le minimum syndical, mais je n’ai pas vu d’établissements uniquement végétariens; et ici le mot végane n’existe même pas (ni végétalien qui est la version moins stricte), c’est encore un anglicisme, on devrait dire végétalisme voire végétalisme intégral (comme nu intégral, c’est comment être nu pas intégralement ?).

Bon, je vais être très clair, j’adore les animaux, je suis contre toute maltraitance, mais je les aimes tous aussi dans mon assiette, oui Madame, le cheval aussi, mais plutôt saignant.

Ceci étant dit, je comprends les végétariens, tant qu’ils n’imposent pas leur système de pensée aux autres.

J’ai une anecdote : une dame végétarienne dans un restaurant s’offusque à l’idée de manger de la langue de bœuf, c’était au menu du jour, « quoi manger ce qui était dans la bouche d’un animal, jamais »; le serveur, fort à propos, lui répond: « vous préférez un œuf? »

Pour moi le végétarisme est ce qui, certainement dans l’histoire de notre évolution, sera le point de départ de notre déclin, le déclin de la race humaine. Car, si nous sommes arrivés où nous en sommes (là je ne parle pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose), c’est grâce, entre autres, qu’à un moment donné de notre lente évolution, nous avons changé notre alimentation, nous avons commencé à être aussi carnivore et ainsi notre cerveau c’est développé; on arrête de manger de la viande et notre cerveau va commencer à décliner . Et je ne parle même pas de la vitamine B12.

Je comprends très bien que pour fabriquer un kilo de viande ça demande beaucoup plus de matière et ce n’est pas très raisonnable, et combien de « matière » faut-il pour transporter en avion tous les véganes qui se rendent au congrès mondial des « super-respectueux-plus-que-les-autres-de-la-nature », de les loger soit dans des bâtiments chauffés, soit dans des bâtiments climatisés, ainsi que leurs 3 douches par jour ?

Certains attendent que l’avion à pédales existe et une fois qu’ils l’auront essayé, se rendant compte que c’est très fatigant, vont rétablir l’esclavage.

Ok, là je suis au maximum de ma mauvaise foi, mais que ça fait du bien.

J’ai de toute façon un problème, car, dans la vraie vie, une personne qui se dit écologique et qui fume me pause une problème de compréhension, pour moi ce n’est pas harmonieux.

Par contre, je vous aime tous.

Je crois à la solidarité humaine; cette dernière phrase prouve que ma naïveté est immense, tout comme mon optimisme.

Vous comprenez pourquoi j’adore marcher seul ou avec Héra dans la nature … en utilisant des batteries, du carbone, des habits haute-technologie, des iMachins, etc.

J’adore les contradictions.

Je pense que c’est la journée la plus chaude depuis qu’on est parti, Héra a eu droit à sa douche.

Il faut si chaud que sa sèche vite.

Ce soir double repas, d’abord une salade italienne, olives, copeaux de parmesan, mozzarella, tomates, jambon cru et ensuite tagliatelles carbonara pour les protéines lentes et vous savez quoi? Je n’ai pas pris de dessert.

Voilà, on est fin prêt et je me réjouis de repartir demain matin, j’ai regardé l’itinéraire, ça sera très chouette, on est déjà dans la marche d’approche pour le Ventoux.

Aujourd’hui 6km

Samedi 26 août

Nuit assez fraîche, donc agréable; par 2 fois Héra a grogné , il devait y avoir des animaux rôdeurs et curieux, mais les grognements de Héra ont fait leur effet.

Vers le matin, Héra a grimpé sur les affaires qui sont vers ma tête et est venue s’installer contre ma tête, elle a dû avoir un peu froid, on s’est réveillé le matin dans cette même position.

Je vais mettre des habits sous sa fine couverture, ça fera une meilleure isolation.

C’est une journée spéciale pour mes amis samaritains de Faoug, c’est la sortie surprise pour marquer les 50 ans de la section; du haut des Baronnies, je leurs souhaite une formidable journée, bises à tous.

Bon, debout et après le démontage du bivouac en route pour Buis-les-Baronnies.

10:15 on est sur une terrasse avec une carafe d’eau et une théière, il faisait soif.

Ensuite trouver le camping municipale, monter la tente, se laver 2 fois, se raser 1 fois, lessive 1 fois, ne pas réveiller Héra 4 fois, ensuite aller faire des commis, 1 fois, et si j’ajouterai piscine 1 fois.

Je prends un jour de repos à Buis-les-Baronnies. Camping municipal très correct, juste à côté de la sublime piscine municipale elle aussi; de 9:00 à 13:00 l’entrée est gratuite pour les campeurs, je vais en profiter demain matin.

Tenez-vous bien, pour 2 nuits, 1 personne, 1 chien, une tente, taxe de séjour, entrée à la piscine, douche chaude, WiFi gratuit, tout près du centre ville mais hors des routes, tout ça 11€40 (les deux nuits).

Avec les économies, je vais me payer un bon resto ce soir.

Tout autre sujet, nous sommes à Buis et en effet toute la région est remplie de buis sauvages et j’ai bien observé leur état; car depuis l’année passée tous les buis sont détruits par les dégâts causés par la Pyrale du buis.

En effet, tous les buis que j’ai vus sont attaqués, mais il y a en moyenne 2/3 du buis qui reste vert, ce qui n’est pas le cas des buis plantés qui ne sont pas traités. C’est plutôt encourageant, c’est certainement étudié et suivi de près.

Je l’ai vu, sublime, il m’attend

Le Mont Ventoux

Au repas ce soir : une copieuse et excellente salade grecque.

Aujourd’hui 21 km

Vendredi 25 août

J’ai bien dormi, d’abord dessus le sac de couchage et ensuite dedans, car il faisait plus frais. Héra est en boule à côté de moi, là elle fait semblant de dormir. Je suis biologiquement réveillé vers 5:30, mais c’est très différent de l’année passée, il fait nuit beaucoup plus longtemps, je ne peux pas envisager un départ avant 7:00.

C’est quand même étrange de me retrouver à Nyons comme ça; ici, on y vient presque chaque fois que nous sommes à Grignan, justement pour le marcher; ce qui me fait penser que je suis en terrain connu, alors que ce matin, j’ai plutôt l’impression d’être en terre inconnue.

Ne compter pas sur moi pour élever mon niveau des jeux de mots (laids), la cause est définitivement désespérée.

Bon, je vais gentiment plier bagages et me mettre en route.

Ça fait un peu plus de 2 heures que nous marchons et seulement 10 km, mais que de la montée et c’est raide de chez raide, c’est étroit et c’est de la caillasse.

J’ai mesuré la pente avec l’application boussole (si,si, c’est possible mais faut aller à la deuxième page) de mon ifone

= 25-30% de pente.

Par contre, et c’est la seule nouveauté matériel de cette année (à par les gourdes), j’utilise des bâtons de marche!

Oui, j’étais très contre, car j’ai besoin de mes mains pour faire des photos, regarder la carte topo, tenir la laisse.

Voilà ma réflexion, j’avais regardé en gros le parcours et j’ai choisi l’option : tout par les montagnes. Alors se posait la question des chaussures, souliers de marche de montagne ? Ou sandales de marche comme l’année passée ? On est quand même dans le sud et au mois d’août, l’ expérience des sandales (Keen, bonne semelle, avant du pieds protégé, système de laçage impeccable) l’année dernière, même sous la pluie était très positive. Par contre, lors des quelques belles montées et des descentes qui suivaient, les sandales ont montré leur limite.

Je me suis renseigné et la solution c’était les bâtons de marche , ils déchargent de 40% les genoux et ajoutent beaucoup d’équilibre à la descente.

Mes critères : pliables, solides, et surtout très légers; heureusement, grâce à la générosité des amis qui étaient invités à la fête surprise de mon anniversaire, le critère prix n’était pas le plus important.

J’ai pris les Black Diamond Distance Carbon FLZ (pour les spécialistes), c’est-à-dire : en fibre de carbone, en trois partie, se plient en Z, la partie supérieure se règle rapidement (entre 105-125cm) et ils ne pèsent que 365g les deux ensembles.

Première utilisation ce matin, c’est vraiment un grand plus et ça complète parfaitement mon équipement. Je les aime déjà. Je n’ai eu aucun problème pour m’y habituer, c’est vrais que j’ai déjà fait du ski de fond et des raquettes, il fallait juste trouver la bonne hauteur et de ne pas oublier de mette le bâton de droite à droite.

Je craignais un peu l’attitude de Héra, mais après quelques kilomètres, elle se comporte comme d’habitude : sur chemin étroit elle recule et passe derrière entre mes jambes et au bout d’un moment revient devant en me frôlant en passant à 1 cm des bâtons.

Par contre instinctivement, dès que le chemin redevient plat, je ne les utilisent plus, je l’ai remarqué quand j’ai vu que je les portais ensemble de la main gauche.

Pour la descente, je n’ai pas pu encore les tester.

Voilà, aujourd’hui nous avons marché 24km, mais c’était très dur, il fait lourd et les montées étaient raides. Je pense que la fatigue du premier jour n’a pas aidé.

Par contre la région est superbe, on est dans le Parc des Barronies.

Donc ce soir, premier bivouac de la Promenade 2, je me réjouis, le seul petit problème c’est que nous n’avons plus beaucoup d’eau, le temps lourd et chaud et les montées ont eu raison de notre réserve d’eau, il ne nous reste plus qu’1 litre et ça doit tenir jusqu’à demain 10:00, il faudra économiser.

Ah oui! Autre petit changement, j’ai un nouveau chapeau, c’est un véritable Stetson en coton ciré, chapeau acheté à Étretat, ce jour-là il pleuvait fort, lors de nos dernières vacances en Normandie.

Premier bivouac

On est au milieu des Baronnies, juste à côté du GR 9.

Et 28km au compteur

Jeudi 24 août

Voilà, il est 5 heures, je suis tout propre et rasé de près, j’ai mis du déodorant pour la dernière fois pour les 3 prochaines semaines, car il n’y a pas de déo dans ma trousse de toilette pendant la promenade; Héra supporte très bien mon odeur en tout cas je n’ai jamais eu de réclamation de sa part.

Ma trousse de toilette : un flacon de shampoing, un flacon de gel douche à l’huile d’olives de Nyons, une crème pour tout, un stick spécial crevasse pour les pieds (découvert l’année passée, testé et approuvé), une brosse à cheveux pliable avec un miroir sur le manche … je vois des incrédules, si, si; le miroir je n’en ai pas besoin pour me coiffer (il faut suivre, regardez le texte de hier), mais pour me raser, donc 4 Gilettes jetables, des cotons-tiges (je vous rappelle que je porte des prothèses auditives), un coupe ongle, une brosse à dents et la pâte dentifrice qui va bien avec.

Bon, il fait encore très sombre, nous sommes fin août, mais je connais le début du chemin et je vais quand même me mettre en route.

Héra profite de son « nid » jusqu’à la dernière minute, car, j’en suis certain, elle a déjà tout compris.

Je suis à Le Pègue, premier arrêt, un thé et un verre d’eau.

Le sac est lourd mais je m’y suis vite habitué, et déjà plein de récompenses : un chevreuil entre les ceps de vigne, vision peu habituelle pour moi, un peu plus loin deux lièvres pressés de se cacher et aussi un petit écureuil noir qui nous a surpris les deux en traversant le chemin juste devant nous.

Le point météo, j’ai une chance incroyable pour mon premier jour, le ciel est voilé, il y a du bleu et du gris et j’ai même reçu quelques mourantes gouttes de pluie que j’ai senties sur ma peau mais qui ne se voyaient même pas sur la terre très sèche du chemin.

Encore un lièvre, 3 j’ai atteint le quota pour la semaine.

Je viens d’arriver à Nyons, quel choc, depuis ce matin j’ai croisé peut-être 10 personnes et tout à coup des centaines de gens bariolés, car c’est le jour du marché, ça fait bizarre, une fourmis presque solitaire qui rentre dans sa fourmilière .

Courageusement nous avons fendu la grande foule et nous avons trouvé un petit bistro appelé Tea-Time, la serveuse est anglaise et le thé aussi, exactement ce qu’il fallait.

J’ai rencontré un papillon très petit mais très raffiné aussi.

Alors Grignan-Nyons par des petits chemins c’était génial, des odeurs envoûtantes, des vignes, des oliviers et des lavandes, un dépaysement total, que ça fait du bien de vivre tout ça au rythme de la marche.

Et, si j’ose dire : grosse cerise sur le gâteau, pendant une bonne partie du trajet je voyais le Mont Ventoux qui est le seul objectif fixé avec bien sûr la Méditerranée.

Bon c’est l’heure de la petite leçons, pour ceux qui se fixent des objectifs et aussi ceux qui doivent fixer des objectifs pour les autres (ils se reconnaîtront); c’est très simple : l’objectif doit exister, il doit être atteignable et surtout il doit être visible (pouvoir être appréhendé facilement) ; c’est cette visibilité qui rend l’objectif sexy et atteignable.

Je l’ai compris en voyant le Mont Ventoux, je me réjouis de la suite.

Bon, j’entends ceux qui disent : « il parle trop, il n’est pas assez fatigué » et pourtant je suis bien fatigué et je dois encore aller jusqu’au camping qui est en dehors de la ville, Héra aussi est fatiguée; donc je profite du repos du corps pour fatiguer la tête.

Voilà, je viens de monter la tente, Héra est venue la tester un moment, mais il faisait quand même trop chaud, elle c’est trouvée une petite place à l’ombre.

J’ai tordu 3 sardines, il ne faut pas qu’il y ait une tempête ce soir, même si on sera les deux dedans, on ne pèse pas lourd.

C’est la mi-saison, avantage les prix sont plus bas (17€ et elle m’a prêté une prise européenne pour que je puisse charger mes i-machins), par contre plus de snack-bar 🙁. Comme demain probablement il va y avoir un bivouac, c’était important de manger qqch; donc aller-retour à Nyons; résultat : au lieu de 36 km, on en a fait 41.

Rude première journée de marche, bonne nuit.

Mercredi 23 août

En fait Grignan c’est mon camp de base, ça me permet de m’acclimater, comme cela ce fait dans toutes les grandes expéditions.

Est-ce bien utile ?

C’est indispensable, car il faut du temps pour digérer les : quatre-vingt-dix-neuf; moi qui aime avant tout l’harmonie et la simplicité, devoir utiliser un mot avec quatre chiffres dont seulement le dernier correspond au nombre 99 (nonante-neuf), c’est d’une complexité sidérante.

Et que dire du « déjeuner et dîner »; tout le monde sait que « déjeuner » signifie : arrêter de jeûner = premier repas après la nuit de sommeil (du latin tardif disjejunare, interrompre le jeûne); c’est d’ailleurs utilisé correctement au Canada, en Belgique, en Suisse et aussi en Afrique, mais pas en France, les français arrêtent de jeûner deux fois, une fois le matin (petit-déjeuner) et une deuxième fois à midi (déjeuner). C’est compliqué et pédant, encore une fois la France entière c’est laissée influencée par Paris.

D’où l’importance de deux journées d’acclimatation au « camp de base » de Grignan.

 

Cet après-midi, pour viser la performance, je suis allé chez le coiffeur à Valréas, je me sens tout léger

mais je ne sais toujours pas faire des égoportraits…

promis, demain matin je me rase avant de partir, donc je vous donne rendez-vous vers 5:00

Mardi 22 août

Je suis à Grignan, dans la maison de ma belle-mère, endroit que j’aime beaucoup.

La journée passe très vite, car nous fêtons l’anniversaire de Jean-Claude un vieil ami de ma belle-mère; soyons précis, l’adjectif « vieil » signifie ici : anciens = un ami de longue date et donc « vieil » n’a rien à voir avec le fait que nous fêtions son anniversaire, quoique …, je plaisante. Très belle journée d’amitié et de partage.

(j’ai triché, la photo est automnale)

Lundi 21 août

Départ en voiture pour Grignan avec détour et arrêt à Thonon-les-Bains au magasin le Vieux-Campeur pour compléter mon matos (habits et petit matériel).

Voyage tranquille, pas de circulation; je décide de m’arrêter à Crest, car je suis fatigué de conduire et Héra doit aussi bouger un peu.

Je me laisse tenter par une belle terrasse ombragée et je goûte une tartine (c’est le nom du resto et leur spécialité), j’ai choisi la « Picodon », petites salade plus tartine géante avec tranche de fromage de chèvre et pignons de pin grillés. Miam !
Et pour finir en beauté un café gourmand.

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Jour épilogue 

D’abord merci à tous ceux qui m’ont suivi et aussi ceux qui ont commenté.

En tenant ce blog-carnet-journalier, j’ai essayé de partager tous ces moments rares et beaux que j’ai vécu ces 19 jours de promenade. En partageant, je savais que je n’étais pas seul.

L’idée d’une marche de plusieurs jours reliant deux endroits assez éloignés est née il y a fort longtemps, avant ma majorité même. Je suis heureux d’avoir pu le faire, et encore plus accompagné de ma formidable petite chienne.
Je n’ai défié personne, je ne me suis pas non plus lancer un défi à moi-même. Je me suis juste lancé dans l’aventure de la « Promenade ». 

 
À aucun moment je me suis mis en danger, car je me suis bien préparé, ça fait deux ans que je marche quotidiennement 10 kilomètres par jour, j’ai aussi eu le temps de bien étudier le matériel et les habits et je me suis équipé en conséquence. Héra n’a jamais eu de problèmes aux coussinets et elle a bien sûr suivi le même entraînement.

 
Une des difficultés, c’était de marcher en portant un sac à dos, là je n’ai pas pu m’entraîner, mais 12 kg (y compris 2 litres d’eau) c’est tout à fait faisable, d’ailleurs, les 2-3 premières heures de marche je ne sentais pas son poids.

 
J’avais soucis un peu pour mon dos (c’est mon point faible), mais aucune douleur; le fait de dormir sur du dur et aussi le port d’un sac qui m’obligeait à me tenir droit m’ont bien aidé.

 
On est d’accord, il faut le faire quand même, mais ce n’était pas un exploit, juste profiter d’une opportunité: avoir un mois de temps complètement libre; ce n’est pas rien, car c’était la première fois de ma vie que je disposais d’autant de temps; pour moi, c’est ce luxe qui a été révolutionnaire, et utiliser cette chance pour réaliser ma « Promenade » fut une sacrée bonne idée.

Et maintenant quelques statistiques :

  • 19 jours de promenades
  • 500,46 kilomètres de parcourus 
  • 26,34 kilomètres effectués en moyenne par jour
  • 2 journées de repos
  • 3 nuits à l’hôtel
  • 3 bivouacs
  • 2 lièvres aperçu 
  • 63 litres d’eau bues 
  • 12 coupes de glace
  • 214 visiteurs sur mon blog
  • 1 chienne

Jour 19

Lever 4:30 et départ 5:00; j’avais préparé une partie des affaires hier soir et j’avais aussi rempli les gourdes.

Petite anecdote du matin: comme d’habitude, je fais un tas avec toute les affaires, je remplis le sac et en dernier je passe au sanitaires, pendant ce temps Héra est à côté du sac et monte la garde. J’ai fais la même chose ce matin et en sortant des sanitaires ( en-dehors du bâtiment) il y avait Héra qui m’attendait.

D’abord, hier elle s’était directement mise dans la tente, donc elle ne connaissait pas le chemin pour les sanitaires, et qu’est-ce qui l’a fait quitter son poste?

 Je suis content qu’elle a réussi à me trouver au flair, car les quelques tests que nous avions fait n’ont jamais fonctionnés et en arrivant à notre place, je remarque que le lampadaire de service qui était allumé quand je suis parti était éteint, je suppose que c’est ça qui la fait prendre l’initiative de me retrouver.
Au fait, si on est parti si tôt c’est pour éviter au maximum les fortes chaleurs à Héra, car hier c’était difficile pour elle la fin.

On commence la journée par une rude montée, car j’ai choisi de passer par les hauts pour éviter la route.

Par contre le chemin est très beau et on peut admirer les changements de couleurs dus au lever du jour.Plus loin, il y a un beau champ de lavande, il y a des milliers d’abeilles on les entend même.


Ah oui, c’est la dernière étape, on va direction Grignan et d’ailleurs, après un petit col, on voit pour la première fois le château de Grignan, magnifique panorama.

Cette trouée qui permet cette magnifique vue est le résultat du passage d’un oléoduc, c’est un chemin agréable et très direct. 
Plus loin, des chevaux magnifiques paissent l’herbe qui pousse sur la trouée 


Plus loin une autre rencontre furtive et sympathique 


Ça fait 3:30 que l’on marche sans arrêt, une pause s’impose et après en avant pour les derniers kilomètres, là on en a déjà fait 17. 
On s’approche de la maison de ma belle-mère par un chemin que Héra connaît normalement, je la laisse aller devant et, en effet, elle se dirige de suite vers la bonne maison.
Il est 10:15, quand on est devant la maison et on a parcouru 24 kilomètres aujourd’hui.
En tout ça nous fait 500 kilomètres de magnifique promenade.

Après les retrouvailles et un repas sympa, je range un peu mes affaires, je prépare les habits pour une lessive, je remonte la tente pour la sécher comme il faut, 2-3 douches et sieste.

Je vais encore écrire demain une sorte d’épilogue.

Jour 18

Très bonne nuit, réveil 5:30 départ 6:30, un ciel complètement dégagé mais toujours du mistral et il fait assez froid.

On prend très vite de l’altitude, un petit sentier dans la forêt et on se retrouve face à un château tout refait, tout beau. Ensuite on empreinte une petite route et sur quelques kilomètres on doit longer une départementale, je remarque des gens qui installent des tables avec drapeaux français !tilt! Le tour de France, je discute avec les gens, en ayant préalablement refusé une tasse de café, ils m’expliquent que d’ici une heure il y aura le début de la caravane du Tours. On se dépêche de continuer notre chemin et quelques minutes après on entend les hauts parleurs de la caravane.

Devant nous un joli chemin : le chemin des sources, on s’engage et on fait une petite halte, car il y a une belle montée devant nous.

Marcher ne m’empêche pas d’observer et même de m’arrêter 

On a déjà fait 14 km, ça fait presque du 5 km/h.

Après l’escalade, nous redescendons et nous arrivons juste à côté des:

Ben voilà, on est coincé à cause du Tours, impossible de passer et je n’ai pas de variante B.

En direct du Tours, tous les cyclistes ont passés ensembles dans une explosion de couleurs, ah, pardon on me signale un coureur en rouge qui est un peu en retard … voilà il est passé devant moi bien décidé à rattraper les autres, je pense qu’il a dû s’arrêter pour pisser; c’était en direct du Tours.

Bon la voie se dégage, je fais un petit détour pour éviter les routes et nous voilà repartis. Malgré le Mistral il fait très chaud et je dois ménager Héra.

Nous sommes arrivés à Charols, une petite terrasse bien ombragée nous accueille : pause café + limonade + thé + glace.

Les yeux se promènent aussi et je découvre une version plus Drômeprovençalesque des musiciens de Brême 

Encore une étape et nous sommes arrivés à la Bégude-de-Mazenc, installés au camping municipal qui est super et l’accueil est à la hauteur.

J’ai été me doucher, au retour, Héra dormait déjà dans la tente, faut dire qu’elle a 37 kilomètres dans les pattes.

Jour 17

Brrrrrr, la nuit fut froide, mais on était préparé  


et ça c’est bien passé. Au milieu de la nuit, Héra grogne et se dresse sur ces pattes et aboye assez fort, j’entends des bruits de pattes qui s’éloigne. 

Héra est mon héroïne, elle c’est dressée entre le terrible loup et moi; bon, le sol était trop caillouteux pour que je puisse voir des traces. C’était peut-être pire qu’un loup.

Donc réveil à 5:15 et départ à 6:00 la première partie du chemin est très agréable, on a changé de décor, des petits chêne, des pins nains, des genièvres, une forte odeur de thym, le chemin monte pas mal, Héra est en grande forme, elle ouvre le chemin, je n’ai plus qu’à suivre son panache blanc.On passe à côté des ruines d’un château (Cornillan) et la vue est superbe. La suite du chemin se fait sur une petite route et après un chemin carrossable. On est passé aussi à côté d’une truffière.


On a déjà fait 15 km, on se rapproche de Crest.

On est sur une terrasse à Crest, miam.


Faut dire qu’à part quelques cacahuètes salées ça fait 24 heures que je n’ai rien mangé.

Je suis content car Liesbeth et Alain (belle-sœur et beau-frère) vont à Grignan ce soir et ils font un petit détour pour me rencontrer, je me réjoui beaucoup.

Les campings se suivent et se ressemblent


Il y a la tente verte, du linges qui essaye de sécher et bien sûr Héra qui dort.

À propos de linge, l’eau de la lessive, terrible, mais sa sèche malgré les nuages. Drôle de temps, on supporte un pull. J’ai été faire les réserves : boîtes pour Héra et sticks à grignoter et cajous et cacahuètes salées pour moi. On est prêt pour la dernière étape.

Donc repas avec Liesbeth et Alain, c’était très bon et très sympa ; je crois que j’ai plus parlé en une soirée que tout les autres jours ensemble, ça m’a fait du bien d’être bavard. 

Maintenant au lit, Héra court vers la tente, j’ai à peine ouvert la toile qu’elle se précipite et se positionne sur mon sac de couchage prête à dormir. C’est vrai que l’on est beaucoup plus tard que d’habitude, va falloir dormir vite pour rattraper.

Jour 16

Super nuit, enfin après les feux d’artifice, ça sonnait fort, car ma fenêtre donnait côté cours et ça résonnait beaucoup, Héra n’était pas rassurée du tout.

Réveil vers 6:30, refaire le sac, car j’avais tout sorti, y compris la tente, pour que ça sèche bien. Sortie avec Héra et bon déjeuner ; on remet le sac sur le dos et direction la gare routière pour prendre le bus qui nous amène à la gare TGV, lieu idéal perdu en pleine campagne.

Faut que je vous parle du bus, dossier réglable, WiFi dans le bus, air climatisé bien sûr et des prises USB pour recharger les iBidules. D’abord il s’arrête à tous les arrêts en ville, puis autoroute en tout ~1/2 heure de trajet et tout ça pour 1.20 !

En étudiant bien différentes solutions, comme il n’y a quasi pas de bus (14 juillet oblige), j’ai choisi l’option gare TGV, je pensais y aller en train (j’aurais gagné une heure sur le bus), mais il faut un sac ou un box pour transporter un chien en train en France, même les petits chiens.

Nous voilà débarqués à la gare vers 10:00, c’est un dédale de routes sans oublier le train, j’étudie bien la carte pour trouver une sortie et nous voilà sur des petites routes de campagne sans aucune circulation, ouf ! Je remarque que je marche vite comme si je voulais mettre une grande distance avec ce type de « civilisation ».

Il y a un mistral à décoiffer… en tout cas pas moi, je n’ai rien à décoiffer, mais je dois enfoncer mon chapeau pour ne pas qu’il s’envole et les oreilles de Héra vont dans tous les sens; j’ai dû enfiler ma veste, car il y a aussi quelques nuages.


Tout au long du chemin, par 4 fois nous devons affronter nos ennemis : les arroseurs géants. Après avoir bien observé et fait quelques calculs savants, nous courons sur 30 mètres pour essayer de rester sec, la première fois Héra n’avait pas compris pourquoi je courrais, elle sait faite aspergée proprement, les autres fois elle courait plus vite que moi.

Vers midi nous arrivons à Montélier, arrêt au Resto et menu du jour comme d’habitude.  

Je pense qu’il va y avoir un orage ce soir, une hirondelle vient presque de me passer entre les jambes.

Arrivé à Chabeuil, les deux campings sont complets, un c’était un petit camping à la ferme et l’autre un immense. 


Alors on continue et on verra, j’ai des fruits sec et Héra a deux portions de nourriture, plus assez d’eau, on ne craint rien … sauf l’orage qui arrive et qu’on entend déjà gronder au loin; l’épicentre doit justement être du côté de Chabeuil.


Au moment où j’écris, nous sommes sous les buissons d’une haie, un peu à couvert, car on a quand même les bords de l’orage, on attend qu’il passe. J’ai quand même enfilé mes protections contre la pluie.

J’ai bien fait, car l’orage tourne et nous subissons aussi les grandes eaux, Héra sait toujours se placer.


Heureusement, 3/4 d’heure plus tard ça se calme et on peut continuer notre chemin, l’objectif est d’atteindre le chemin du GR  et de trouver une petite place pour notre tente, il nous faut 2 mètres sur 1 de plat. On trouve l’endroit qui convient près d’une baraque en ruine et avec une vue plongeante sur la plaine.

Il y a même un peu de soleil pour sécher les affaires de pluie.

Dès que la tente est montée Héra prend vite la meilleure place.


Nous avons bien mérité notre nuit, nous avons parcouru 27 km aujourd’hui, on est entre Barcelonne (oui avec 2 nn) et la Baume-Cornillane, près de Montvendre.

Jour 15

Nuit spéciale avec concert de batraciens, ça doit être infernal au printemps.

Réveil à 5:15 et départ à 6:15, il ne pleut pas mais le ciel est encore tout gris et il ne fait pas chaud, mais dès qu’on marche ça va très bien.

Épisode de la canne:

Je finissais de remplir mon sac, quand j’entends Héra gronder, je lève la tête et au milieu de l’allée principale du camping une canne marche dans notre direction en cancanant à droite et en nasillant à gauche, et je l’entendais très bien, c’est vous dire si elle avait de la voix.

Je calme Héra et ensemble on regarde, le spectacle est loin d’être terminé à voir la détermination de la démarche de la canne. En effet, sans se soucier de nous, elle passe à 1 mètre sans hésitation dans la mélodie. On la regarde passer, je crois qu’on était les deux complètement ébahis; moi avec mon geste stoppé et Héra oubliant tout à fait d’aboyer. On est resté encore un moment et on entendait le son qui s’éloignait.

Mais qui cherchait-elle ? Que voulait-elle nous dire ? Cette canne et sa quête resterons un mystère.


Le ciel se découvre un peu et je vois 2 soleils


Nous zigzaguons un peu pour éviter les grosses départementales et grâce aux rayons du soleil, par moment c’est comme si nous traversions une fabrique de parfum, là ça sent le thym, là la boulangerie (nous longeons un champ de blé), plus loin d’autres odeurs parfois plus âcres; un vrai festival.

Ça fait 20 km que l’on marche et nous faisons une pause sur un banc à St-Mamans, j’ai mis ma veste, car le soleil a vraiment de la peine à percer.

Nous continuons nos chemins de traverse, parfois j’ai l’impression de recevoir des gouttes sur l’épaule gauche et le soleil sur l’épaule droite, ça change tout le temps mais ça reste menaçant.

Nous arrivons à Chatuzangue-le-Goubet, j’avais choisi cette destination car c’était une grande agglomération sans être trop grande, mais je déchante vite, il y a une église et quelques vieilles maison autour et tout le reste ce sont des villas et des constructions assez neuves, il y a un centre ville, mais c’est « stérile », je trouve un bar PMU ouvert, je commande une boisson et je commence mes recherches (il est 13:30), sur place rien, pas de gîte, pas d’hôtel, pas de B and B, pas de camping, je cherche un cercle plus grand, je fais une dizaine de téléphone, paraît que tout est occupé, c’est la malédiction de la veille du 14 juillet.

Je voulais éviter d’aller dans une grande agglomération, mais j’ai trouvé une chambre d’hôtel à Romans-sur-Isère, on se met en route, quelques kilomètres plus loin, nous pénétrons en ville; j’appelle un taxi et les derniers kilomètres on se paye le luxe de les faire en taxi, car il y a une circulation de fou et c’est pas agréable de marcher au bord des routes; Héra est toute contente, c’est une première pour elle. 

On s’installe dans la chambre, c’est à dire que je pends des trucs un peu partout, je me rase, je me lave 3 fois, tout ça pendant que Héra pique son petit roupillon de fin de journée.

On a quand même fait 28 km, mais on a tourné en rond, on a vu des coins magnifiques, mais on ne sait pas rapproché de Grignan.

J’imaginais que la region Valence-Romans était un passage difficile, et aussi que le 13 et 14 juillet allaient être délicat, mais les deux ensemble c’est catastrophique. Je vais bien chercher et trouver une solution pour sortir de ce passage compliqué ( mais demain c’est 14 juillet et je trouve la région trop risquée pour bivouaquer.

Mais maintenant, se remplir la panse il le faut.

Jour 14

Une dizaine d’éclairs et autant de coups de tonnerres, une bonne pluie au milieu de la nuit. Lever 5:00, il pleut, je me recouche, il pleuvine toujours, lever 6:30 j’emballe le tout et départ à 7:30, il pleut de plus en plus ; la pluie n’est pas agréable mais elle n’empêche pas de marcher. 
Vu le temps je choisis la voie la plus directe, nous devons longer pas mal la départementale, mais il n’y a pas trop de circulation.

Héra n’aime pas trop la pluie, quand on passe devant une maison elle se met devant la porte, comme pour dire : « voilà on y est « , mais voyant mon inflexibilité, elle se fait vite une raison et même elle se ballade en reniflant de gauche à droite et de temps en temps elle s’ébroue et continue, ma chienne est étanche.

Bon, pour les photos il faudra attendre une éclaircie. Heureusement, mes habits sont dans des sacs très légers et étanches et mon sac à dos est pourvu d’une housse en cas de pluie, même mon téléphone a droit à son étuis étanche, absolument nécessaire, car, je vous le rappelle, je consulte les cartes sur son écran. Tout ce matériel que je transportais et que je n’utilisais pas.

Vous savez-quoi, je suis très content de mon matériel, mais malgré ça, s’il pleut 3 jours de suite, ça va être compliqué, on verra.

Je vais encore vous parlez de Héra, ben c’est normal, c’est ma coéquipière dans cette aventure; j’ai encore un service logistique avec ravitaillement si nécessaire en la personne de ma grande femme (elle est plus grande que moi !) adorée Marianne et une équipe qui prépare déjà mon arrivée, Mieke s’active peut-être déjà pour préparer la soupe et Monique me suis minutes par minutes.

Dès que le chemin le permet, je laisse Héra libre, généralement elle me précède de quelques mètres en reniflant tout ce qu’elle peut, elle revient parfois en arrière, comme si elle avait raté quelque chose. Mais dès qu’il y a un croisement ou un départ de chemin, elle m’attends, car c’est moi qui indique le chemin.

Sur des petites routes peu fréquentées, je la laisse libre aussi, mais dès qu’elle entend  le bruit d’une voiture, donc bien avant  moi, elle revient en arrière et se met à mes pieds, car on s’arrête pour laisser passer la voiture, et ça fonctionne très bien.

Voilà nous sommes installés dans une crêperie très sympa, Héra sur son petit carré de toile (c’est un de ces petits linges très absorbant) et moi qui attends mon thé chaud.

J’adore le hasard, dernièrement j’ai entendu parlé d’un peintre que je ne connaissais pas (faut dire qu’ils sont très nombreux ceux que je ne connais pas 😉 ), il s’agit de Gustave Caillebotte et de sa toile nommée : les raboteurs de parquet, j’avais très envie de la voir, et bien une copie est exposé à ma gauche dans cette crêperie et je l’aime beaucoup.

J’ai trouvé l’image, l’original doit se trouver dans un musée en Hollande 

Bon, il pleut toujours, la tente est montée, Héra roupille à côté de moi, on a fait 12 km, mais on n’en fera pas plus aujourd’hui.

J’espère qu’il y aura du soleil demain pour faire sécher tout ça.

Ah oui, on est à St-Nazaire en Royans, mais on est dans la Drôme, le passage c’est fait ce matin.

Une éclaircie, vite essayer de sécher quelques affaires, ça ne va pas durer.

Jour 13

Bonjour, lever à 5:00, départ à 6:00,c’est la grande forme après une bonne nuit, quoique un peu chaude et toujours pas de rosée.

Avant de continuer, je me dois de corriger un impair, souvenez-vous, jour 11 j’ai écris : « …passer par les monts (c’est pas assez haut pour les appeler montagnes) », après les avoir pratiqués ce matin, elles méritent qu’on les appelle montagnes. Je m’excuse auprès d’elles.
Ce matin c’était une montée style Sierre-Zinal jusqu’à Ponchette, sans ravitaillement et avec un sac de 12 kg. En fait il y avait un super ravitaillement pour Héra.La pause est amplement méritée.

Nous avons déjà parcouru 17 km dont 15 de montée.

Héra se promenait à côté de moi, car elle a son centre de gravité si près du sol que montée ou pas ça ne change rien. Donc elle m’attendait souvent.

Par contre la vue est superbe, malheureusement la lumière, trop uniforme ne permet pas de faire de belles photos.

Nous arrivons à 12:30 à Pont-en-Royans, et une terrasse de restaurant apparaît devant-nous, miam! Je commande le menu du jour sans savoir ce qu’il y a. C’était délicieux : une immense salade avec oeufs, mesclun, tomates et même des lentilles, ensuite filet de truite saumonée avec haricots verts et comme dessert une faisselle de fromage blanc avec de la crème, j’adore. Héra avait spontanément reçu un grand bol d’eau et ensuite elle c’est installée sous la table pour dormir.

Le ciel se couvre et passe du blanc au gris, il faut encore trouver le camping et monter la tente. Il y a des petites gouttes, je bats le record de vitesse, tout est rangé et … il arrête de pleuvoir, mais ça menace toujours, j’ai bien enfoncé les sardines, la tente est prête pour la tempête. Malgré la couverture nuageuse, c’est à nouveau un coup de chalumeau.

En tout 23 km (28 kilomètres avec les voyages aller-retour au village depuis le camping), mais les plus exigeants physiquement depuis le début.

Bon, après  une bonne douche, on va retourner au village faire quelques achats.

Juste au moment où on arrive au camping, il se remet à pleuvoir, ça dure 15 mn et après le soleil revient et tape très fort, on est au hammam, c’est les tropiques, Héra ne bouge plus, pour elle la nuit a commencé.

Jour 12

Superbe nuit, bien qu’un peu acrobatique, car le terrain était en pente, mais j’avais ramassé du foin qui était resté sur place et j’avais fait un remblai. Mais plus la nuit avançait plus le foin se tassait et je glissais toujours un peu plus.

Réveil vers 6:00 avec un magnifique soleil juste en face, pas d’autres bruits que ceux de la nature et je constate que la tente est sèche, il n’y a pas eu de rosée, il va faire très chaud aujourd’hui.

Départ à 7:00 direction St-Marcellin, le chemin est très beau et nous sommes sur des petits chemin presque jusqu’en ville, nous y arrivons vers 10:00 après 15 km de marche. 


Maintenant c’est repos sur une terrasse sur la place principale où il y a une sorte de vide-grenier.


Voilà, nous sommes enfin arrivé à notre camping, c’est 7 km de plus en plein midi, heureusement les 4/5 du temps nous étions à l’ombre et une partie dans une vallée encaissée avec une rivière et même l’air semblait fraîche. On est quand même content d’être arrivé car il fait chaud.

Bon au boulot:

  1. Donner à boire et à manger à Héra 
  2. Monter la tente
  3. Gonfler le matelas
  4. Gonfler le coussin 
  5. Étaler le sac de couchage
  6. Tout installer dans la tente
  7. Se doucher
  8. Faire une lessive
  9. Pendre la lessive
  10. Trouver une terrasse et une monstrueuse coupe glacée 

C’est juste le quotidien après 22 km de marche comme aujourd’hui, mais j’ai au moins 3 heures pour tout faire, ça va plus vite car je veux ma glace. 


C’est un super petit et beau camping (camping du Château) il est juste à côté d’une ruine, tout est parfait sauf qu’il n’y a pas de resto et c’est foutu pour ma glace, il faut que je me renseigne pour un resto pas loin pour le souper.

Ouffff ! Juste à côté, dans le cadre des ruines il y a un bistrot avec des glaces. Malheureusement, la partie restaurant n’ouvre que pour le repas de midi, donc ce soir fruits secs.

Au fait je suis à Beauvoir-en-Royan.

Jour 11

J’ai très bien dormi, je suis tout propre, pédicuré et même rasé.

Déjeuner à 8:00 seulement, samedi oblige, donc départ à 9:00.

Suite à l’expérience de hier, j’ai pris la décision de passer par les monts (c’est pas assez haut pour les appeler montagnes), ça va probablement me prendre 2, 3 ou 4 jours de plus, mais au moins la promenade sera belle; c’est déjà le cas ce matin, nous rejoignons le GR et nous sommes en pleine campagne sur des vrais chemins pour marcheurs. 

Le Chemin t’oblige à faire des choix, et j’ai fait le bon choix pour Héra et pour moi.

J’ai rencontré une vieille dame qui sortait du poulailler avec son vieux panier en osier, j’ai compté il y avait 3 oeufs dedans; elle m’a dit que là c’était les vielles poules, elles donnaient encore 2 à 3 oeufs par jour, mais elle avait déjà 5 poulettes qui lui donnaient 5 oeufs par jour, mais faut pas les mélanger sinon elles se battent. Elle m’a aussi parlé de sa fille …. et de son mari qui était mort …. C’était sympa.

Voilà on a rejoins le GR et au milieu de rien, à part deux routes qui se croisent : le Col de la Croix de Toutes Aures ; il y a une maison avec une petite terrasse avec une table et 2 chaises et un écriteau « ouvert ». On entre dans un improbable petit bistrot, 7 tables en bois avec les chaises qui vont bien ensemble, pas de comptoir, mais une porte qui donne directement sur la cuisine. En fait c’est aussi la cuisine privé du couple qui habite la maison, le café c’est comme une annexe à la maison d’habitation; j’adore c’est super accueillant.

Je commande un thé et un verre d’eau, je reçois une théière avec 5 dl de thé avec 4 sucres et un cruchon d’eau fraîche de la même contenance et tout ça 1 euro 10, bien sûr Héra reçoit aussi son bol d’eau. Ce fut une pause très sereine, Héra a adoré les carrelages frais, elle a piqué son petit roupillon très réparateur. 

Nous repartons bien reposé. Nous arrivons sur un sommet un peu dégagé, il y a une superbe vue et une table panoramique.


Le soleil tape à nouveau très fort, heureusement les 3/4 du chemin sont à l’ombre des arbres.

Nous nous arrêtons pour se partager le sandwich, au salami aujourd’hui, et pour se reposer. Nous avons déjà parcouru 19 km.

Après 25 km , je trouve une belle clairière et je monte la tente. Ça sera une nuit sous tente en pleine nature, je me réjouis déjà du réveil.

Jour 10

Lever à 5:00 départ à 6:00, il fait bon le soleil se lève doucement, nous avons un mont à gravir et de l’autre côté la région de l’Isère, magnifique !

Ensuite une descente terrible et vers 10:00 nous nous reposons sur la terrasse d’un café à le Grand-Lemps (j’ai corrigé merci ma femme adorée).

C’est assez rare pour le signaler, nous avons rencontré un marcheur, à peu près le même profil que moi. On a discuté un moment ensemble, c’est un malin, il va à Rome, c’est une destination facile à atteindre.


Un petit aparté : je salue tous les résidants de Toucana, les parents et proches et mes anciens collègues, car c’est leur fête de l’été et en plus pour certains aussi leur anniversaire. Je vous souhaite un bon appétit et une très belle soirée.

pas facile de faire un egoportrait
 
Je vous signale aussi un nouveau menu :

topo

On a trouvé un joli coin à côté d’un ruisseau pour pique-niquer. Au menu : jambon-beurre (ça va devenir un classique) mais celui-là avec en plus du fromage, miam !

On se repose en regardant les libellules.

Étape ou trop courte, ou trop longue, comme on est en forme ça sera la version longue, mais pour cela nous multiplions les longues pauses l’après-midi car aujourd’hui le soleil tape fort.

L’idée c’est de dormir dans un hôtel à côté de l’aéroport de Grenoble-Isère (je précise c’est un aéroport style la Blécherette)

Voilà après 33 kilomètres, nous sommes arrivés à notre petit hôtel sympa, ablutions, lavage, nourrir Héra, lui chanter une berceuse…. pas besoin elle dort déjà; aujourd’hui je l’ai portée 2 km, il faisait terriblement chaud et lourd, quand on s’est approché des habitations, elle s’est tordue pour que je la dépose parterre, Madame a sa fierté.

Là, je choisis ce que je vais manger dans le restaurant à côté.

Jour 9

Comme prévu: jour de repos, c’est le soleil sur la tente et l’augmentation soudaine de la température qui nous a fait sortir de notre abri. 

En route pour le village, objectifs: trouver une terrasse sympathique et boire un bon thé et , vous me connaissez, trouver une boulangerie et choisir un bon truc doux à manger. Aucune crainte des calories, j’en brûle énormément.

Grande lessive, je suis obligé de rester en caleçon de bain (j’ai d’ailleurs été tester la piscine, ça m’a fait du bien) tout le reste sèche. 

J’en ai profité pour compléter le menu:

Le matériel

Au fait, si vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser soit en commentaire, soit sur mon adresse mail.

Jour 8

Dans les bonnes histoires il y a Milou, Idéfix, Rantanplan, etc. Dans la mienne il y a Héra, alors parlons un peu d’elle.

Comme d’habitude je range le matériel et déplie la tente dès mon réveil, j’aligne les différents sacs et Héra se place systématiquement juste à côté en position assise torse bien bombé, en fait elle garde le matériel; inutile de vous dire qu’à l’heure où ça se passe, il n’y a pas encore un seul campeur qui bouge, ce qui ne l’empêche pas de prendre son rôle très au sérieux. 

Ensuite je remplis mon sac à dos, en une semaine je suis devenu un expert, chaque chose à sa place suivant une disponibilité éventuel. Quand tout est dans le sac, Héra commence à s’agiter, elle sautille autour de moi, et si je mets trop de temps à enfiler mon sac, elle peut même aboyer un petit peu, ensuite je commence à marcher, elle part en courant, un vrai sprint, puis revient vers moi aussi vite et c’est parti pour une journée.

Si le chemin le permet, je la laisse aller, elle est presque toujours un peu devant, sauf s’il y a des chiens qui aboient ou quand il y a des vaches et si l’herbe est trop haute.​
Super soleil, ça chauffe un peu, j’aime ça mais je transpire quand même, il n’y a pas de platane le long de ce chemin. J’observe Héra et je la trouve plutôt en bonne forme, elle qui au soleil traîne un peu la patte, j’ai même l’impression qu’elle se fout un peu de moi .

En fait elle a bien moins chaud que moi, car elle marche à l’ombre … des champs de blé. Décidément, elle sait très bien utiliser les avantages de sa petite taille, d’ailleurs qui c’est qui porte son eau et ça nourriture ?

Voilà nous sommes arrivés à Les Abrets, nous allons nous accorder une bonne pause. On a déjà fait 15 km.

 
Pause de « midi », on se partage un magnifique jambon-beurre, déjà 23 km, toujours du soleil avec quelques nuages qui passent et qui nous font de l’ombre , en plus il y a un peu de vent et c’est très agréable .

Je remarque que je n’ai pas encore pris une seule photo aujourd’hui, mais la photo n’est pas le but du voyage et pour des questions de poid j’ai dû renoncer à mon Reflex, j’utilise un petit mais excellent Compact.

Bon, on va continuer, il faut que l’on trouve de l’eau, élément primordial pour le randonneur.

Voilà on est arrivé au bord du lac Paladru tout près de Charavines dans un joli camping, on a fait 34 km, je crois que demain ça sera journée de repos.

Jour 7

Voilà le ravitaillement est fait, merci à ma ravitailleuse adorée ; mon sac est un peu plus léger, les organismes sont reposés et propres, les objets électroniques sont chargés et Héra … elle est comme d’habitude drôle et prête à me suivre, direction le sud.

Que je suis heureux de m’être allégé, car aujourd’hui c’est une superbe étape de montagne; quelques kilos de moins (j’ai eu la confirmation : 2 kilogrammes) et j’ai vraiment l’impression d’une grande différence, j’ai maintenant le poid idéal pour moi.

Héra a compris, dès que l’on fait une halte, elle s’installe et se repose même pour un court instant.


J’adore cette étape, de temps en temps il y a des balcons avec une superbe vue et le cadeau du jour: j’ai vu 2 martres qui couraient devant sur le chemin.

L’étape était loin d’être terminée, en tout 32 km pour rejoindre Saint Genix sur Guiers ; heureusement le ciel était légèrement voilé et nous étions un peu à l’ombre, sauf pour les derniers kilomètres, bien sûr sur une route, ça tapait fort.
Dernière surprise : une perdrix (dixit Marianne) pas trop farouche:


Bon, il faut encore aller au camping et monter la tente

Nous voilà au camping, la tente est montée, Héra est venu vérifier si son linge est bien posé; douche, petite lessive, et départ le bistro du camping.

Ce soir au menu pour moi : une salade de thon version adulte-plat principal et des spaghettis bolonaise (les tenanciers du camping et aussi cuistots sont un couple d’holandais mais qui sont depuis très longtemps en France).

Jour 6

Alors on applique la méthode « grosse chaleur », je plie tout et je charge le sac, départ un peu avant sept heures. 
Le soleil se lève, mais il fait un peu frisquet; ça convient très bien à Héra, elle court devant, renifle à droite et à gauche, revient vers moi et à la montée le long d’une route elle est devant et tire sur la laisse, elle est étonnante; la seule chose qui la freine c’est la chaleur.


Aujourd’hui, à nouveau une étape courte, je vous ai dit : c’est une promenade, ce n’est pas une performance. C’est souvent les questions que l’on me pose : Tu vas jusqu’où ? Tu fais des étapes de combien de kilomètres ? Tu penses arriver quand ?

Réponses : je vais en direction de Grignan, car c’est là qu’habite ma belle-mère et c’est sympa d’avoir un point de chute, en plus j’adore ma belle-mère et aussi la maison où elle règne. Je n’ai prévu aucune étape à l’avance, je planifie en gros (sauf exception) juste le soir avant; il y a déjà eu des étapes à 30 kilomètres et d’autres à 10 kilomètres et aussi des jours de repos. Je n’ai pas fixé de date d’arrivée, la prochaine échéance c’est le 1 août car je serai, pour la vingt-cinquième fois, fidèle au poste samaritain de Rock’Oz Arènes; si je ne suis pas arrivé encore à Grignan, et bien je rentre, et après Rock’Oz je repars depuis la dernière étape, cest ça la liberté.

C’est quand même une journée spéciale, une de celle prévue depuis hier matin déjà, car c’est jour de ravitaillement, en effet, Marianne vient me rejoindre après le boulot à Yenne, elle à réservé hier un hôtel. J’avais prévu un ravitaillement après environ une semaine, car je n’avais pas testé le matériel, et je veux faire des ajustements, j’avais pris une paire de sandales de marche et un paire de souliers mi-montants, je vais m’alléger et rendre les souliers, j’ai testé sous la pluie, les sandales avec des chaussettes ça va très bien, elle m’amène aussi quelques croquettes pour Héra, un paquet entier c’est trop lourd à porter. Mais je suis très content de mon matériel, je vais une fois le décrire avec plus de précisions mais ça sera dans le menu : 

Le matériel
La ballade était superbe, héron, aigrettes et même un lièvre, voir un lièvre ça ne m’est pas arrivé souvent.


 J’arrive assez vite à Yenne, je peux disposer de la chambre de suite et hop, pendant que Héra dort, Douche, avec un D majuscule, crème, laver un pull, trier les affaires que j’abandonne et faire sécher la tente; maintenant nous partons à la découverte de la ville, paraît qu’il y a un glacier avec que des glaces maisons, miam! Mince, le glacier est fermé le lundi, heureusement que je dors sur place.

J’en profite pour aller chez le coiffeur, je veux alléger un maximum 😉

Jour 5

Très bonne nuit, hier soir la tente était sèche, malheureusement ce matin elle est à nouveau trempé et seulement à cause de la rosée, il faut dire qu’après la journée de pluie il y a de l’humidité en réserve. Par contre un ciel magnifique, pas un seul nuage. J’en profite pour aller jusqu’au village et acheter un croissant, il ne faut pas perdre les bonnes habitudes. Il y a une très belle lumière


Je pense que nous allons faire une petite étape, pour pouvoir profiter du soleil et de la région, mais on verra sur la route, en tout cas les gourdes sont pleines.

Voilà nous avons trouvé un joli camping au bord d’un petit lac; nous avons fait 13 km, comme il fait très chaud ça suffit pour aujourd’hui

Je peux sécher comme il faut la tente et aussi certaines affaires et même faire une petite lessive.

Nous profitons bien sûr de faire trempette dans le lac et nous nous requinquons avec la chaleur, nous évitons le soleil, on va en avoir assez ces prochains jours.

Comme cette fois il semble que le soleil et le chaud s’installe, on va changer de tactique, demain départ à l’aurore, dès que la température monte trop, on s’arrête à l’ombre, et si on est pas arrivé à destination, on se remet en route en fin d’après-midi; j’ai constaté que Héra tient bien la distance, mais souffre vite du chaud.

Jour 4

Comme c’était prévu, orages ce matin et maintenant pluie tenace.

Donc ça va être la journée : je teste le matériel sous la pluie, car le pèlerin ne s’arrête pas s’il a sa pèlerine, c’est peut-être aujourd’hui que je vais regretter de ne pas avoir pris mon ponchos.

Héra qui entend la pluie dehors et qui a très envie de marcher!

Il fait un vrai temps de :

Alors le matériel a tenu le coup, on est un peu humide, mais, heureusement, il fait assez chaud et c’est tout à fait supportable.

On se sèche dans un resto sympa en buvant un bon thé pour moi, Héra est traitée comme une déesse, bien sûr.

Je pense qu’elle ne va pas mourir de soif.

Belle promenade le long du Rhône, il fait gris mais pas de soleil; imaginez un chemin le long d’une rivière avec pleins de marais autour, il fait un peu plus chaud = moustiques, j’en ai compté jusqu’à 18 sur un bras, heureusement je réagis très peu à leurs piqûres, mais j’ai quand même essayé de les chasser en agitant une branche feuillues. Malheureusement, il y a des quantités de Renoués.


Juste avant d’arriver à destination, nous rencontrons un jeune héron 

  Qui ne sait visiblement pas encore voler, j’ai pu vérifier que Héra était très obéissante, elle ne s’est pas précipitée sur l’oiseau.

Nous nous installons au camping municipal de Chanaz , je monte la tente, heureusement elle va pouvoir sécher car il y a un petit air chaud, ensuite douche, j’en ai bien besoin après 25 km de marche.

1 juillet

Je n’ai pas mis comme titre « jour 3 », car ce qui est vraiment important c’est la date, en effet, le 1 juillet est une date charnière dans ma vie, c’est le premier jour de ma nouvelle vie comme retraité (préretraite en réalité, mais ça ne change rien), incroyable et pourtant c’est  génial, en tout cas pour moi, et ce que je suis en train de vivre est une façon extraordinaire de marquer le passage.

Aujourd’hui, c’est journée de repos, il faut que les organismes se refassent, j’en ai autant besoin que Héra. En plus il fait super beau, je crois que je vais même essayer la piscine du camping cet après-midi.

Jour 2

Je suis obligé de plier la tente mouillée, je refais mon sac et ensuite départ, nous suivons le GR 65 (difficile d’y échapper, mais c’est aussi le chemin de Compostelle, il y a des avantages: c’est super bien balisé).

Après un peu plus d’une heure de marche, une dame arrête sa voiture à ma hauteur et me demande si je fais le chemin avec la petite chienne, je lui réponds que oui, mais que je vais vers Grignan après; probablement à cause de mon accent et aussi peut-être grâce aux deux croix suisses que Marianne a collés sur le harnais de Héra, elle me signale qu’elle vient d’amener 3 compatriotes qui font aussi le chemin, elle nous souhaite bonne route et elle repart.

Je rejoins le petit groupe et ensuite nous cheminons ensemble et nous nous présentons, tout à coup une des accompagnantes se retourne vers moi et me dis : Tu es Philippe !

Je suis interloqué, son visage me dit bien quelque chose, mais je suis peu physionomiste, je ne la reconnais  pas, je lui demande qui elle est : Je suis Vérène ! Il me faut quelques secondes pour tout remettre en place dans ma tête, tellement cela me paraît improbable, ensuite nous sautons dans les bras l’un de l’autre et c’est une joie immense.

Cela fait environ 16 ans que nous nous sommes perdus de vue (suite à mon divorce), je ne l’avais pas reconnue, elle m’a dit qu’elle m’a reconnu en voyant mon profil et aussi suite à notre petite séance de présentation. Et le couple qui l’accompagne, nous nous étions aussi rencontrés plusieurs fois.

Il vont jusqu’à Seyssel au bord du Rhône, nous restons ensemble toute la journée, le temps a passé très vite, nous avions tellement de choses à nous dire. Par contre, pour Héra et moi ce fut une journée à 35 kilomètres…

Après une bonne glace sur une terrasse avenante, nous sommes partis chacun de notre côté. Heureusement, il y a un camping juste à côté, donc monter la tente (elle pourra sécher), douche et repas au bistrot, ensuite au lit.

Le départ 

Le départ a été retardé d’un jour, car le lundi soir je me casse une dent en soupant, heureusement mon dentiste m’a pris en urgence le mardi.

Donc mercredi matin, Marianne nous amène (je vais utiliser parfois le « nous », car, bien sûr, ma petite chienne Héra m’accompagne) au Mont et là nous prenons le bus jusqu’à La Riponne ensuite le métro jusqu’à la gare, puis le train jusqu’à Genève et pour finir le tram jusqu’à Carouge, vives les transports publics ; Héra a été géniale, c’est vraiment une chienne passe-partout.

Bon la vraie ‹promenade› commence vraiment, il fait super chaud et ce n’est pas l’idéal pour marcher,surtout que nous sommes souvent à découvert, mais, heureusement, il y a passablement de fontaines et je peux remplir les gourdes pendant que Héra nage et bois en même temps.

Nous avons marché environ 25 km, nous avons traversé plusieurs villages sans rencontrer ni restaurant, ni épicerie, heureusement j’avais un sachet de fruits secs et Héra avait une vraie ration pour chien.

Nous trouvons une belle clairière, je monte la tente et on s’installe pour la nuit, on est crevé. Il y a eu un bel orage pendant la nuit, la tente a très bien tenu le coup, et le matin nous sommes dans la brume.